Mixé dans l'éther 10/08/2016
Le dernier supplément Pathfinder mensuel, Les Monstres marginaux revus et corrigés, est disponible en Pack Préco (précommande + PDF offert immédiatement) et vous propose de redorer le blason de certaines des créatures les plus ridicules (ou ridiculisées) issues du premier et plus vieux des jeux de rôle.
Vous croyez que c'est impossible ? Lisez-ceci... ambiance Stranger Things !
Il y a des millénaires, la colonie d’araignées de phase de Yamileh était petite mais puissante car elle avait un avantage sur ses pairs : un chef fort, doté de grands pouvoirs magiques. La Maîtresse tisseuse de Yamileh décida de tenter une expérience ambitieuse pour obtenir un avantage dans sa guerre contre les xills : au lieu de chasser leur nourriture, les araignées allaient l’élever et garder des captifs en vie afin de disposer d’une réserve de nourriture qui se remplirait d’elle-même et leur laisserait plus de temps pour se concentrer sur leurs stratégies guerrières. Des humains malchanceux, discrètement récoltés en plusieurs points du globe, formèrent ce bétail idéal. À chaque fois que les araignées de phase ramenaient de nouvelles victimes dans le Plan éthéré, la Maîtresse tisseuse les liait à l’aide des fils éthérés des toiles de la colonie. Elle exerçait un tel contrôle sur l’éther qu’à chaque fois que ces fils touchaient la chair des humains, ils la transformaient et la fusionnaient avec la ménagerie grandissante.
Ainsi, des centaines d’humains furent littéralement tissés dans la toile éthérée de la colonie, alors que de minuscules filaments pénétraient par chacun de leurs pores et de leurs orifices. Nourris par la magie-même qui les retenaient prisonniers, ces humains furent régulièrement saignés pour nourrir les araignées de leurs fluides vitaux. Déconnectés de leur réalité, condamnés à la pénombre du Plan éthéré, les humains avaient pour tout compagnon les murmures étranges de leurs geôliers arachnides ainsi que les gémissements et les cris étouffés des autres survivants (ou des nouveaux captifs venus remplacer les prisonniers décédés). Un par un, tous sombrèrent dans la folie.
[...] La colonie a continué de croître pendant des années et les humains qui survivaient se rendaient compte qu’ils ne vieillissaient plus comme avant, et mouraient beaucoup moins vite. La réalité altérée du Plan éthéré s’était insinuée en eux et l’éther tissé dans leur chair s’y était fondu. Un jour, les araignées ont perdu une bataille contre les xills et la guerre a atteint les portes de Yamileh, obligeant les araignées à abandonner leur colonie… et leur cheptel. Beaucoup d’araignées ont réussi à fuir mais la Maîtresse tisseuse a péri. Avant de mourir, elle s’est offert une victoire à la Pyrrhus en créant un cyclone qui a oblitéré les forces adverses en même temps que sa personne.
Tous les humains prisonniers que le cyclone éthéré avait disséminés à travers les plans n’ont pas péri. Beaucoup ont succombé sur des plans inhospitaliers, rôtis sur le Plan du feu ou torturés dans les fosses des Enfers, mais quelques-uns sont retournés sur le Plan matériel, désormais dotés de pouvoirs fort dérangeants. Des sortes de tentacules éthérés étaient restés fusionnés à leur peau, autrefois lisse, et formaient des grappes de bandelettes diaphanes qui pendaient mollement sur eux. Elles ont révélé de curieuses propriétés adhésives à l’encontre de la réalité, bien plus dense, du Plan matériel. Ces créatures (que l’on ne pouvait plus appeler des humains) ont progressivement compris que leur espérance de vie s’était fortement allongée et qu’il ne leur fallait plus des années pour vieillir mais des décennies.
Malheureusement, ces changements s’accompagnaient d’autre chose : une faim comme ces êtres n’en avaient jamais ressentie, une faim née de l’étrange nourriture que leur avait donnée la Maîtresse tisseuse. Cet appétit ne venait pas de leur propre système digestif : il s’agissait du besoin d’assouvir un désir à peine compris niché au plus profond de leur subconscient, du besoin de sentir le sang chaud des créatures vivantes couler sur leurs mains et leurs tentacules. Si les ex-prisonniers ont eu envie de retourner à leur ancienne vie, ce souhait a rapidement disparu, dévoré par ce nouveau besoin aussi étrange qu’impérieux. Dépouillés de leur humanité, les glutineux ont accepté leur nouvelle forme physique et commencé à chasser... [...]
La suite se trouve dans Les Monstres marginaux revus et corrigés.
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