[instructif] De la situation des auteur.trice.s 113
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Reste à définir ce qui appartient ou pas à la Culture...
Je pense qu'il a adoré ton affirmation assez absolue. En outre, que les gens soient payés au signe ou au pourcentage ne change absolument pas le fond de l'article. Du coup ce n'est pas différent, et ce ne sont pas les bonus débloqués sur certains projets par les pledges qui rend la profession d'auteur de JDR viable, ni plus viable que celle décrite dans l'article.
Julien Dutel
Dans mon affirmation "assez absolue", j'utilisais le terme "souvent", ce qui me semble relativiser son absolutisme. Et pour répondree à Rom1, je ne crois pas avoir affirmé que les auteurs de jdr n'étaient pas payés en droit d'auteurs, ou qui'il n'étaient pas des écrivains de plein droit...
Il était question de la rémunération au pourcentage des ventes. Autrement dit, un intéressement, une sorte de pari sur la réussite commerciale de l'oeuvre. Ce qui est le cas quand l'auteur assume tous les rôles, de l'écriture du jeu à son édition avec une structure qu'il a créée. Forcément si les ventes sont bonnes, son bénéfice le sera d'autant.
Je parlais d'un travail pour un éditeur, et par ailleurs les auteurs sont souvent multiples sur un jdr. On leur paye généralement une somme fixe, estimée en fonction du travail fourni. Là encore on peut trouver des exceptions, avec des "grands noms" du jdr qui peuvent négocier un pourcentage sur les ventes, j'imagine, vu que le jdr se vendra en partie sur leur nom et leur notoriété.
Non.
1 - parce que c'est un métier comme un autre au final
2 - parce que moralement il serait inadmissible que par principe on force un créateur à abandonner ses droits
3 - parce que la culture est déjà en accès libre, il faut juste faire l'effort d'aller dans une bibliothèque, par exemple
4 - parce que du moment que la rémunération des auteurs est à la charge du politique, elle est alors soumises aux changements politiques. Et c'est extrêmement dangereux pour sa pérénité.
Il faudrait un jour que les gens réalisent que les livres, les oeuvres, ne leurs sont pas dus parce que "c'est de la culture". Il existe plein d'oeuvres dans le domaine public, plein de structures permettant de se cultiver sans dépenser de sous. Pour le reste, on pourrait respecter les auteurs (parce que c'est eux qui créent votre contenu qui vous fait plaisir.) et accepter de respecter leurs choix et leur travail.
- Nioux
J'suis assez (voir carrément en fait) contre cela.
De quel droit quelque chose que tu crées ne t'appartiendrait pas?
Si l'accés à la culture doit être gratuit, pourquoi ne pas le généraliser à tout le reste?
Et si jamais on le généralise à tout, pourquoi certains feraient l'effort de créer s'ils n'obtiennent rien en retour?
- Nioux
En même temps, puisque tu réponds à SmirnovV, dans son exemple, éleveur de vaches en Corse c'est aussi un métier.
Je ne pense pas que les producteurs de lait soient ravis d'être subventionnés par l'Europe, notamment pour les raisons que tu donnes pour la culture (changements politiques, pérénité, ...), mais ont-ils le choix ?
Oui auteur c'est un métier comme un autre, mais clairement menacé aujourd'hui. Je n'ai pas de solution miracle, mais on ne peut pas fermer la porte à toute forme de subvention pour préserver ce métier.
La question est plutôt : où on commence et où on arrête le "subventionnisme" ?
Historiquement, les auteurs et autres artistes ont eu des mécènes. En quoi est-ce différent ?
Ou bien on part vers des solutions "neutres et universelles" comme le Revenu de Base Universel, mais c'est un autre débat.
Si on va plus loin dans ce raisonnement, on se rapproche de l'univers de Star Trek, où l'argent a été aboli dans la Fédération et où chacun "travaille" pour le "bien être commun". Je pense qu'il faudra bien encore quelques siècles pour en arriver là malheureusement. Et en attendant, il faut bien que chacun vive de son travail.
- Sanlioc59
Si on va plus loin dans ce raisonnement, on se rapproche de l'univers de Star Trek, où l'argent a été aboli dans la Fédération et où chacun "travaille" pour le "bien être commun". Je pense qu'il faudra bien encore quelques siècles pour en arriver là malheureusement. Et en attendant, il faut bien que chacun vive de son travail.
Nioux
Un peu comme quand on a pledgé pour un jdr et qu'on fait remonter les erreurs dans un errata ?
En même temps, puisque tu réponds à SmirnovV, dans son exemple, éleveur de vaches en Corse c'est aussi un métier.
Ben oui. Mais personne ne dit à un éleveur qu'il doit donner son lait gratis. Et oui les prix infligés par les grands groupes sont inadmissibles et doivent changer. Et je suis pour que ce soit ça qui change, plutôt que pour que tout soit subventionné par l'europe et que leur lait soit gratuit.
Oui auteur c'est un métier comme un autre, mais clairement menacé aujourd'hui. Je n'ai pas de solution miracle, mais on ne peut pas fermer la porte à toute forme de subvention pour préserver ce métier.
On peut par contre expliquer pourquoi ce n'est pas souhaitable et en quoi c'est en réalité une précarisation de plus. Plutôt que de responsabiliser tous les acteurs de la chaines (dont les éditeurs, mais aussi les distributeurs) et de pointer du doigt les problématiques (dont les taxes injustes comme pointées dans l'article), proposer la subvention est la solution de facilité et on sait que ce serait une solution temporaire et précarisante.
Historiquement, les auteurs et autres artistes ont eu des mécènes. En quoi est-ce différent ?
Ah mais on peut repartir sur l'hsitoriquement. Historiquement on coupait la main des voleurs aussi.
Ou bien on part vers des solutions "neutres et universelles" comme le Revenu de Base Universel, mais c'est un autre débat.
Nioux
Ce n'est pas non plus une solution. Et si un revenu uiversel devait e^tre mis en place, les auteurs devraient avoir un traitement égal aux autres métiers : si pratiquer une activité te permet d'en vivre mieux en augmentant ton revenu universel avec les fruits de ton boulot, il n'y a aucune raison que la culture ait un traitement différent sous prétexte que les gens ont la flemme d'aller en bibliothèque.
- Nioux
Ah mais quand on parle de revenu universel, c'est justement pour dire que tout a un coût. Si tout était gratuit, avoir un revenu, universel ou pas, serait inutile.
Pour moi, le revenu universel, c'est avoir la garantie d'avoir un toit et quelque chose dans son assiette, en plus de ce qu'on a déjà à l'heure actuelle (soins, équipements / routes, etc...).
Tout le reste, c'est le travail qui doit le fournir.
Il ne s'agit donc pas du tout de rendre tout gratuit, bien au contraire. Juste de poser une base.
EDIT : et note que l'excuse du "je pirate parce que sinon je peux pas manger" ne tiendrait plus
Ah mais moi je n'ai pas parlé de gratuité, au contraire. La gratuité n'aurait de sens que si on avait assez de "tout" pour fournir à "tout le monde".
Les subventions ne sont là que pour corriger des disfonctionnements du modèle capitaliste actuel, donc oui elles ne sont pas souhaitables, ce sont des patchs correctifs. Mais elles sont indispensables dans de nombreux cas.
EDIT : et il faut que j'arrête de commencer mes posts par "Ah mais"
l'accès à la culture devrait être complétement gratuit
Je suis complètement d'accord avec ça. D'ailleurs, la bibliothèque me donne accès gratuitement à un large fonds culturel et patrimonial. Donc en fait, l'accès à la culture est déjà dans une large part gratuit, me concernant.
et donc sa production aussi et être gérée par un fond européen
SmirnovV
Par contre, je ne vois aucune relation de causalité avec cette affirmation. Mettre en place des structures d'accès à la culture n'est pas antinomique du fait de payer correctement les créateurs.
Quant à laisser la gestion de la culture et de le création culturelle dans les mains d'une entité politique, comment dire... mauvaise idée ?
l'accès à la culture devrait être complétement gratuit et donc sa production aussi et être gérée par un fond européen, un peu comme, si j'osais, les troupeaux de vaches en corse.
SmirnovV
Tout à fait. Et c'est exactement le modèle utilisé pour la recherche, en particulier scientifique. Je n'ai jamais rien touché de la vente de mes écrits, mais je reçois un salaire venant de fonds publiques, et je trouve ça beaucoup plus sain. Bon, en pratique, je ne vois pas trop comment on pourrait mettre ça en place pour tout ce qui est culturel, mais l'idée est belle...
La problème majeur est plus basique, il me semble, c'est la perception de l'activités artistique et des artistes partagée actuellement par une majorité de nos concitoyens. Elle se noie dans l'impersonnalité de l'industrie du loisirs, du diverstissement, des prestations diverses de même nature. L'art est une activité accessoire et les difficultés que peuvent rencontrer ceux qui en ont fait un choix de vie ne regardent qu'eux (je parle de la perception générale, pas de mon opinion ).
Le travail ne consiste donc pas à vouloir offrir de la gratuité" mais à mettre en relation les artistes, l'objet de leur activité et ceux qu'elle vise. Je ne parle bien entendu pas de relation directe mais d'une Education, d'une sensibilisation à la place des arts dans nos vies. Ceci se fait aujourd'hui symboliquement sous forme de rencontres dans le cadre de résidences d'artiste, d'intervention d'auteurs dans les écoles, classes à P.A.C etc... Mais il manque une réelle densité accompagnée d'une généralisation des expériences qui fonctionnent, et une inscription dans le temps qui ne fluctue pas en fonction des gouvernants locaux ou nationaux pour donner du sens à la consommation culturelle.
Il faut des ministres (et des budget) de la Culture et de l'Education visionnaires qui comprennent entre autre qu'une société qui aura besoin dans le temps de moins en moins de personnes pour produire les biens courants, ne trouvera son équilibre (passant par le bien être de ses membres) qu'à travers la capacité du plus grand nombre à s'orienter vers des pratiques détachées de toute aspiration matérielle, vers cet irrationnel positif que l'on appelle l'Art, composante majeur de notre culture.
En apparté, je rappelle que la gratuité des médiathèques est un jeu d'écriture, c'est un accès à un service inclus dans nos impots. Nous la payons à travers nos contributions locales. La même médiathèque est généralement "payante" pour celui qui vient d'un autre territoire.
La problème majeur est plus basique, il me semble, c'est la perception de l'activités artistique et des artistes partagée actuellement par une majorité de nos concitoyens.
Spark5262
Clairement, il y a un gros travail à ce niveau. Je pense qu'une partie du problème vient de ce qu'est devenue la télévision d'ailleurs. À coups d'émissions qui se financent par la pub et les pièges à cons téléphoniques ("votez pour votre chanteur préféré en payant 2€ de SMS"), les gens ont une relation de plus en plus biaisée au divertissement et à la création.
En apparté, je rappelle que la gratuité des médiathèques est un jeu d'écriture, c'est un accès à un service inclus dans nos impots. Nous la payons à travers nos contributions locales. La même médiathèque est généralement "payante" pour celui qui vient d'un autre territoire.
Spark5262
Ce n'est pas le cas du réseau des 57 bibliothèques de la ville de Paris (l'un des plus riche d'Europe si ce n'est le plus riche) qui est entièrement gratuit pour tous, quelle que soit la domiciliation du lecteur
- Spark5262
- et
- Julien Dutel
Exact. Je te réponds à toi mais en fait la réponse est plus dirigée vers Spark et sa citation.
Et puis quand bien même. Il faut rappeler que si les impôts paient les bibliothèques et tous les autres services de ce type, il n'en reste pas moins que tout le monde y a accès sans avoir à payer autre chose. Les personnes les plus démunies y ont accès même si elles ne paient pas l'impôt par exemple. Donc quand on n'a pas les moyens, c'est un moyen indubitablement non-coûteux de livre autant de livres qu'on veut, de se cultiver au mieux de nos capacités. Il existe plein de moyens de voir, lire, visiter, même sans argent (et pour le coup je parle en connaissance de cause : j'ai connu le RSA pendant une vraie période de disette de boulot). Après reste le temps. Et souvent ça ne permet pas de voir le dernier film à la mode, de lire de dernier roman à succès. Mais ce n'est pas être à la page, l'accès à la culture.
- Spark5262
Ma réponse sur la gratuité des médiathèques ne remet pas en question les accès favorisés à la Culture, y compris dans celles-ci. Je parle comme ancien directeur de médiathèque et la notion de gratuité avec mes collègues nous a toujours "amusée" alors que nous aurions dû être les premiers en nous en prévaloir.
La présentation d'un justificatif de domicile permet à l'administré de démontrer qu'il est autorisé à s'inscire et emprunter sans paiement suplémentaire les documents mis à sa dispo, il paie tout simplement à travers ses impots locaux, que ses revenus le rendent imposable ou pas. Certaines villes n'y incluent pas l'accès à cet équipement au titre que tout le monde ne l'utilise pas.
Un extra muros devra lui bien souvent (sauf à Paris ) s'acquitter d'un paiement. La gratuité évoquée est donc bien relative. La gratuité réelle s'exerce (en dehors de Paris! ) généralement pour les établissements locaux du primaire et certaines catégories (étudiants, enseignants, demandeurs d'emplois...) et encore là encore s'exerce bien souvent le filtre de la localisation de l'impot.
Je ne sais pas ce qu'il en est aujourd'hui, mais il y a un peu plus de 10 ans on estimait à près de 50% le nombre de d'usagers qui payaient leur inscription et emprunts, ce qui nous paraissait bien haut comme chiffre quand des consignes nationales invitaient à cette gratuité ici évoquée qui relève pour moi d'un quasi abus de langage. C'est tout et je ne remet pas en question tout le reste, je pinaille
[EDIT] Si on parle d'accès gratuit, en étant un peu provocateur, je dirais que les grande enseignes commerciales qui vendent du produit culturel le proposent aussi et sont peut-être plus efficaces dans bien de domaines en étant davantage en phase avec l'actualité que les médiathèques.
- Julien Dutel
- et
- Nioux