[Bilingue] Ou comment permettre aux auteurs français de toucher un plus vaste public. 12
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Je lance ce fil de discussion pour avoir vos avis et opinions au sujet du rayonnement des créations en langue française.
La création de JdR de qualité en France est maintenant une longue histoire. Je ne vais pas en faire la liste parce que vous les connaissez et parce que je vais forcément en oublier
Nous importons et finançons la traduction de beaucoup de jeux et suppléments, ce qui n'est pas un mal en soit, mais en même temps trop peu de d'auteurs nationaux disposent des moyens et de la sérénité nécessaires pour diffuser leurs créations.
Il y a un soucis d'équilibre lié à la différence d'échelle des marchés.
Pour être parfaitement clair, je ne parle pas uniquement de la création de jeux ou de systèmes, mais aussi d'extensions, livres d'univers, scénarios, romans, aides de jeu..., que ce soit à propos de jeux français mais également de jeux natifs d'autres pays. (USA, GB, Finlande...).
Pouvoir proposer le plus rapidement et directement possible les créations françaises en langue anglaise avec un risque minimal me paraît incontournable, pour nos auteurs et éditeurs.
Puisque nous ne disposons pas de système de vote (à ma connaissance) sur le forum, n'hésitez pas à user des "pouces" pour vous exprimer. Mais bien entendu, n'hésitez pas non plus à expliquer verbalement pourquoi vous êtes pour ou contre une proposition, c'est toujours plus clair.
Je vais ouvrir le bal avec une proposition dans la foulée de ce message.
Bien cordialement et au plaisir de vous lire.
Sauriak
N'étant pas du métier, je ne sais vraiment pas si ma proposition est réalisable sans surcoût démesuré.
Mais je me lance...
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Résumé de la Proposition:
Inclure systématiquement le financement d'une traduction en VA dans les PP, à partir d'un seuil à déterminer.
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A chaque PP, il y a un seuil annoncé concernant la réalisation de la production.
Et si le coût de traduction était systématiquement intégré à ce seuil ?
Certes, ce serait plus cher, pourrait diminuer le nombre de cadeaux, mais pourquoi ne pas intégrer un cap de traduction systématiquement au delà d'un certain pourcentage de financement ?
Je pense que comme moi, vous avez remarqué que l'on passe régulièrement la barre des 200%, ce qui n'est sans doute pas le bon seuil pour financer une traduction et rémunérer correctement les personnes qui ont oeuvré.
Quel pourrait être le seuil viable ? 400% ? 500% ? 1000% ?
Il est probable que le coût de simple traduction induise aussi des changements de maquette ou de présentation pour l'international.
SI nos auteurs étaient plus diffusés en langue anglaise, il y aurait à la fois plus de sécurité pour eux comme pour les éditeurs, et surtout plus matière à "échanger des droits", donc à réduire les coûts d'achat de licence des produits en VA.
Au final, j'espère que ça pourrait réduire le coût des productions en anglais, ce qui pourrait se répercuter sur le prix d'achat des VF.
Mais surtout, qu'à force d'habitude, les éditeurs américains se disent qu'il est facile de travailler avec les éditeurs français et qu'ils achètent les productions des auteurs/éditeurs français.
Toucher un marché plus large pourrait réduire le coût des VF tout en finançant mieux auteurs et éditeurs.
Je suis sans doute naïf sur le sujet.
Après mes 2cts, j'attends vos 2€ :P
Point important : quand on parle d'un palier à 400%, ça ne veut pas dire que 300% seront réservés à payer ce palier (du moins dans les foulancements classiques), car il y aura sûrement d'autre paliers en dessous, à moins de proposer un foulancement où ce palier est le seul disponible (ce qui est moins attractif).
De plus, le foulancement en français n'a pas forcément une visibilité chez les anglophones, là où l'inverse est vrai.
Au final, je dirai que c'est un modéle qui serait sans doute plus intéressant pour les auteurs auto-édités publiant en direct-to-pdf ou en print on demand.
Ca pose un petit problème : je ne vois pas ce qui pousserais le public français à accepter ce type de palier ; l'équation "traduction = retard" sera probablement le premier reproche fait à une PP qui le proposerait.
Peut-être vaut-il mieux faire deux campagnes en parallèle : une sur la plateforme BBE pour la version FR, une seconde sur KS pour la version anglaise.
Ceci dit, une version anglaise, ce n'est pas qu'une traduction ; c'est aussi d'autres canaux de distribution, du marketing, etc. En gros, tu multiplies par deux le travail sur ces domaines là. Du coup, il est peut-être plus sain de pouvoir embaucher une personne à plein temps pour gérer ce type de problématique. Ce qui a d'autres impacts pour la suite (une personne qualifiée, il faut pouvoir la payer, il faut donc générer un CA confortable avec une bonne visibilité ; c'est pas toujours aisé dans notre industrie...).
C'était mon intervention à 2 P.C.
- MRick
C'est d'ailleurs comme ça que ça a été fait pour Polaris si j'ai bien suivi...
Et puis ça me semble périlleux d'essayer de dégager une règle générale, car chaque cas est particulier.
Par exemple est-ce qu'un jeu comme Pavillon Noir pourrait avoir du succès en Anglais ?
Ce n'est pas certain, le style de jeu historique et réaliste étant peut-être moins porteur pour le marché anglophone (et ils jouent à 7th Seas à la place par exemple).
Autre exemple : H&D est un gros succès en France, mais c'est en partie du à l'absence de D&D 5 en VF jusqu'ici. Est-ce que H&D traduit en Anglais aurait une chance de percer en VO face au puissant D&D 5 ?
Il faut distinguer les deux projets. Une traduction ou adaptation en anglais doit se faire indépendamment et je dirais même bien plus tard. Pourquoi du temps me diriez vous? Et bien ce temps pourra faire en sorte que ce jeu puisse avoir une bonne visibilité et une étude de marché quand à l'attrait que les anglophones pourraient avoir pour ce produit. Soyons un peu réaliste et ne nous imposons pas des contraintes pénalisantes pour rien.
Après si les auteurs sont capable de sortir un jeu dans deux langues sans pénaliser ni les anglophones ni les francophones alors pourquoi pas mais pas en augmentant un tarif. Car il faut bien penser que cela aura forcement un cout pour un des deux partis. Et puis il me semble que les américains aiment quand cela passe par une société américaine. Ils sont bien plus protectionnistes que nous ne le sommes. Donc cela nécessitera de faire appel à certains fournisseurs qui ne seront pas forcement les meilleurs.
Personnellement j'y vois bien plus de soucis que d'intérêt à voir ce genre de projet arriver.
En règle générale, un éditeur du pays ciblé va prendre en charge la traduction et la production, en tenant compte des particularités culturelles de son public. Donc on cède les droits, on s'en occupe rarement soit même.
Quand tu parles de "vivre de sa création", de nombreux auteurs, même aux USA ne vivent pas de leur création. Le fait de diffuser un jdr dans d'autres pays c'est une bonne idée pour maximiser son nombre de fan, peut-être même sa durée de vie. Mais de là à en vivre, c'est autre chose.
Bonjour à tous,
(My2cts)
Le problème tient aussi en partie à ce que ceux qui dirigent une maison d'édition outre-atlantique ne lisent souvent pas le français. Du coup, pour envisager une publication en anglais d'une oeuvre française, il faut ses faire une idée de son contenu, ce qui supposerait de le traduire (et donc engranger des couts...) juste pour s'en faire une idée! Et c'est un gros frein... pour une publication d'une oeuvre française dans le marché de langue anglaise.