A quand un grand JDR français ? 685
Forums > Gnomes & liches
Il me semble qu'il est erroné de lier le concept de "référence" à celui de "succès commercial", en jdr comme en tout autre domaine culturel. Certains chefs-d'oeuvres absolus, devenus références, de la littérature ont été de parfaits bides commerciaux à leurs sorties, idem pour le cinéma, etc. Il n'y a pas de raison que ce soit différent pour le jdr.
La difficulté suivante vient, évidemment, du fait de pouvoir poser une définition de "référence non subjective". Ainsi, pour moi (et c'est bien le problème, ce "pour moi"), EPT est une référence absolument majeure du jdr, même si ce ne fut guère un succès commercial (cf plus haut). En revanche, il me serait difficile (mais pas totalement impossible) de dire en quoi ce "pour moi" pourrait être dépassé, entendu qu'à chaque fois que l'on écrit une vérité "pour soi" ce n'est en rien une vérité "en soi".
Une statut pour CBD!
La notion de volonté et le mental, c est la base.
Et aussi voir au dela de la creation.
- SmirnovV5312
Alors la chance, le destin et les dieux qu'on invoque, la magie noir tout ça...enfin bref....
La vie est faite de choix et pas de chance, pas de destin, pas de croyance on lui colle toute la misére du monde à la chance qu'on en ai ou pas, un truc d'ailleur complétement inquantifiable...
SmirnovV5312
C'est beau, on dirait du Ayn Rand ou du Reagan.
Chacun peut croire que sa vie est différente de celle d'une enfant née dans une rue de la ville la pauvre du monde grâce à ses choix et non du fait de la nature fondamentalement aléatoire de la condition humaine, mais ce chacun-là se met le doigt dans l'oeil bien profond.
- SmirnovV5312
Je vois entends à défaut de toujours vous comprendre.
Toujours est-il que celà dévie de la question originelle... ou pas.
Penser sur le JdR est histoire de riche sans aucun doute. Soyons conscients de ce que nos origines nous permettent de faire et faisons le sans se torturer l esprit dans des querelles de culpabilité.
La chance c est avant tout toutes ces circonstances qu on ne maîtrise pas. Être né quelque part, c est toujours un hasard.
Pour en revenir au succès d un jdr... qui maîtrise quoi ? (Et je ne parle pas du rôle ingrat du mj )
La vie est faite de choix et pas de chance, pas de destin, pas de croyance on lui colle toute la misére du monde à la chance qu'on en ai ou pas, un truc d'ailleur complétement inquantifiable...
SmirnovV5312
Si tu penses qu'il n'existe pas de hasard (de chance) c'est qu'il existe donc un ordre des choses (un destin). Il faut différencier le fait d'un hasard heureux au fait "d'avoir le cul bordé de nouilles". Ce qui n'enlève rien au fait de faire des choix et que ces choix influent sur ce qu'on vit.
Allez, plein d'exemples valent mieux que rien :
- Depuis que j'ai... depuis toujours, je sais que je veux devenir comédien. Voilà, je le sais. J'ai fait des stages et plein de trucs gamin, j'ai bossé avec l'idée que c'est ce que je ferai.
- Arrivé à la fin du lycée, j'ai décidé de faire deux ans en fac.
- Au bout de deux ans, j'ai décidé là de me lancer dans une école. J'ai choisi une école où enseignait un certain Alexandre Astier, inconnu au bataillon. J'ai fait la toute première promo de l'école, qui venait d'ouvrir
Alors oui, mes choix m'ont amené à rencontrer Alex Astier. Mais il y a aussi une combinaison de plein de trucs. Un ou deux ans avant, je partais peut-être ailleurs, sous d'autres lattitudes. Deux ans après, si j'avais continuer sur une licence puis un master (ce que j'aurais pu faire) il n'enseignait plus et je ne le croisais pas... et je ne bossais pas sur Kaamelott.
Ma présence sur Kaamelott, c'est un heureux hasard au départ, combiné à mon boulot et mes choix.
De même, le porte des projets depuis 20 ans. J'ai beau vouloir absolument que ça se réalise et donner des coups de pieds dans les portes, parfois c'est juste pas le bon moment. En vrac (tout ça a été vécu) :
- arriver un an trop tôt avec le projet : la prod ou le diffuseur n'est pas encore dans cette veine là
- arriver un an trop tard : la prod ou le diffuseur, pourtant bien ciblés, sont en train de changer sa ligne éditoriale
- arriver en même temps qu'un projet équivalent, porté par quelqu'un qui connait le prod (ou qui a un agent)
- Trouver une prod et voir la boite changer en cours de projet parce que le prod choppe un cancer qui le tue en quelques mois
- Lancer un projet et se retrouver le bec dans l'eau parce que le ministère change la législation et que le projet se retrouve impacté par ça
- Reprendre contact avec un studio pile au moment où il cherche des gens pour une nouvelle activité, sans le savoir... et être là au bon moment.
- Rencontrer par hasard un musicien, qui était venu assister ce jour précis pour voir un autre comédiend e Kaamelott, sur un tournage auquel tu as failli dire non et lancer un projet commun
Etc...
Ca ne veut pas dire que tout ça ne découle pas de mes choix en partie. Evidemment, si j'avais baissé les bras, je n'en serais pas là. Si je n'avais pas pris 2 mois max de vacances en tout en 20 ans aussi... Si je n'avais pas fait le choix de sacrifier une partie de ma vie perso pendant un temps de même... Mais aussi du fait qu'à un moment, j'étais au bon endroit, au bon moment, avec les bonnes personnes... Et que je ne contôle pas tout. Il y a du hasard. Donc... de la chance.
Et j'oserais dire que faire croire aux gens que ce n'est qu'une question de mental, ça peut aussi être dangereux, d'ailleurs. Il faut avoir conscience qu'on ne contrôle pas tout dans notre vie, qu'il y a une part d'aléatoire, et que cette part d'aléatoire, il faut faire avec (et c'est là que le mental entre en jeu)
De même, toute cette liste, avec plus de moyens (de la famille dans le milieu, des contacts d'office, un agent, etc...), aurait certainement vu moins de projets avortés. Parce qu'avec les bons moyens... coucou Léa Seydoux, petite fille de monsieur Pathé quoi)
- Alessandro Zanni
- et
- SmirnovV5312
On en vient a ce que dit smyrnovv, la chance ca se merite
- Utilisateur anonyme
Dites...
Il est remarquable ô combien le sujet dévie sur des intentions mal comprises à propos de tentatives maladroites de dérider les conversations alors qu intentionellement ça n a pas un caractere de méchanceté.
Bref, au delà des idées toutes faites, des poncifs et des memes, reprenons le cours du sujet.
Chaque témoignage est unique et par conséquent ne répond qu à lui même. Mais c est toujours intéressant parce que cela peut ouvrir des voies.
Il nous faudrait les avis des auteurs de JdR français.
Quelle est la motivation originelle ?
Comment jaugez et jugez vous la réussite de votre jdr ?
Quelles réflexions cela a-t-il amenées pour le futur de vos créations ?
Si vous avez d autres idées...
Leonardo di Caprio disait dans une interview : Devenir une star internationale, c'est une question de chance. Le rester, c'est une question de travail. (Je ne mets pas de guillemets, parce que ce ne sont pas ses mots, ni même leur traduction littérale - je ne me rappelle plus les phrases exactes qu'il a prononcées ; mais c'est l'idée.
Évidemment qu'il y a une grosse part de travail, sans quoi on n'obtient rien ! Mais évidemment qu'il y a aussi une part non négligeable de chance ! Exactement comme dans nos jeux de rôles en fait : Il y a la compétence (ou la caractéristique) qui représente le boulot accumulé pour devenir bon... Puis le jet de dés, qui représente le hasard (le destin, Dieu, ou ce que vous voudrez d'autre). Parfois, on fait un jet moyen et arrive ce qui devait arriver de façon prévisible. Mais il y a aussi les réussites et les échecs critiques...
Ce qui m'amène pile poil sur notre sujet : il y a une différence entre un excellent jeu de rôle et un blockbuster. Et cette différence tient en grosse partie à la chance, à mon avis. Il ne suffit pas que le jeu soit très bon, très bien édité, et que l'éditeur ait mis le paquet pour la promotion. Il faut encore qu'il arrive au moment où le public va être le plus réceptif... Car, sinon, ça restera un excellent jeu de rôle qui se vendra très bien, certes... Mais ce ne sera pas un blockbuster... Exactement comme les films (les auteurs de Men In Black 1 n'avaient jamais osé espérer un tel succès ; ceux de Sharknado encore moins). Ou exactement comme un tube en musique... Goldman (une autre superstar) et bien d'autres auteurs de chansons disent et répètent à qui veut l'entendre qu'il est impossible de prévoir quelle musique deviendra un tube. Certains morceaux sont hyper travaillés, avec des paroles et des musiques écrites par les meilleurs, mais ne deviennent jamais des tubes pour autant. D'autres sont faites à l'arrache, en peu de temps, et deviennent de véritables phénomènes mondiaux dès leur sortie....
Alors oui, il y a le travail, l'argent qui pourra être investi, et tout le toutim. C'est ce qui permettra au jeu de rôle hypothétique dont on parle de devenir un bon jeu de rôle plutôt qu'un jeu moyen, ou même un excellent jeu de rôle plutôt qu'un jeu simplement bon...
Mais pour qu'il soit un blockbuster, un vrai blockbuster, de ceux qui ont une renommée internationale et une longévité de plus de trente ans, il devra aussi avoir de la chance.
Qui aurait osé croire au moment de sa sortie qu'un jeu de rôle où les personnages crèvent au bout de quelques aventures ou deviennent complètement fou, a tel point qu'il est rare de finir une campagne avec les mêmes * puisse connaître un tel succès ? Leurs auteurs n'avaient pas parié sur lui, en tout cas.
_____
* Vous aurez reconnu L'appel de Cthulhu, évidemment.
On en vient a ce que dit smyrnovv, la chance ca se merite
Lord Musashi
Non, justement. On en vient à ce que je dis : le travail c'est important, la volonté... mais la chance entre en compte. Et quand ça veut pas, ça veut pas. (et le seul moyen de passer la chance, c'est les moyens, justement...)
Elle est jolie Léa aussi... non mais (s'adresse à Julien juste pour cette ligne).
Oui mais elle a de fait les moyens de ses ambitions.
Elle a la chance d'être bien née pour ce qu'elle veut faire.
Et ça n'empêche pas de lui trouver du talent ou quoi hein, ni n'empêche le fait qu'elle bosse pour arriver où elle est. Mais elle a des moyens que d'autres n'ont pas (et pour certains, avec toute la volonté du monde, n'auront jamais)
Mais c'est un HS de fou.
Donc je stoppe.
- Alessandro Zanni
Oui, mais plus on travaille, plus la chance pointe le bout de son nez, apres on part de plus ou moins loin
Je stoppe aussi
On ne va pas s en sortir si on tient pour vrai l affirmation : si ça se vend c est que c est bien et à contrario si ça se vend pas c est que ça ne vaut rien.
Ensuite il y a la question du public : le public visé, le jeu qui n a pas rencontré son public et autres formules qui dans le fond n ont de sens que pour ceux que cela rassure.
L'Histoire témoigne de reussites populaires post mortem.. peinture, litterature... Ah c est clair que c est un peu dommage pour les artistes.
Un grand jdr sera pour moi comme pour tous ceux qui auront eu l opportunité d y jouer un jeu qui aura provoqué une émotion particuliere et un profond respect.
Pour moi la chance ca se provoque a un certain degré, apres j'y crois car le nombre de boulot ou j'ai parlé a la bonne personne sans le savoir et que ca a debouché sur quelque chose est quand meme consequent.
Mon credo a moi c'est de la provoquer apres mon savoir faire fait le reste.
Je sais bien que c est le forum des trolls... Et parfois on rencontre un spécimen sinon unique du moins rare avec lequel la communication est extrêmement difficile voire même impossible du fait de l humeur guillerette, de l humour tordu ou de l instinct d auto destruction intellectuelle qui le caractérise.
Car n oublions pas, le Troll est intelligent et se joue bienheureusement de notre volonté maladive a lui faire entendre notre raison.
Et nous tombons d autant mieux dans ses pièges qu'il sait que ses réflexions ne valent pas un clou mais que son agilité cérébrale est suffisamment alerte pour retomber sur ses pieds pour nous faire un pied de nez.
En conclusion, oui, il y a un JdR français qui fait de nous les champions du monde : le trollisme.
- Dohnar
Sinon c'est bien d'avoir un vrai pseudo pour savoir avec qui on parle.
mais la théorie des biens nés et des autre dans le millieu du spectacle c'est un peu une excuse comment je pourrais dire...aussi vielle que le monde.
SmirnovV5312
Non c'est une réalité à laquelle toutes les personnes qui "viennent de nulle part" sont confrontées. Non mais sérieusement, je connais mon milieu, je connais ses problèmes aussi, et ses enjeux. Ne cherches pas, je t'en prie, à venir m'apprendre des trucs dont tu ignores clairement tout. Ca ne veut pas dire que tu ne peux pas te faire ta propre voie encore une fois. Mais je sais un peu de quoi je parle dans cette histoire.
- Nioux
- et
- SmirnovV5312