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Black Book Éditions, le site de référence des jeux de rôle

Les enfants du phénix 25

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Ce qui suit ne constitue qu’un témoignage. Celui d’une renaissance rôliste et d’une transmission de flamme à de tout jeunes enfants.

J’ai commencé le jeu de rôle en 1985 à l’âge de 12 ans. J’étais en cinquième. Je me suis adonné à cette activité avec frénésie jusqu’à la terminale. Puis les études en ont sonné le glas : j’étais isolé, et mes anciens amis étaient dispersés à travers la France. L’entrée dans la vie active suivit, puis la rencontre avec celle qui allait devenir mon épouse, et finalement la mère de mes enfants.

Cette période de rôliste passionné fut une comète dans ma vie : furtive (guère plus de cinq ans) mais tellement brillante... Correspondant à mon adolescence, elle me marqua de façon indélébile. Pendant les 25 années qui suivirent, la nostalgie de cet âge d’or ne me quitta jamais. Le succédané représenté par le jeu vidéo ne me satisfaisait qu’imparfaitement. Dans les années 2010, les jeux de plateau furent la bouffée d’oxygène dont le jeune papa que j’étais devenu avait besoin : avec une durée de partie acceptable au regard de ma nouvelle vie, je retrouvais déjà la convivialité d’une table de jeux. Mais mes pensées demeuraient nostalgiques de ces âges magiques emplis de héros de la Lance, de clarificateurs et autres investigateurs.

Durant l’été 2014, j’expérimentai sur mes deux filles, alors respectivement âgées de 4 et 6 ans, une petite aventure maison basée sur des règles minimalistes. L’expérience leur plut beaucoup, et elles insistèrent pour la renouveler. Je cherchai alors longtemps comment passer à la vitesse supérieure, sans trouver mon bonheur. Je prospectai d’abord du côté des jeux de rôle pour enfants (Contes de fées, P’tites sorcières, Gnomes, …) puis explorai la piste des livres-jeux : Gallimard rééditait les classiques, et des sites comme litteraction.fr me faisaient découvrir leurs pépites. Je ne trouvais toutefois toujours pas chaussure à mon pied. Je lorgnai alors du côté des dungeon crawlers (Descent, Mice and Mistics, …), du mouvement Old School Renaissance (Épées et sorcellerie, OSRIC, …) et des nouvelles façons de jouer (Donjon, Dungeon World, …). Surtout, les jeux de rôle rapides (Mini donjon, Donjon de poche, ...) me faisaient de l’œil. Mais tout cela sans parvenir à emporter la décision.

Je m’étais remis à lire Casus Belli. J’y retrouvais l’âme des anciens numéros. Un article attira mon attention : celui sur les mini-aventures, jouables en moins de deux heures. Le concept me séduisit aussitôt. J’étudiai alors d’un regard attentif leur jeu de rôle maison, Chroniques oubliées, qui mettait en pratique ce principe. Le crapougnat de Didier Guiserix affirmant qu’il était « temps de transmettre la flamme aux jeunes » fit fortement écho à ma situation personnelle.

En janvier 2016, mes deux filles avaient alors 5 et 8 ans. J’avais retrouvé sur Paris mon ami d’enfance, partenaire de mes parties adolescentes. Ses propres enfants étaient, eux, âgés de 11 et 12 ans. Timidement, je m’essayai d’abord avec ces cinq victimes à un Parsely Game (un simulateur rôlistique des anciens jeux informatiques entièrement textuels), leur promettant une partie très rapide pour n’effrayer personne. Le succès fut au-delà de mes espérances – je fus sommé d’enchainer sur une deuxième aventure… Je pus donc proposer le mois suivant une partie de vrai jeu de rôle. L’auberge noyée constitua ainsi mon premier retour derrière un écran, après 25 ans d’abstinence ! À nouveau, l’enthousiasme fut au rendez-vous. À nouveau, je fus contraint de lancer sur le champ un second mini-scénario...

Mes joueurs me semblaient mûrs : je leur proposai de passer à un « vrai » scénario, de plusieurs heures. Ma plus jeune n’avait que cinq ans, le pari était risqué. Leur Retour à Clairval fut une totale réussite. Pendant 8 heures de jeu, interrompues seulement par quelques (nécessaires) pauses, les joueurs furent emportés par le sort de Louky et la détresse du petit village de Clairval face à l’attaque des gobelins…

Nous nous donnons maintenant rendez-vous chaque vacance pour dérouler la campagne Anathazerïn. Mes deux filles (même celle de cinq ans) se sont depuis essayées à masteriser ; le résultat fut très prometteur. Nos connaissances trouvent que mes enfants ont changé. Ma grande, surtout : elle a pris confiance en elle et déborde d’imagination. Je ne doute pas que le jeu de rôle y soit pour quelque chose.

Quant à moi, je retrouve le plaisir de ce loisir exceptionnel, 25 ans après sa mise en sommeil. Un nouveau chapitre s’ouvre. Mon style de jeu a muri, les parties sont plus profondes. Si le porte-monstre-trésor des débuts a laissé la place à des aventures plus riches et plus maitrisées en termes de techniques narratives, dessouder un groupe d’orques s’avère toujours aussi jouissif ! Définitivement : je suis rôliste. Je ne sais pas si mes filles poursuivront cette activité plus tard, mais je suis convaincu qu’elles garderont des souvenirs forts de ces parties.

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Bienvenue à toi.

Tu aurais presque pu me faire couler une petite larme tant ton récit me fait Echo.

Merci à toi et bonne continuation, je ne doute pas que tes filles ont récupérer ce flambeaux si bien relayé.

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hello en changeant quelques dates et quelques ages on dirait moi ...

bienvenue vraiment

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Bienvenue sur le forum, Dobridien ! content

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salut à toi !

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Bienvenu à toi DobridienMerci pour ce témoignage poignant qui a presque faillit faire pleurer un Grand Ancien 😆 et moi même.Ton témoignage me rassure à propos de ma propre expérience enfin celle j'essaie de tenter avec mes jumeaux de 8 ans ( 1 gars / 1 fille qui est de loin la plus emballée par cette aventure rolistique) J'en suis juste au début de retour à clairval après un Caraverne prometteur Anathazerïn ce n'est pas trop difficile à aborder pour des enfants si jeuneJ'accueillerai Tes précieux conseils volontiers.
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Bienvenu Dobridien.

Je fais également jour mon fils (9 ans) et ma fille (6 ans). On a fait 2 scénario, dont l'auberge noyée et ça se passe pas mal. Ma fille n'aime pas les trafiquants de cornes de licorne et elle m'en a parlé pendant une semaine.

Je vais peut-être faire jouer caraverne ce week-end et ensuite direction Clairval!!

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Merci à tous pour vos messages.

Nous sommes nombreux à être dans cette situation d’initier nos jeunes enfants. Pour ceux qui hésitent à se lancer dans l’aventure, je peux témoigner qu’il faut franchir le pas. À cet effet, je vous mets en ligne, sur la partie du forum BBE consacrée à Chroniques oubliées, le compte rendu de nos premières parties de Chroniques oubliées sur la campagne Anathazerïn (jusqu’au scénario 5 – Le pic d’Andalf) :

[Anathazerïn] Compte rendu de campagne, de L’auberge noyée au Pic d’Andalf

Je reprécise que mes joueurs étaient :

  • Une fille de 5 ans (la magicienne humaine Blanchina)
  • Une fille de 8 ans (la druidesse elfe sylvain Nessa)
  • Un garçon de 11 ans (le chevalier haut-elfe Anaturile)
  • Un garçon de 12 ans (le voleur halfeling Rikiki)
  • Un adulte (le barde demi-elfe Albéric)

Bonne lecture !

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Merci pour ton message, ça motive pour travailler sur la suite content

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Bonjour à toi. Bienvenue sur le forum. Ton message me fait écho à ma propre situation. Si ce n'est que je n'ai jamais totalement cessé de jouer. Maintenant je suis en train de faire découvrir le jeu à mon fils de 7 ans. Pour le moment juste du jeu de figurines, mais je vais me lancer pour un jdr. Avec CO ou avec l'oeil noir... A voir. Merci encore pour ton témoignage...
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Merci pour ton témoignage !

Moi aussi je fais jouer mes enfants, et aussi les enfants de mes amis rôlistes.

Par contre je suis curieux de savoir comment tu as réussi à faire passer tes filles de l'autre côté de l'écran.

Mon fils a maintenant 8 ans et demi, ça fait 2 ans et demi qu'il joue, majoritairement à Chroniques Oubliées, il a déjà utilisé 6 personnages différents (dont un barbare niveau 8 ), j'essaye de l'encourager à passer de l'autre côté de l'écran, mais sans succès pour le moment.

Ce message a reçu 1 réponse de
  • Dobridien
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MRick

La demande est venue spontanément de ma grande. Et la cadette a suivi par mimétisme.

Elles ont préparé elles-mêmes les éléments du scénario, et j'ai été réellement impressionné par la qualité de leur prestation. Nous n'avons pour l'heure joué qu'à trois.

Elles n'ont pas encore franchi le pas d'inviter des amies pour leur faire jouer un mini-scénario, mais j'attends qu'elles le demandent elles-mêmes.

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OK merci, bon il faut juste attendre que ça vienne d'eux !

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Joli récit !!!

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Ça y est, ma fille de 9 ans ½ a masterisé sa première partie (avec le jeu de rôle d'initiation D-Start, dans un univers Harry Potter). Ça s’est très bien passé. Ses copines, qui n’avaient jamais fait de jeu de rôle, ont adoré. Pas de doute : la flamme est transmise. Je suis très fier !

J’en ai profité pour mettre à jour le compte rendu de notre campagne Anathazerïn. Nous en sommes maintenant au scénario 9 - Les jardins de l’Amertume.

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Je relis ce fil avec le sourire, car entretemps, mes enfants sont à leur tour passés de l'autre côté de l'écran !

C'est ma fille qui s'est lancée la première, à 7ans et demi !

Pour de pas être en reste, son grand frère lui a emboité le pas quelques semaines après... mort de rire

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Nous arrêtons notre campagne d’Anathazerïn, sans l’avoir achevée.

Nous n’étions pourtant pas loin de sa fin (scénario 10 sur 13), mais le meneur de jeu (moi) a changé de travail. Ayant désormais beaucoup moins de disponibilités, la préparation des scénarios et la rédaction des comptes-rendus devenaient une réelle charge, stressante, absurde au regard de ce qu’était censée être l’activité : un jeu, des moments de plaisir.

Le jeu de rôle à scénarios scriptés demande une préparation énorme au MJ. Cette campagne m’aura beaucoup coûté en termes de temps et de stress. Me concernant, chaque session de jeu signifiait des dizaines d’heures de préparation. Je ne les ai plus.

Mes réflexions sur le sujet m’auront toutefois fait découvrir la notion de « Haut potentiel ludique » théorisée par Bastien Wauthoz (présent sur la toile sous le pseudo d’« Acritarche »), et je suis en train d’étudier cette voie. Je ne suis cependant pas certain que les jeux de rôle improvisés (tels les narrativistes ou ceux recourant massivement aux tables aléatoires) soient jouables par des enfants. Nous verrons bien.

À grand regret – car j’aime cette activité – il est donc très probable que j’abandonne définitivement l’aventure de ce revival du jeu de rôle (relire le début du post).

En attendant, cette expérience m’aura permis de réfléchir au coût du loisir « jeu de rôle » (coût pour le MJ), et le combat – selon moi perdu – avec les jeux de plateau (surtout les modernes, qui proposent des modes « campagne »).

Ce message a reçu 3 réponses de
  • Dany40 le Fix
  • ,
  • Dany40 le Fix
  • et
  • Otto le poilu
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Dobridien

Je vais me permettre un petit commentaire car ce clap de fin sur cette passion JDR me semble tout aussi triste qu'évitable.

Quelque soit le JDR auquel tu joues, des plus complexes aux plus simples , plusieurs dizaines d’heures de préparation pour chaque scéance c’est beaucoup... beaucoup trop !!!

Aucun scénario ne mérite un tel niveau de préparation... c’est trop de boulot pour un loisir !

Je te dirais juste de ne pas renoncer à ton plaisir JDR, mais de peut être remettre juste en question ce niveau ahurissant de préparation auquel tu t’étais astreint.

Une poignée d’heures pour préparer une sceance d’un scénario déjà écrit c’est largement suffisant... il serait bon je crois que tu te fasses conseiller pour voir d’autres façons de préparer les parties.

Bref, ne laisse pas tomber c’est un loisir très adaptable

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Dobridien

Je vais me permettre un petit commentaire car ce clap de fin sur cette passion JDR me semble tout aussi triste qu'évitable.

Quelque soit le JDR auquel tu joues, des plus complexes aux plus simples , plusieurs dizaines d’heures de préparation pour chaque scéance c’est beaucoup... beaucoup trop !!!

Aucun scénario ne mérite un tel niveau de préparation... c’est trop de boulot pour un loisir !

Je te dirais juste de ne pas renoncer à ton plaisir JDR, mais de peut être remettre juste en question ce niveau ahurissant de préparation auquel tu t’étais astreint.

Une poignée d’heures pour préparer une sceance d’un scénario déjà écrit c’est largement suffisant... il serait bon je crois que tu te fasses conseiller pour voir d’autres façons de préparer les parties.

Bref, ne laisse pas tomber c’est un loisir très adaptable

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Bah non c'est pas stressant ! Moi j'aime lire un scénario et m'imaginer ce que ce va donner.

Je dirais moitié de temps de préparation par raport au temps de jeu. Par exemple 4 h de prépa pour une session de 8h, et encore en jouant à des jeux plutôt tactiques comme COF ou D&D où il faut bien préparer les capacités sorts et stratégie des adversaires.

Et donc beaucoup moins de temps si on se la joue plus roleplay que wargame.

Faut pas laisser tomber, faut juste s'adapter à ses envies et possibilités du moment content

Ce message a reçu 1 réponse de
  • Dobridien