Avis générique concernant les termes rolistiques dans CASUS 35
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Après, soit une micro communauté veut se garder un jargon obscur (et auquel cas, pas besoin d'expliquer), soit on diffuse les définitions pour être sur que tout le monde parle le même langage, soit il ne faut pas les employer. sigfrid
Le consensus sur le sujet est parfaitement d'accord avec toi. (Faudrait se lever de bonne pour soutenir un autre avis, d'ailleurs...)
Ceci étant, il n'y a pas de complots de la part des hipsters du JdR. Vite repérés, ceux-ci sont très faciles à calmer et sont très loin de maîtriser "toutes les synergies du JdR", comme dirait l'aut'. Il est de bon ton de râler contre certains forumistes qui se la pèteraient un peu trop... mais quand on va traîner sur les forums en questions, ces soit-disant hypeux sont régulièrement remis à leur place et rentrent vite dans le rang.
Bref, il y a parfois des mots bizarres qui sortent, mais les contre-pouvoirs sont bien en place et il suffit d'une petite pique d'un forumiste pour que les choses rentrent dans l'ordre. La preuve en ce moment même. Pas de panique, donc.
Faut juste pas être plus royaliste que le roi en refusant par principe les termes pertinents, ou ceux qui commencent lentement à s'imposer (et notamment "sandbox", par exemple, à cause de l'influence du jeu vidéo. On peut dire "bac à sable", hein, mais quitte à être cohérent, virons aussi "background" et "roleplay"). Quitte à mettre une note de bas de page ou une explication en marge (*normalement*, un rédacteur est capable de sentir s'il y a besoin d'expliquer un truc, tout comme il est *normalement* maître du niveau de langage qu'il utilise dans son texte).
Des termes qui, amha, ne sont déjà pas des plus maîtrisés (chaque joueur/MJ ayant une définition bien différente de ce que "roleplay" veut dire )
kyin
Tu marques un point, et haut la main. Perso, ma définition du RP est déjà beaucoup plus large que ce qu'on entend d'habitude, et ne se limite pas à l'interprétation *théâtrale* du personnage, ne serait-ce que parce que les joueurs ne sont généralement pas des acteurs (et qu'ils n'ont pas le temps d'apprendre et de bosser leur texte ).
Alors je tente ma chance, et à vous de modifier/corriger/peaufiner...
Gritty : Se dit d'un style de jeu terre-à-terre où les personnages doivent compter leurs munitions, leurs rations de survie, etc. et y faire très attention pour survivre. Ce style de jeu est plus souvent associé à des parties qui mettent en avant la survie. On peut opposer ce style aux styles supers-héros ou high-fantasy (et merde encore un terme à expliquer).
Crunchy / Fluffy : Ces deux termes vont ensemble. Crunchy se dit d'un livre, un chapitre ou un article de JdR qui contient essentiellement des règles (=du Crunch).
Je pense qu'on peut aussi classé comme crunch, des données du style :
Le village forestier de Sombrechêne compte 321 habitants, dont 210 humains, 44 demi-elfes, 33 elfes, 22 gnomes, 11 halfelins et 1 nain. On peut y trouver n'importe quel objet dont la valeur ne dépasse pas 250 Po, ainsi que 1d4 objets magiques mineurs.Crunchy / Fluffy : À l'inverse, un ouvrage peut être Fluffy, c'est à dire plein de Fluff, le fluff étant tout ce qui n'est pas directement des règles (pour moi aussi c'est une notion plus large que le background).
Sandbox / Railroad : Un scénario ou une campagne est de type Sandbox si il n'inclut pas de trame principale, mais uniquement un décors où les personnages peuvent évoluer à leur guise sans but prédéterminés. À l'inverse un scénario ou une campagne est Railroad si elle décrit une trame directrice dont les personnages n'ont aucune possibilité de remettre en cause : l'événement A aura lieux forcément avant le B qui lui-même sera suivi du C. En réalité très peu de scénarios sont 100% Sandbox ou 100% Railroad, ces deux extrêmes théoriques servent juste à définir vers quel côté tend un scénario.
Quand j'étais un jeune rôliste naïf, on parlait plus volontiers de de scénario linéaire (=railroad) ou pas linéaire (=sandbox).
Du coup, l'effet escompté par l'auteur de l'article tombe complètement à l'eau puisque je ne comprends pas ce qu'il veut dire.
Je dirais même plus : je me sens exclu et je comprends les non-rôlistes qui disent qu'on est une communauté obscure et fermée. Si on a un vocabulaire particulier pour désigner des concepts aussi simples que "règles de jeu", non seulement on crée des mots pour rien mais on n'est pas prêts de se dé-marginaliser.
Après, on a effectivement des concepts spécifiques au jeu de rôle :
- background : c'est un mot qui ne veut rien dire en français en-dehors du jeu de rôle.
- roleplay : par définition, ça n'intéresse que nous aussi,
- narrativiste : un mouvement relativement nouveau et expérimental, également propre au jeu de rôle.
Sorti de ça, je pense qu'on doit pouvoir écrire sans jargon. Je crois que les autres termes sont non seulement inutiles et redondants, mais en plus vagues et, comme il a été écrit, compris suivant des acceptions différentes par les différentes personnes qui les utilisent.
Quand j'étais un jeune rôliste naïf, on parlait plus volontiers de de scénario linéaire (=railroad) ou pas linéaire (=sandbox).
MRick
C'est un poil plus complexe, en fait, étant donné qu'il existe plusieurs types de linéarités (beaucoup de scénars d'enquête fonctionne en "linéaire éclaté", par exemple, avec des scènes sans ordre précis), et plusieurs types de sandboxes (sandboxes prédéfinies*, sandboxes avec arcs narratifs, sandboxes improvisées avec plus ou moins de narration partagée...).
Quand on dit qu'un scénar est "trop linéaire", on veut souvent dire qu'il est trop directif (= notion de railroading), mais on oublie qu'il existe tout un tas de méthodes pour apporter beaucoup d'ouverture aux possibilités des PJ, tout en restant dans le cadre d'un scénar parfaitement linéaire.
* Techniquement, on gère ça comme un scénar linéaire éclaté. Comme quoi... Au passage, un donjon à l'ancienne, avec une carte et des PJ à l'entrée qui peuvent dès lors faire ce qu'il veulent, ce n'est ni plus ni moins qu'une sandbox prédéfinie, alors qu'en général on associe ça à un scénar "linéaire".
Sorti de ça, je pense qu'on doit pouvoir écrire sans jargon. Je crois que les autres termes sont non seulement inutiles et redondants, mais en plus vagues et, comme il a été écrit, compris suivant des acceptions différentes par les différentes personnes qui les utilisent.
Bazounga
C'est marrant ça, parce que le nouveaux termes sont justement les plus précis, car ils servent à identifier des concepts de mieux en mieux cadrés. C'est d'ailleurs pour ça qu'ils s'imposent peu à peu (dans les discussions de spécialistes, au moins). Ensuite, que les gens les utilisent à tort et à travers, c'est un autre problème. Je suis bien plus à l'aise pour parler du JdR avec le jargon étendu d'aujourd'hui que je ne l'étais il y a 20 ans (soit par ignorance des termes précis, soit parce que le vocabulaire n'était pas assez développé).
Un exemple pour la route : si un gus me parle d'un système de jeu/scénario "character centered", je sais *exactement* ce qu'il veut dire, car il utilise un terme décrivant un mode de jeu bien particulier ET les mécaniques ludiques qui vont derrière. Si un autre vient me parler de jeu "centré sur le personnage", je ne suis sûr de rien malgré une traduction littérale irréprochable, tant que je n'aurais pas formellement établi qu'il veut en fait parler de "character centered".
Je sais, c'est élitiste, et c'est à manier avec précaution ou même à bannir dans un article "grand public rôliste" (mais personne ne remet en cause l'intérêt des définitions et des explications en marge, hein). Et pourtant, c'est le seul moyen de discuter sans équivoques.
Il faut juste savoir où fixer la limite, et recourir à une définition si nécessaire pour éviter de perdre le lecteur*, parce que "univers de jeu", "fiche de personnage", "TOC", "points de vie" et "2D6+2", c'est *déjà* du jargon. Tu dis que les rôlistes forment une communauté obscure et fermée : pas plus que la secte des garagistes, des informaticiens, des économistes ou de n'importe quelle activité qui développe un vocabulaire spécifique.
Il y a AMA deux éléments distincts dans ce débat : le fait qu'un gus utilise un terme potentiellement peu connu du "grand public" sans l'expliquer (et pour se la raconter, dans le pire des cas), et la nécessité d'utiliser un terme précis pour faire passer une idée sans malentendu possible. Ce qui suppose aussi parfois d'apporter des précisions : c'est effectivement dangereux d'écrire un article sur le "roleplaying" - par exemple - en utilisant une acception différente de celle de la majorité des joueurs (grosso modo : l'interprétation théâtrale d'un personnage-joueur, à la première personne).
* Mais c'est intéressant aussi de montrer à un lecteur qu'il existe des trucs qui se passent en dehors de sa sphère habituelle ou de sa "zone de confort"...
Je pense que chacun a ses petites préférences, et que ce sont les manuels et mag' qui finissent par mettre tout le monde d'accord.
Je ne troquerais jamais mon "voleur" contre un "roublard" et encore moins (mon dieu!) contre un "fufu"!!!
Ça fait parti de mes mécanismes persos, mais tout le monde me comprend quand même. C'est dans l'autre sens que ça devient compliqué, et j'associe par exemple beaucoup plus le "fluff" aux wargames (par habitude)pour ne citer que ce terme.
Par ailleurs, le jeu de rôle tend à changer, on en voit certains se jouer avec des cartes... à quand les joueurs jouant "topdeck" sur nos tables?
Je suis assez d'accord avec l'auteur du fil de discussion et David : il m'est arrivé quelques fois, dans Casus, de tomber sur un terme ou un acronyme que je ne connais pas, et qui n'est pas traduit en langage courant.
Du coup, l'effet escompté par l'auteur de l'article tombe complètement à l'eau puisque je ne comprends pas ce qu'il veut dire.
Je dirais même plus : je me sens exclu et je comprends les non-rôlistes qui disent qu'on est une communauté obscure et fermée. Si on a un vocabulaire particulier pour désigner des concepts aussi simples que "règles de jeu", non seulement on crée des mots pour rien mais on n'est pas prêts de se dé-marginaliser. Bazounga
Oui mais non, parce que ces mots ne sont pas, justement, assujettis à des notions aussi simplement tranchées.
Le Fluff, par exemple, n'est pas que le background. C'est toute donnée qui concorde à enrichir l'univers de jeu et ce, même dans les règles. Par exemple, si, à Pathfinder, le fait de renvoyer les morts vivants pour le prêtre est une donnée technique, c'est aussi une donnée de Fluff : cela pose un paradigme de background via le système de jeu. C'est donc une donnée qui n'est pas une donnée de background, mais qui fait partie du Fluff.
- background : c'est un mot qui ne veut rien dire en français en-dehors du jeu de rôle.
Si. Dans toute activité créative utilisant une toile de fond, en réalité.
- narrativiste : un mouvement relativement nouveau et expérimental, également propre au jeu de rôle.
Et actuellement totalement indéfini. Il est certainement moins défini et clair que les mots de jargon incriminés. Il n'y a qu'à voir ce que les gens mettent derrière dans les discussions sur le sujet : tout le monde n'utilise pas "narrativiste" pour désigner la même chose.
En réalité, Gritty, fluff et crunch n'ont pas de multiples acceptions : ils désignent des concepts précis et son à peu près utilisés de la même manière par ceux qui les utilisent.
Là où les uns vont trouver que Smallville est un jeu narrativiste et d'autres Monostatos (et inversement, avec "pas narrativiste"), tout le monde va s'accorder à dire que Warhammer est gritty et que Pathfinder ne l'est pas.
Mais bon, tout ça pour dire que je ne débarque pas de Mars (enfin, je ne pense pas) et que je n'avais jamais encore vu ces termes, en dehors de sandbox, que j'ai découvert il y a 1 an ou deux en lisant des fils sur la campagne Kingmaker. Depuis, j'ai appris ce qu'était ce concept, ainsi que sa traduction française "bac à sable", mais les autres, je ne les ai jamais vu, ni dans les forums, ni dans Casus. Autant dire que je ne sais pas de quoi il retourne (et le fait de pratiquer l'anglais couramment ne m'éclaire pas plus sur ces termes !).
Pour faire le lien avec Casus, il ne me semble pas que ces termes très spécialisés apparaissent très souvent (peut-être dans les articles techniques situés à la fin du magazine ?)...
En ce qui me concerne, je partage l'avis de David : plutôt éviter tant que ce n'est pas nécessaire l'utilisation de ces termes. Après, j'entends ce que dis Ralph, mais dans ce cas, il serait judicieux de mettre des annotations pour les expliquer, car je ne pense pas qu'ils soient pour le moment passés dans l'argot rolistique, contrairement à "roleplay", "background" et autre termes.
En ce qui me concerne, je partage l'avis de David : plutôt éviter tant que ce n'est pas nécessaire l'utilisation de ces termes. Après, j'entends ce que dis Ralph, mais dans ce cas, il serait judicieux de mettre des annotations pour les expliquer, car je ne pense pas qu'ils soient pour le moment passés dans l'argot rolistique, contrairement à "roleplay", "background" et autre termes.
Marc S.
Ben... c'est un petit peu ce que je disais, en fait.
Aussi plutôt que de notes en bas de page ou de définitions qui devront être répétés à chaque numéro, il conviendrait mieux, amha, d'éduquer le lecteur en l'initiant via une courte rubrique "théorie du jdr", par exemple, à ces termes et à l'évolution du jdr.
Refuser l'utilisation de termes spécifiques dans un média spécialisé au prétexte que ces termes ne sont pas connus du grand public me semble un contresens et un nivellement par le bas.
Mais bon, je trouve étonnant que ça ait donné lieu à un débat sur leur utilisation plutôt qu'à une demande d'explication/définition.
On peut avoir des avis divergents quant à l'opportunité d'ajouter un lexique ou des notes de bas de page, mais il ne faut pas négliger l'impact numéro un de ces termes spécialisés : ils permettent à ceux qui les connaissent de se reconnaitre entre eux, mais provoquent à coup sur chez ceux qui ne les comprennent pas un sentiment d'exclusion. Et là, je parle en connaissance de cause : dans le civil je suis "consultant MOA SEPA", et les termes biscornus, nous autres, les "consultants en consulting", on adore ça.
Je ne peux donc qu'inviter les critiques à faire de même, et à pointer précisément les articles qui leur ont posé problème. Parce que là, on parle un peu dans le vide : sans données précises, on va vite finir par généraliser de manière un peu abusive et conclure que Casus a un ton trop élitiste, alors qu'à mon avis on ne parle que d'un phénomène très marginal (comme tous les rôlistes, les rédacteurs de magazines se laissent parfois emporter par leur passion et/ou cherchent à marquer leur territoire en portant fièrement leurs couleurs lexicales ).
J'exclue d'emblée l'utilisation dans un article d'un terme jargonesque *maîtrisé et clairement expliqué* en marge/note de BdP/autre, parce que faut pas abuser non plus (les mots ont un sens et peuvent avoir leur utilité, *à condition* de bla bla bla...). Comme un contributeur l'a intelligemment fait remarquer plus haut, le mot "roleplay" est entré dans le vocabulaire courant car il a été expliqué en son temps*. Au pire, on peut reprocher au rédacteur d'être un vil hipster à la solde du lobby narrativiste ou du cartel des théoriciens, mais c'est un autre débat.
* Et pourtant, ce mot a véritablement été imposé par les "élites" (ce n'est pas un jugement de valeur) du JdR de l'époque, via les magazines... Les vieux rôlistes se souviennent aussi des origines et du succès fulgurant d'un terme employé à ses débuts par une *poignée* de joueurs parisiens, dans un des clubs historiques du JdR français : "gros-bill" !!!