Un JDR ou AP, peut-il être engagé ? 767
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À mon humble avis, tu ne te trompes pas. Mais, d'un autre côté, le contenant est la première chose qu'on voit. Et celle que ceux qui ne s'intéresseront pas au contenu auront vu quand même... Donc, si on souhaite toucher le maximum de gens (être vraiment engagé), il faut aussi en passer par là. La couverture est essentielle pour améliorer la féminisation des jeux de rôles.
Un petit rappel d'une illustration de Barbarians of Lemuria de Manu Roudier qui montre que l'on peut être engagé avec humour ... Prendre à contrepied les stéréotypes ..
.
ah oui??!!
la cause des femmes défendues dans Games of Throne et la représentation d'une femme en armure....
ok pourquoi pas....
Bon là vous m'avez perdu.Krokus le merdifiant
C'est pas faux.
Dire promouvoir la cause féministe en permettant à ces dames de rejoindre la caste des bourrins décérébrés m'a aussi toujours semblé parfaitement surréaliste. Je dois être trop sensible, je ne vois pas en quoi accéder au métier d'ouvrir des ventres et de trancher des gorges serait un bien (pour quiconque).
*Met son casque*
- Gollum
On pourrait s'amuser à lister les fautes de français, neologisimes et autres inventions lexicales et syntaxiques qui ont servi la cause et l'art en littérature ? Une faute de français c'est un acte involontaire. Ici c'est un choix d'auteur(s).
Spark5262
Salut à tous,
J'ai fini les 20 pages de ce sujet (qui a pris des proportions dantesques, et qui évolue d'heure en heure) avec un certain intérêt, malgré des échanges d'amabilités dont je me passerais volontiers. Oui, lire des propos agressifs m'est déplaisant, même quand ils ne me sont pas destinés : la discussion perd de son intérêt, au profit d'une forme de ping-pong verbal qui ne donne aucunement envie de participer, au risque de laisser celui qui parle le plus fort ou le dernier (ou plutôt, qui "écrit le plus fort ou le dernier") tenir le crachoir et donner l'impression de gagner (mais gagner quoi ? on se le demande), dans un conflit que personne n'a demandé : mais pourquoi faut-il que ce genre de discussion finisse toujours par ressembler à un match de catch, avec les mêmes rodomontades, invectives et autres surenchères ?
Ce préambule étant fait, je voudrais pourtant, malgré ma réticence, réagir sur une question périphérique, sans doute un peu HS, mais qui me paraît relever de la définition même du jeu de rôle (sans envie de polémiquer, mais plutôt pour satisfaire mon envie de comprendre). Je cite ci-dessus Spark5262, qui justifie l'existence de "fautes de français, de néologismes, d'inventions lexicales et syntaxiques" par la préoccupation de "l'art en littérature". Ainsi, l'inventivité en littérature légitimerait "un choix d'auteur" (en l'occurrence, le titre d'un jeu de rôle prochainement publié).
Cette réflexion (du moins, telle que je l'ai comprise, et si je l'ai mal comprise, je prie Spark5262 de m'en excuser, je compte sur lui pour me corrige) suscite en moi une (vraie) question, que je vais développer.
Je ne conteste aucunement le choix du titre de l'ouvrage bientôt publié, qui m'indiffère (ce choix ne me touche ni en bien, ni en mal) : comme il a été dit, c'est une décision de son auteur, et c'est très bien. Il ne comporte pas d'incorrection grammaticale, et certains ne se reconnaissent pas dans ce titre. Libre aux potentiels lecteurs d'adhérer (et d'acheter) ou non, et c'est semble-t-il déjà un succès commercial.
En revanche, dans le message cité plus haut, c'est l'analogie établie avec la créativité littéraire (lexicale, syntaxique, narrative, poétique...) qui me surprend. L'élaboration d'un jeu de rôle relève-t-elle d'un travail d'écrivain ? Je ne le crois pas. Là où l'écrivain peut inventer et maltraiter la langue dans un but poétique ou narratif, et créer ainsi son style, l'auteur de jeu de rôle, me semble-t-il, est contraint par un objectif bien précis : être clair, et compris du plus grand nombre. Bref, quand la littérature tend vers l'art, en inventant une langue, au risque d'être incomprise, le jeu de rôle, qui ne peut pas se permettre ce luxe, doit adopter une langue didactique pour rendre des règles de jeu et un univers imaginaire accessibles, et donc pratiquables en termes ludiques.
Cela n'interdit pas à un auteur de jeu de rôle de savoir écrire et d'avoir du style : je pense à Michel Gaudo, à la plume alerte, ou Denis Gerfaud, grand inventeur de mots. mais la portée artistique est nécessairement limitée par les enjeux de compréhension et de mise en ½uvre du jeu.
Bref, cette analogie inciterait à considérer un jeu de rôle comme une création littéraire, une ½uvre d'art, au même titre qu'un roman, une pièce de théâtre, un recueil poétique ?
il me semble pourtant que les deux processus ne relèvent pas de la même démarche. Pour ma part, je ne lis pas un ouvrage de jeu de rôle comme un roman, et si je sais gré à l'½uvre littéraire d'avoir une écriture originale, troublante, voire volontairement fautive, du moment qu'elle sait être captivante, élégante ou poétique, je demande en revanche au jeu de rôle de pratiquer un français clair et correct du point de vue grammatical, c'est-à-dire lisible par tous, bref une langue de communication (donc qui respecte les les règles grammaticales en usage pour être comprise de tous), qui me permettra de saisir au mieux des règles dont la complexité répugne de plus en plus à mon intellect vieillissant.
Qui parmi nous ne s'est jamais plaint de règles mal expliquées, ou incompréhensibles parce qu'écrites dans un sabir mal maîtrisé ou approximatif ?
Il me semble donc abusif de rapprocher ainsi l'écriture, à vocation artistique et expressive, d'une ½uvre littéraire, et la rédaction d'un texte explicatif, à vocation didactique, dans le cadre d'un jeu de rôle.
Voilà, fin du HS un peu long : navré de revenir ainsi des pages en arrière, mais ce point me titillait diablement.
Bonne nuit à tous.
- jtrthehobbit
- et
- hudrak
Un des soucis du JdR, en tout cas dans la cas présent, c'est la notion de client qui se confronte avec celle d'auteur. En bd, litterature et autres créa on aurait pas demandé un tel niveau de justification et on aurait pas tenté de le ramener à des souci de "sémiologie".
Spark5262
Et c'est bien mon propos même si j'évoque aussi la cause en et non-seulement la production littéraire.
Mais je laisse la question en suspend avec un parti pris de ma part qui est que celui qui avant tout peut indiquer ce qui appartient ou pas au domaine de l'art c'est celui qui produit au clair avec son intention. Le risque est de tomber dans cette discussion absurde illustrée lors du "debat' Gainsbourg/Beart dans les années 80 sur les arts mineurs et arts majeurs.
Le JdR c'est aussi une production d'oeuvres imaginaires, de l'imaginaire et du littéraire. Chacun peut y trouver et y produire ce qui l'intéresse, du jeu, des règles, du divertissement ou de la lecture générant les mêmes sensations que le lecture d'un roman (enjeux dramatiques, personnages, transposition de problématiques sociales, historiques du monde réel etc). Les mots peuvent être utilisées avec les même recherche d'effet. Maintenant il est vrai qu'en réalité il est probable que très peu d'auteurs de JdR écrivent avec le même ambitions qu'un André Breton mais il n'y a pas besoin d'être 3 étoiles au Michelin pour prétendre à l'art culinaire.
On peut penser à ce sujet aux chansons, partitions et poèmes des modules de Dragonlance.
[Édit] Et on pourrait évoquer les JdR via forum dont certains sont purement narratifs, absolument sans règles donc, dans des cadres construits par des auteurs/concepteurs avec une recherche d'effets, des choix de leviers, afin appuyer et orienter ce qui doit être au final un récit collaboratif. Le travail sera rarement sur les mots mais rien ne l'interdit.
[ Édit 2] anecdote : au XIXeme siècle , naturalisme était un néologisme issu de la volonté d'écrivains d'afficher entre autre l'intérêt porté à la culture populaire pour devenir ensuite le réalisme (autre néologisme). Ici on revoit la notion de "cause" au delà du littéraire.
L'élaboration d'un jeu de rôle relève-t-elle d'un travail d'écrivain ?
Alors, oui, selon moi. D'abord parce que dans un jeu de rôle, on en trouve pas que des règles qui doivent être claires, mais aussi des nouvelles d'ambiances, et des textes qui servent à décrire des scènes dans des scénarios, parfois de manière plus ou moins poétiques. Ensuite parce que certains manuels de jeu sont tellement écrits de manière littéraires (Nephilim, World of Darkness) qu'ils en sont parfois même difficiles à lire pour le commun des mortels.
Tous les auteurs de JDR n'écrivent pas systématiquement le catalogue des dons et pouvoirs. Et même quand ils le font, ils ne vont pas forcément adopter le style catalogue partout. J'ai même en tête des jeux où le style est bien trop littéraire (et pas assez "jeu de carte") dans la partie système pour que le système soit justement assez clair. Question de sensibilité.
Donc à mon avis, en fonction du jeu, et du type d'écriture, donc des différents aspects du JDR, on a bien entendu un travail d'écrivain qui est possible, voir dans certains cas, souhaitable. Plus que "limitée" je dirais que la portée artistique est une question "de choix" éditorial, et de "souhait" de l'auteur, et qu'elle est sans doute différente d'un roman ou d'autres travaux d'écriture.
Pourquoi un auteur de JdR, au prétexte qu'il n'a pas publié de roman, ne serait-il pas aussi un peu artiste ? N'aurait-il qu'un côté technique ? L'invention de mondes, de créatures qui les peuplent et d'aventures qui s'y déroulent, n'est-ce pas déjà une preuve de créativité ?
Pourquoi n'aurait-il pas droit à la liberté d'inventer alors que des chanteuses peuvent se permettre de crier haut et fort "tu hors de ma vue" ? Pourtant ils créent bien des noms pour décrire leurs mondes. Ils peuvent aussi créer des verbes pour des actions propres à ces mondes. Parfois, il y a de l'humour, de l'effroi ou de la poésie. Il y a certains ouvrages qui, avant même d'y jouer, sont un plaisir à la lecture. Et si ce n'est pas un roman, je me garderais bien de dire que ce n'est pas artistique. Ce serait comme comparer un auteur de BD à un auteur de roman. Ce n'est pas la même chose mais on considère tout cela comme artistique.
- alanthyr
Le gars a un tel besoin de troller qu'il en rajoute même quand les gens concernés pour lesquels il parlait lui disent que ça leur va. J'en peux plus de rire.
Et sinon je trouve le post de Senrad très intéressant. J'aurait tendance à dire que c'est un peu "absolu" comme vision et que l'écriture de JDR est entre deux eaux. D'un côté, évidemment, il y a une absolue nécessité à être clair, précis et concis puisqu'au moins une partie d'un livre de JDR est aussi un manuel d'utilisation de règles.
Mais de l'autre, ça reste un travail d'auteur. D'abord parce que c'est un travail créatif (on ne se contente pas d'expliquer comment fonctionne quelque chose que quelqu'un d'autre a créé), et c'est aussi un travail qui, souvent, permet de créer de l'univers, de l'intrigue, etc... On est sur un fil entre les deux, et on le voit bien avec les jeux qui développent des lexiques étendus et particuliers, il y a un fort travail d'appropriation de la langue pour la faire coller à l'univers du jeu.
Le concept de licence poétique s'étant étendu au-delà de la poésie, elle est aussi autorisée en JDR, dans son écriture. Même si elle concerne d'autres aspects et qu'il ne s'agit pas de rendre le tout difficile à lire.
Mais des créatifs, on en a plein dans le monde du JDR. Pas juste des créateurs de mécaniques ludiques, mais des créatifs au sens large (et comme on n'est jamais bon juge pour moi-même, je laisse le soin aux autre de me catégoriser ou non dans cette catégorie, moi j'écris et c'est déjà pas mal). Sans porter le JDR au rang d'Art (je suis loin de cette assertion), on a une part créative assez importante qui est au coeur même de nos livres.
Peut-on se permettre des libertés avec la langue ? Pour moi tant qu'elles sont clairement identifiées et qu'elles n'empiètent pas sur la compréhension du jeu, oui, clairement.
Et sur ce point, chacun voit midi à sa porte.
Si tu dis que j'instrumentalise ces personnes, tu ne connais rien de mon histoire, de mes penchants et de ma vie. Du coup tu parles dans le vide pour le plaisir de troller en tentant de faire monter la tension. Amuses-toi bien tout seul, moi les gens qui s'inscrivent sous pseudo sur les forums juste pour venir cracher sur un projet, j'ai tendance à en avoir une opinion des plus médiocre, et c'est peu dire.
Bonne journée petit serpent. Dommage qu'on t'ai retiré tout ton venin et tes crocs.
- Nioux
Nioux
Je ne parle pas spécialement de toi, tout ne tourne pas autour de toi. Je parle de politiques éditoriales militantes (que, d'un post à l'autre, tu qualifies de simple bon sens sans intention politique, avant de parler de militantisme assumé la page suivante, sur ce plan j'ai un peu de mal à suivre).
Cobra
Nioux
Et pour l'anecdote, Chuck Norris s'est vraiment fait mordre par un serpent. Mais un crotal, pas un cobra. Il a voulu jouer à les attraper avec des cowboys texans, qui ont une technique très précise pour le faire. Et non, le karaté ne rend pas plus rapide que le serpent ! Du coup, il a été à l'hosto... Pouvoir rire de ses propres bêtises est une grande preuve d'humour !