Un JDR ou AP, peut-il être engagé ? 767
Forums > Gnomes & liches
Personnellement je pense que le JdR comme d'autres activités sont pour le loisir et le fun, et devraient éviter d'être politisés.
Frostphoenyx
ça inspire une réponse simple : Pourquoi pas ? Que tu ne veuilles pas jouer à des jeux politisés y a rien à y redire, mais déclarer qu'une activité de loisirs ne devrait pas l'être c'est une presciption mal venue. Chacun fait comme il veut non ?
C'était trop gros ? Non. C'était une factualité. Si j'ai besoin d'expliquer et de justifier qu'un personnage ne soit pas hétérosexuel cest déjà qu'il y a un enorme biais : tout univers est par définition heterocentré et a un soucis avec l'homosexualité.
C'est exactement là que se trouve le soucis. Le jour où on ne relèvera plus ça c'est que la société sera inclusive de fait.
- alanthyr
- et
- Utilisateur anonyme
Deux points me semblent essentiels. Tout d’abord un jeu de rôle peut être ce que l’aut.eur.rice désire. Ce n’est pas parce qu’il y a le mot jeu que l’on ne peut pas avoir une intention autre que de l’amusement neutre (pour autant que cela existe). On peut très bien imaginer un jeu de rôle ayant pour but de nous faire connaître les difficultés d’être handicapé par exemple.
Ensuite, notre société est fortement normée, notamment sur la base du genre. Ces normes donnent des privilèges et du pouvoir à certains types de personnes. Par exemple, être blanc, être homme, être mince... tout cela est avantageux. Il me semble qu’en être conscient est important.
Une autre norme est celle de l’hétérosexualité. Si on ne précise rien, on suppose que le personnage est hétérosexuel. Par contre pour un personnage homosexuel, il est nécessaire de le dire. Notre société est pleine de normes.
De manière générale, ne pas être dans la norme, cela veut dire être non répresenté, voire invisible. On demandera par exemple à des homosexuels de ne pas se tenir la main en rue alors que cela ne pose pas de problème pour des hétérosexuels. Les premiers doivent se faire invisibles, les seconds profitent inconsciemment de leur privilège.
Certain.e.s souffrent de cela, certain.e.s aimeraient du progrès vers une société moins normative.
Alors, intituler le livre "guide de la meneuse", c’est un peu accompagner cet ouvrage d’un sort de lumière, pour dire aux meneuses qu’elles ne sont pas invisibles à nos yeux et qu’on espère qu’elles nous fassent vivre de belles et grandes aventures.
- alanthyr
Deux points me semblent essentiels. Tout d’abord un jeu de rôle peut être ce que l’aut.eur.rice désire. Ce n’est pas parce qu’il y a le mot jeu que l’on ne peut pas avoir une intention autre que de l’amusement neutre (pour autant que cela existe). On peut très bien imaginer un jeu de rôle ayant pour but de nous faire connaître les difficultés d’être handicapé par exemple.
Ensuite, notre société est fortement normée, notamment sur la base du genre. Ces normes donnent des privilèges et du pouvoir à certains types de personnes. Par exemple, être blanc, être homme, être mince... tout cela est avantageux. Il me semble qu’en être conscient est important.
Une autre norme est celle de l’hétérosexualité. Si on ne précise rien, on suppose que le personnage est hétérosexuel. Par contre pour un personnage homosexuel, il est nécessaire de le dire. Notre société est pleine de normes.
De manière générale, ne pas être dans la norme, cela veut dire être non répresenté, voire invisible. On demandera par exemple à des homosexuels de ne pas se tenir la main en rue alors que cela ne pose pas de problème pour des hétérosexuels. Les premiers doivent se faire invisibles, les seconds profitent inconsciemment de leur privilège.
Certain.e.s souffrent de cela, certain.e.s aimeraient du progrès vers une société moins normative.
Wirbowsky
Alors, intituler le livre "guide de la meneuse", c’est un peu accompagner cet ouvrage d’un sort de lumière, pour dire aux meneuses qu’elles ne sont pas invisibles à nos yeux et qu’on espère qu’elles nous fassent vivre de belles et grandes aventures.
Merci.
Effectivement, je pense qu'on ne se rend pas compte quand on est "de l'autre côté". Mais quand dans un jdr tu n'as que des représentations d'hétérosexualité, que tu es ado et que tu joue, et que tout autour de toi la société invisibilise l'homosexualité, ça n'aide pas à se sentir accepté.
Les premières fois où j'ai lu qu'un personnage était homosexuel, c'était dans Mega. Et ça m'a fait un bien fou, moi qui était gay dans le placard, de voir qu'un personnage comme ça existait dans du jdr.
Même en tant qu'auteur, j'ai mis des années à mettre dans mes textes des personnages homosexuels, car j'avais l'impression de faire du militantisme déplacé. Maintenant, je me suis libéré de cette entrave et même si je ne mets pas des persos gays ou lesbiens partout, je ne me bride pas et j'ose en mettre lorsque cela sert la fiction (ou même comme background d'un prétiré, comme j'ai fait dans Wendigo, ou comme mon mari Nicolas l'a fait dans Limbes).
Bref, quoi qu'en disent certains, je suis bien content que les lignes bougent, qu'on propose plus de prétirés féminins, gays, trans, qu'on s'ouvre à autre chose que des stéréotypes.
Du coup, sans même parler d'être "engagé", il me semble important que les jdr d'aujourd'hui soient plus ouverts qu'avant. Donc merci au livre de la meneuse, et à ce genre d'initiative qui font bouger les lignes et faire que tout le monde a sa place dans du jdr.
Moi j'ai rien compris au sujet vu que l'inclusivité n'a rien d'engagé.
La notion doit être dans la loi depuis plus de 6-7 ans, je pense. On a passé depuis longtemps le cap de "l'engagement". Aujourd'hui c'est plutôt ceux que ça choque encore qui sont dans une sorte d'engagement. "Le livre de la meneuse" ou des personnages homosexuels, pour moi, c'est du non-événement. Mais je dois être trop en avance, ça doit être ça.
Ah là, faut que je recherche 🧐. C'est sur l'inclusivité scolaire, de mémoire, je retrouve pas. Ça a été écrit avec les personnes handicapés en tête mais ce n'est pas dédié à cette population.
Comme cela a déjà été dit officiellement au niveau de l'écriture, l'inclusivité aujourd'hui, de par son côté rouleau compresseur, semble exclure plus qu'inclure.
En même temps, après des siècles de rouleau compresseur dans l'autre sens et d'invisibilisation des femmes, il est peut être temps, non ?
Ah mais si vous êtes sur l'écriture du francais, donc juste l'écriture inclusive (quelque soit sa forme avec des () des points médians, des neutes, etc.) c'est autre chose. J'y étais pas.
- Nioux
En fait, le souci est à nouveau dans la neutralité du masculin et la désignation genrée du féminin.
Seulement depuis le XVIIIe siècle en fait. Pour des raisons de "masculin réputé plus noble que le féminin à cause de la supériorité du mâle sur la femelle". On peut du coup se questionner sur la règle.
Moi je ne suis pas du tout sur le point médian et toutes ces choses, juste sur le fait de rééquilibrer le masculin et le féminin. Le neutre n'a pas toujours été masculin, que ce soit en français ou en anglais. D'ailleurs, le neutre n'a pas toujours existé tout court.
- SuperDefi
- et
- Christophe12004
Bof. Qu'un académicien ait dit un jour qu'en français le masculin est la forme neutre, c'est juste un formalisme syntaxique. Si l'auteurice préfère prendre un autre formalisme, ça n'est pas exclusif, c'est juste d'autres règles du jeu (et la sémantique reste la même).
Ça n'exclue que ceux qui voient toutes les règles comme des carcans dont ils ont du mal à sortir. Ça va passer
- Utilisateur anonyme