Prédominance du terme "Maître du jeu" 139
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On commence à trop prendre les choses aux sérieux par rapport aux perles que j'ai trouvé ...
- Castle Keeper (Castles & Crusades)
- Ape Master (Terra Primate)
- Bartender (Tales from the Floating Vagabond)
- Continuum Master (TIMEMASTER)
- Dean (East Texas University)
- Fatemaster (Through the Breach)
- Game Mother (Alien)
- Game Shepherd (Spiritual Warfare) ( je ne connais pas le jeu . mais j'adore le terme, t'es le chien de berger qui doit gérer )
- Journey Master (Dangerous Journeys)
- Loremaster (The One Ring)
- Marshall (Deadlands)
- Master of Ceremonies (Apocalypse World)
- Q (Star Trek: Alpha Quadrant)
- Superuser (Freemarket)
Globalement, on voit bien le problème .. il n'y a pas un mot "correct" pour définir le boulot. Donc pour le fun de la lecture et la mise en ambiance, je préfére la déconnade des boites (la plupart petite structure indy .. mais il y a du plus gros et de l'historique) pour changer le terme et faire baisser la lourdeur sémantique de plusieurs niveaux.
A noter que "Friend Computer", ou Computer le terme de Greg Costikyan pour Paranoia faisait rentrer l'ensemble même des régles dans le monde du jeu en interdisant au joueur d'en connaitre l'ensemble ...
Du coup je me rend compte que l'on est dans le même univers que les joueurs, plus proche d'eux en terme d'ambiance ... une part adversaire/ une part environnement / une part narrative .. mais ça réduit la distance entre tous les joueurs ..
non tu n as pas rate le message... l ai pas vu non plus
les avocats qu on appelle maitre c est surtout a cause du metier qui remonte au moyen age, pratique par des clercs et qui etaient respectables
(fin du cours d histoire loool ce fut court mais intense)
oui j ai aussi eu des joueurs qui me font le "maiiiiiiiiiiiitre" ou "ouiiiiiiiiiii maiiiiiitre" a la Igor
comme la reference on la connait, ca me fait sourire et j adore quand on en joue tous
;p
Quand je suis joueur, j’appel mes MJs ”Maîtresse” et ”Maître”, ils aiment bien et ça fait souvent sourire les dames...
Sinon pour les jeux que je maîtrise comme CO Cthulhu ou l’Anneau Unique, je me présente comme ”Gardien” qui est l’appellation utilisé par ces jeux.
Pour autant il n'y a qu'un seul maître autour de la table, c'est celui qui maîtrise les règles, les fait appliquer, dirige les joueurs et leur permet de vivre une aventure, il est le maître conteur de l'histoire, il agit comme un maître d'école car il dispense, sans en avoir l'air, des savoirs à ses ouailles et les guide vers un objectif qu'il s'est lui même fixé en décidant de devenir le chef d'orchestre de ses aventures. Il est le leader qui fait adhérer ses troupes à sa vision du monde et est le garant du bon équilibre entre chaque protagonistes. Il peut et doit aussi parfois être capable de trancher lors de désaccords, se montrer négociateur pendant les tensions.
Le MJ est un maître car il n'est pas "juste" un joueur, les multiples qualités qui lui sont demandées, le temps de travail et l'investissement méritent bien qu'il soit appelé maître de jeu.
Non décidément, pour moi, meneur correspond bien moins au rôle qui m'incombe autour de la table.
Mais au final, ce n'est que de la sémantique 😏
Rankkor
C'est donc aussi une question de conceptions variables du rôle des MJ, parce qu'en ce qui me concerne, je conçois ça d'une manière en partie différente.
Peu importe la quantité de travail que j'investis dans la préparation d'une partie, je ne me sentirai jamais légitime à demander à la table de m'appeler "maître". Mon groupe de jeu ne m'oblige à rien, c'est moi qui choisis de passer plus ou moins de temps à préparer un scénario. Donc le groupe ne me doit rien. (Enfin, à part de l'attention, naturellement, mais ça, c'est avant tout pour qu'ils profitent de la partie eux-mêmes.) Je pense que la logique qui veut que la tablée doive reconnaissance, rétribution voire obéissance au MJ en échange de son travail de préparation n'est pas saine, du moins pas dans un cadre amical. Dans un cadre professionnel, ce serait un peu différent, mais ça reste rare.
Je me reconnais bien dans ce que tu dis sur le fait de connaître et faire appliquer les règles ou de conter l'histoire. Mais je ne me prends absolument pas pour un "maître d'école", ni pour un "leader". J'ai enseigné pendant des années et je peux te dire que c'est très différent. Je pense voir ce que tu veux dire : être MJ, c'est distiller des informations et des indices auprès des PJ. Ça, oui. Mais ce n'est pas de l'enseignement, au sens où il n'y a pas d'enjeu, ni d'obligation de résultat de la part des PJ. Et l'enseignement implique une part de relation hiérarchique qui n'existe pas du tout à ma table. (Sans oublier qu'un jeu de rôle est... un jeu.)
Être leader au sens d'être garant de l'équilibre du jeu et du monde, ou de trancher d'éventuels litiges, oui, ça, je suis entièrement d'accord. Mais je préfèrerais la notion d'animateur ou d'arbitre. Un arbitre n'est pas le chef d'un match. Il est le représentant d'un ensemble de règles qui a été élaboré et accepté par tout le monde.
Au passage, j'ai quelques doutes sur la capacité du MJ à faire adhérer entièrement les PJ à sa vision du monde. Même en fournissant des descriptions détaillées, que ce soit avec des mots ou des images, ça me semble inévitable que chaque personne à la table reparte avec une vision distincte des décors, des costumes, de l'ambiance précise. Être MJ, c'est s'arranger pour que ce que chacun imagine ne parte pas dans des directions abyssalement différentes au point qu'on ne se comprenne plus autour de la table : ça, oui, bien sûr. Mais je pense que même les MJ les plus talentueux n'ont qu'un pouvoir limité dans ce domaine. Parce qu'à mon sens, le jeu de rôle reste quand même un peu comme la lecture : l'imagination de chacun fait toute une partie du travail, et chacun a une imagination distincte, nourrie par ses propres souvenirs, ses propres lectures ou visionnages de films/séries/jeux, etc. Donc, sous cet angle non plus, je ne me sens pas vraiment un "leader".
Je me reconnais plus dans l'expression que tu emploies de "chef d'orchestre". Mais, justement, un chef d'orchestre n'agit pas à sa fantaisie. Il n'est qu'un intermédiaire entre l'œuvre à interpréter (ici, le scénario) et l'orchestre qui va l'interpréter (ici, la table). Il est là pour coordonner les efforts des gens, plutôt que pour en faire des subordonnés.
Bon, je dis tout ça, mais ça me paraît normal qu'on ait tous et toutes des approches un peu différentes de ce que c'est que mener une partie. Ça dépend aussi pas mal des jeux, d'ailleurs. C'est surtout pour creuser un peu le sujet.
- Le Decharne
Je pense qu'il faut prendre maître au sens qui a la connaissance de l'univers et des règles du jeu, plus comme maître d'arme.
Ensuite, la fonction pour moi est maître de jeu, mais à mes tables, on m'appelle simplement par mon prénom.
- Evensnalgonel
Tout pareil !
J'aimerais que mes joueurs m'appellent "Président Directeur Général du jeu" mais je trouve ça un peu long : "Maître" est donc un terme que j'accepte avec une feinte humilité et une suave satisfaction intérieure. Mon talent pour incarner le grand méchant s'en trouve alors magnifié !
Sinon, on dit MD, voire "tu".
Je trouve que ça n'est pas important. Quelques joueurs me donnent du "maître" et c'est plutôit une boutade, mais le plus souvent c'est "mj", mon prénom ou bien me parlent directement sans m'interpeller.
Malgré tout, je me définis plus comme un "maître du jeu", pas le maître des joueurs, c'est-à-dire à la fois un expert du jeu et de l'univers, référence pour les joueurs donc, et celui qui tranchye les points de règle quand il le faut. Un maître du jeu, ça évite que les joueurs ergotent sans fin sur des points de règles (comme ça peut parfois se voir dans des wargames et certains jeux de société).
Je ne me vois pas tellement comme "meneur" parce que ce sont les joueurs qui mènent la partie. Je relance rarement, je n'ajoute pas de la tension juste pour donner un effet de tension, je n'adapte pas la difficulté en fonction des actions, échecs ou réussites des pj. Les seuls moments où j'interviens comme "meneur" - et c'est rare - se passe quand un joueur pourrit la partie. Je dis bien, la partie, pas quand on détourne l'histoire, ça je laisse faire.
Je ne me vois pas non plus comme "conteur", je ne raconte pas une histoire, je ne fais pas de discours (mais des dialogues si), mes descriptions sont assez limitées, c'est un jeu avant tout.
Par conséquent, j'estime que s'il faut choisir entre ces trois là, le terme "maître" convient le mieux.
Je ne suis pas totalement d'accord car, au début du siècle, on pouvait lire sur les forums des abus justifiés par l'appelation "maître de jeu". J'ai toujours considéré que c'était ce qui a mené les auteurs à employer "meneur de jeu" à la place.
Mais d'expérience on parle plus de "emgie" (non, rien à voir avec Spiderman !) et de "meugeu". Pour le profane, j'explique que c'est l'acronyme de meneur de jeu, celui qui amène et mène la partie.
Je rechigne à croire que l'un ou l'autre terme favoriserait ou défavoriserait les abus. L'usage du terme "meneur" a-t-il fait disparaître les abus décriés ? La préférence accordée par certains auteurs au terme "joueuses" a-t-il réduit le sexisme et le machisme de certains joueurs, clubs, groupes de joueurs ? J'en doute.
De toute manière, je pointais simplement la meilleure du terme "maître" à ma façon de faire, d'autres sont plus "meneurs" ou "conteurs".
Je ne suis pas totalement d'accord car, au début du siècle, on pouvait lire sur les forums des abus justifiés par l'appelation "maître de jeu".
C'était juste de l'anti JdR à la Mireille Dumas ... Maître de X ... c'est totallement français sans créer le moindre problème. Et tout d'un coup paf ..
Dans le language courrant je n'entends aucune polémique sur :
maître d'œuvre, maître d'ouvrage, maître de ballet, maître à penser, maître de soi, maître de conférences, maître d’hôtel, maître nageur, quartier-maître, maître-chien, carte maîtresse, ...
Que des gens préférent Meneur de Jeu ca me choque pas .. mais arretons de nous flageller, tout ce qui était associé aux JdR se faisait allumer pour des raisons idéologiques ..
Et quand tu entends dans un match de tennis "il est maitre du jeu" ... y a jamais eu de problème.
Je ne suis pas totalement d'accord car, au début du siècle, on pouvait lire sur les forums des abus justifiés par l'appelation "maître de jeu".
C'était juste de l'anti JdR à la Mireille Dumas ... Maître de X ... c'est totallement français sans créer le moindre problème. Et tout d'un coup paf ..
Non, c'était des discussions de rôlistes. C'est vieux donc je peux me tromper, mais je crois que la FFJDR avait milité pour l'usage "meneur de jeu" à cause de ça.
Bref, la traduction du terme "game master" en "meneur de jeu" n'était pas un choix anodin malgré ce qu'on peut lire ici.
- Zoisite
Bref, la traduction du terme "game master" en "meneur de jeu" n'était pas un choix anodin malgré ce qu'on peut lire ici.
Oui c'était un choix politique pour éviter de se faire allumer ... . De plus cette FFJDR était sortie de nulle part et ne représentait qu'elle même ... bref .. je ne vais pas refaire le passé
Que les gens se sentent plus à l'aise avec Meneuse, Conteur, frêre ordinateur, Narratrice, Réveur, Berger, Marshall, Super Utilisatrice .. c'est très bien .. perso je m'en balance complétement.
Par contre que ca devienne un problème idéologique orwellien ou un interdit un terme pour en mettre un autre .. là ça m'épuise.
A bordeaux un sac c'est une poche et la fédération francaise des courses en magasins j'espére n'y changera rien.
- Sammy
- et
- Cedrole
Bref, la traduction du terme "game master" en "meneur de jeu" n'était pas un choix anodin malgré ce qu'on peut lire ici.
Oui c'était un choix politique pour éviter de se faire allumer ... . De plus cette FFJDR était sortie de nulle part et ne représentait qu'elle même ... bref .. je ne vais pas refaire le passé
Personnellement j'ai appris le terme "meneur de jeu" parce qu'il était employé couramment dans Casus quand j'ai commencé, avec même de petits lexiques au début des numéros pour les néophytes qui en achetaient un sans trop savoir ce que c'était. Le mot était employé aussi dans BaSIC, la variante du BRP publié par Casus pour l'initiation au jdr. Tout ça était très bien fait et idéal pour débuter, à une époque où, si j'ai bien compris, ce n'était pas du luxe d'attirer des petits jeunes. Mes parents n'ont posé aucun problème à l'époque alors que je me suis rendu compte plus tard qu'on était en pleine période de panique morale Abgrall-Dumas anti-jdr. Je ne sais pas comment ils auraient réagi s'ils m'avaient vu me proclamer "maître de jeu" dans ce contexte-là. Enfin, tout ça pour dire qu'il n'y avait pas que la FFJDR qui œuvrait à la diffusion du terme "meneur de jeu".
Quant à la FFJDR, son site était bourré de ressources utiles pour débuter. Merci de ne pas leur taper dessus car ils ont fait un gros travail (au moins à l'époque). Si tu ne te sentais pas représenté, je ne sais pas, tu pouvais les contacter et leur donner ton avis...
Que les gens se sentent plus à l'aise avec Meneur, conteur, frêre ordinateur, narrateur, réveur, .. c'est très bien .. perso je m'en balance complétement.
Par contre que ca devienne un problème idéologique orwellien ou un interdit un terme pour en mettre un autre .. là ça m'épuise.
Qui parle d'interdire quoi que ce soit ici, à part toi ? Relax... D'après ce que je lis dans tes autres messages, tu n'as pas besoin de jouer au persécuté pour avoir des arguments intéressants Merci aussi de ne pas abuser des références à Orwell, c'est pas cool pour les gens qui ont réellement eu affaire / ont affaire maintenant à la censure et à des régimes fascistes... Là on parle juste des préférences en matière de vocabulaire pour un jeu de société, je pense pouvoir dire qu'on n'est vraiment pas dans le même domaine...
Je suis d'accord avec ça !
J'ai plutôt vu ça comme une réponse à un réel problème, le MJ qui avait tendance à décourager de nouveaux joueurs à vouloir faire sa loi car il est le maître du jeu. L'idéologie est plutôt à chercher dans tes propos.
Mais oui, la croisade anti-JdR est certainement à l'origine du changement. "Meneur de jeu" fait plus politiquement correct. Et vu les discussions sur les fofo à propos du rôle du MJ, je considère que c'était le bon choix.
Je crois aussi qu'il faut un peu d'auto-dérision dans tout ça. Accorder autant d'importance à des termes dont les perceptions sont si circonstencielles, à s'en faire des noeuds, c'est propre à notre microcosme et n'est l'objet d'une telle attention à l'occasion d'un post sur un forum, que de 35 individus (pas jeunes) en France (et encore je suis sûr que je me suis compté 2 fois)
Si le terme meneur a pu calmer des crétins qui se sentaient plus pisser avec le terme maître. Et bien tant mieux.
Mais ma vision c est celle d être au service des joueurs. Je passe du temps avec eux avant et après partie pour savoir comment ammeliorer chaque session.
Et finalement je préfère bien les termes associés à un setting ou les auteurs ont fait un petit ou gros effort car j' ai l impression d'être dans le même univers.
Si le terme meneur a pu calmer des crétins qui se sentaient plus pisser avec le terme maître. Et bien tant mieux.
[...]
Zoisite
Pas des crétins. Des jeunes, des gamins de 10-11 ans. Moi sur mon écran fait maison j'avais marqué côté joueur : Le Mâitre a toujours raison ! J'étais pas un crétin, juste un gars en 6eme dans sa banlieu qui avec sa boite rouge et des pôtes aimaient jouer comme ça : un qui embarque, les autres qui se laissent embarqer. Le mage à la sale tronche qui ouvre les portes en couverture du guide du maître d'ADD c'était moi. Le temps a passé et avec est apparue la flexibilité, le coopératif, la narration partargée parfois mais on aime bien se souvenir du Maîtreeuuu de temps en temps 35 ans après . Le choix de vouloir institutionnaliser d'autres termes, dont meneur, était probalement pour ouvrir les champs du possible, ou acter le changement, pour ne pas figer une pratique dans une représentation qui a eu une aura clairement négative un moment. Pas plus, pas moins. Encore une fois, je pense que c'est dépassé tout ça et que les mêmes termes ne dégagent plus la même chose, voir donnent un côté sympatiquement désuet pour les plus marqués historiquement.