Le Full Numerique en jdr ! 19
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Etes vous prêt pour le tout numérique en JDR ?
Exit les bouquins poussiéreux, place aux tablettes, PC portables, et core rules holographiques....
Bon, pas tout à fait.
Je deblatere sur le full numérique. Seriez vous prêt a abandonner vos livres, boites de jeux ?
Comme d'habitude je vais faire le mendiant :
A votre bon cœur, un petit like, un petit abonnement, une petite cloche ( le premier qui dit que j en suis une grosse ... ).
J'aime les livres - mais quand on voit les vidéos pour OneDD, je pense qu'on peut arriver à des trucs pas mal. Je viens en plus de choper une Quest2 via le boulot, et j'ai été bluffé par la qualité que propose l'engin sur certains contenus. Pour moi, j'ai besoin de bouquins, et de presenciel, mais faute de ça, ou dans certaines circonstances, je peux voir comment le numérique pourrait complémenter notre loisir.
J'ai beau avoir basé une partie de ma carrière salariée sur le numérique et le web, et avoir été dans les "early adopters" de ces technologies dans les années 90, je suis totalement contre le "full numérique" pour le JDR. J'aime bien les livres, et je voudrais, a minima, avoir le choix entre une version numérique, une version papier, ou les deux. A la fois en tant que client, et en tant qu'auteur, le beau livre, et même "les beaux accessoires de jeu" physiques (pions, plans, dés, cartes, etc.) c'est hyper important. D'ailleurs mon prochain jeu aura beaucoup d'accesoires je pense.
Ce n'est pas pour demain !
Surtout qu'on veut nous imposer le tout électrique tout en nous disant de limiter notre consommation car on est limite... Mieux vaut prévoir quelques livres au cas ou
Le numérique a des avantages, moins cher et pratique quand les joueurs sont loin. Mais autour d'une table, rien de mieux qu'un bouquin.
Je n'oublierais jamais les sensations que le gosse de 12 ans que j'étais a ressenties lorsque j'ai ouvert la boite de Féérie (un des premiers JDR français, injustement tombé dans l'oubli ...) pour la première fois et que j'ai étalé son contenu pléthorique sur le sol de ma chambre d'enfant ! Aucun pdf de jdr (aussi bon le jeu soit-il) ne m'a jamais fait ressentir cela et je doute que cela arrive un jour...
Il m'arrive de temps en temps de ressortir cette vieille boite et d'en disperser religieusement le contenu sur le sol de mon bureau, ... je regarde tout ça quelques secondes et puis je range tout. c'est ma machine a remonter le temps perso, les pdf n'auront jamais cet effet là !
Il y a beaucoup de problématiques sur ce qui est dit dans la vidéo sur le PDF.
La vidéo exclue le droit à la copie privée, par exemple. Un PDF, à moins que le fichier ne possède pas de droits pour impression, peut être imprimé... par l'utilisateur, sur son imprimante. Il peut aussi être dupliqué, pour usage privé, encore une fois. Tu peux à ta table en extraire des morceaux et les filer à tes joueurs, tant que ça reste ton usage dans le cadre du cercle privé.
Tu n'a pas le droit, par contre, d'en filer une copie à ton pote. Parce que par essence, un pdf ne se prête pas (il se duplique et se donne) et que rien ne permet de s'assurer que, quand tu le prêtes ou le donne, tu n'y as plus accès (contrairement à un livre physique).
Mais effectivement, on ne peut pas en commander une copie chez Lulu, par exemple (ou tout autre service d'impression à la demande). Mais... Lulu le refuse parce que sinon c'est EUX qui pourraient être considérés comme en train de vendre une contrefaçon. Ben oui, ils créent un livre physique qu'ils vendent, qui est une copie, donc une contrefaçon, du vrai livre physique.
Enfin, sur le prix du pdf, pdf offert, pas offert... Et tu invoques les "droits de l'acheteur" qui seraient inexistants (c'est déjà faux). Il faut prendre en compte deux choses :
- la loi. Ben oui. Le pdf est un livre (non physique, mais un livre). Comme pour tout livre, il est soumis pour les éditeurs Français, à la loi lang, qui régule le prix des livres. Si le pdf est vendu par ailleurs, il ne peut être offert que de manière ponctuelle (opérations spéciales, soldes, précommande, etc), mais sinon doit être vendu avec une différence de prix maximale de 5%.
- Le travail d'auteur. Quand on est payés au pourcentage, comme pas mal d'auteurs, on est rémunérés au nombre de ventes. Et les ventes des pdf en font partie intégrante. Donc ça fait partie de notre rémunération. Et je suis désolé, mais on ne peut pas entendre du "oui mais bon quand même hein les droits de l'acheteur".
Et je ne parle même pas de l'affirmation comme quoi le pdf serait un "produit d'appel" qui motiverait à acheter l'objet (sous-entendant, je suppose, que du coup on l'aurait, notre rému... ben spoiler : non, puisqu'on ne l'aura pas sur le pdf qui est un objet numérique à part)
La vidéo aurait pu être intéressante, mais elle est juste à côté de la plaque et qui ne prend pas en compte le boulot derrière tout ça.
Et le plus à l'ouest, désolé, hein... mais c'est l'idée de "donner un pdf sans illus, sans rien , juste avec le texte, ça serait un document de travail, et là tu pourrais le donner"... Et sinon le respect des auteurs et de leur rémunération déjà pas grandiose, il est où là ? Le respect du travail éditorial, il est où là ? Il y a un manque total de considération du boulot qu'on fait, tout ça parce que "je peux pas faire tout comme je veux".
Ben figure toi que même avec un produit physique, tu ne peux pas faire tout comme tu veux. Tu ne peux pas en faire des copies avec les mêmes exceptions que pour les pdf, tu ne peux pas le dupliquer entièrement pour le filer à un pote, etc...
Pardon, j'ai l'air en colère, mais ce genre de vidéos, pour moi, représente exactement toute la problématique du droit d'auteur : un droit (pas un privilège, un droit à, comme le dit le parlement européen "à une rémunération appropriée et proportionnelle") qu'on demande à pouvoir piétiner quand ça nous arrange parce que "on peut pas faire ce qu'on veut de ce qu'on a acheté". Et avec le laïus sur les auteurs qui ont "gueulé"... Comme si ceux qui rappellent que c'est leur rému qui est en jeu étaient juste de vieux relous...
J'aime beaucoup le numérique, premiérement un prix plus attractif, niveau budget cela me permet de découvrir plein de jeux différent pour un coût moindre, après lorsqu'une licence me plait vraiment et qu'elle dispose de bon matériel alors je l'achète en physique.
J'aime beaucoup le numérique, premiérement un prix plus attractif, niveau budget cela me permet de découvrir plein de jeux différent pour un coût moindre, après lorsqu'une licence me plait vraiment et qu'elle dispose de bon matériel alors je l'achète en physique.
Chair a Dragon
Mis à part pour les gammes dont je suis fan (Chroniques Oubliées et Call of Cthulhu en VO), je réagis exactement de la même manière. Tester un jeu en numérique avant d'investir en papier est un excellent moyen de faire des économies d'argent... Et de place dans une bibliothèque déjà trop petite !
Et GURPS, diront ce qui me connaissent ici ? Tu n'achètes pas les bouquins de GURPS ?
De moins en moins... Pourquoi ? Parce qu'ils sont américains et qu'il y a des frais de port très prohibitifs. Chaosium aussi est une maison d'édition américaine ; mais ils ont maintenant une succursale en Europe... Parfois, lorsque je tombe par hasard sur un supplément de GURPS que je n'ai pas (dans un magasin ou chez un vendeur en ligne), je craque.
Mais pas souvent. Il y a en effet un argument très fort en faveur du PDF. Beaucoup d'éditeurs (dont celui de GURPS, Steve Jackson Games, ainsi que Black Book Edition par exemple) offrent les mises à jour des PDF gratuitement. Avec le PDF vous avez donc toujours la dernière version corrigée, alors que pour le livre papier, c'est bien évidemment impossible. Il faut aller chercher les erratas et faire éventuellement les correction soi-même, au crayon, pour ne pas abimer l'ouvrage...
Quant au fait d'avoir devant soi du papier quand on joue plutôt qu'un écran, c'est très simple. Avec un PDF, on peut imprimer (pour usage privé du copiste) uniquement les points de règles et les tableaux dont on a besoin en cours de partie, voire quelques illustrations. On peut-même les remanier dans l'ordre que l'on souhaite avec n'importe quel logiciel de traitement de texte ou d'image, y compris les gratuits, se fabriquer son propre écran de jeu ou son petit livret aussi pratique qu'élégant avec avec un porte-vues pour pas cher du tout.
Bref, je suis d'accord avec les intervenant ci-dessus, et avec toi, Ariok. Rien ne remplace l'objet livre et l'émotion qu'il procure. Mais, en contrargument, il y a quand même le fait que le PDF est extrêmement pratique, que ce soit pour l'acheteur ou pour l'éditeur (qui peut offrir à ses clients fidèles l'assurance d'avoir toujours la version la plus récente du jeu dans leur bibliothèque).
Et, par contre, non, on n'enlève pas les illustrations du PDF ! Pas question ! Même à l'écran, c'est beaucoup plus joli avec et, ensuite, pour fabriquer ses propres aide de jeu, c'est tellement plus beau et plus facile à consulter qu'un fichier TXT. Ne serait-ce que parce qu'une illustration permet de mémoriser immédiatement l'emplacement d'une règle qui est juste à côté.
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Edit : L'argument de l'ordinateur ou du disque dur qui lâche ne tient pas la route. La plupart des éditeurs offrent à leurs clients une bibliothèque virtuelle où ils peuvent aller chercher autant de fois qu'ils le souhaitent tous les ouvrages qu'ils ont dûment payés. Donc, quand on perd toutes ses données, il suffit d'aller retélécharger les PDF pour les avoir à nouveau.
Julien Dutel
- la loi. Ben oui. Le pdf est un livre (non physique, mais un livre). Comme pour tout livre, il est soumis pour les éditeurs Français, à la loi lang, qui régule le prix des livres. Si le pdf est vendu par ailleurs, il ne peut être offert que de manière ponctuelle (opérations spéciales, soldes, précommande, etc), mais sinon doit être vendu avec une différence de prix maximale de 5%.
- Le travail d'auteur. Quand on est payés au pourcentage, comme pas mal d'auteurs, on est rémunérés au nombre de ventes. Et les ventes des pdf en font partie intégrante. Donc ça fait partie de notre rémunération. Et je suis désolé, mais on ne peut pas entendre du "oui mais bon quand même hein les droits de l'acheteur".
Je suis tout à fait d'accord avec le message du Julien. J'adore payer mon PDF, parce que je sais que l'argent va aux auteurs, illustrateurs, infographistes, et même à l'éditeur... Brefs, à tous ceux qui ont travaillé dessus. Alors, oui, ça me coûte des sous. Surtout si j'achète le livre ensuite. Et je ne suis pas Crésus. Mais, bon, quand on aime un jeu, et surtout quand on veut encourager la suite (des suppléments s'il vous plait !), il faut bien donner les moyens à ceux qui l'ont produit de continuer...
Et je reviens sur la question de droit que j'ai mise en citation ci-dessus. Les américains n'ont pas cette loi Lang. Du coup, pour chaque livre acheté chez Chaosium, on a le PDF gratuit. Et le prix de chaque PDF acheté chez Chaosium est déduit du livre papier, si on l'achète directement chez eux.
De même, Steve Jackson Games autorise tout possesseur d'un PDF de GURPS à le faire imprimer chez un professionnel de son choix en un seul exemplaire (destiné à un usage personnel).
Cela n'est pas possible en France. Et, même aux USA, ça a à un coût : les PDF sont proportionnellement plus chers qu'en France. Précisément pour que ceux qui ont travaillé dessus touchent malgré tout leur rémunération.
N'oublions pas que la grande majorité des auteurs de jeux de rôles, y compris ce qui se vendent le mieux, ont un autre métier à côté pour pouvoir vivre. Or, on aimerait tous qu'ils puissent se consacrer à notre loisir à plein temps...
De mon côté c'est assez simple. Je n'ouvre quasiment plus les livres, voir plus du tout, dont j'ai le pdf. Mes bouquins Pathfinder sont tout neuf malgré les centaines d'heures de jeu. Le jeu a distance y est pour beaucoup mais pas que. Avec 7th seas que je ne pratique que IRL, c'est la même. Faire une recherche est plus simple, extraire ce qui t'intéresse que ce soit côté MJ ou joueur élimine le besoin de compulser le livre physique en jeu, quand au livre c'est un objet comme un autre que je trouve souvent encombrant. Mais je continue à prendre les deux par habitude culturelle plus que par "attachement".
personnellement je pratique les deux : les pdf pour découvrir des jeux, et le livre physique. La lecture numérique n'est pas agréable pour moi mais je m'y suis fait ! Et d'ailleurs ça me permet d'apprécier encore plus la lecture sur papier quand j'y retourne. Car il faut quand même avouer que l'objet livre, quand c'est un beau livre apporte un plaisir de lire supérieur. Il n'y a qu'à tourner les pages de l'intégrale lovecraft ou la dernière édition bourgois du Silmarillion pour s'en convaincre. Ou même encore en jeu de role les magnifiques livre l'anneau unique V2 ou Hawkmoon ( mes deux dernières acquisitions)
Pour moi c'est version physique en priorité car jeu uniquement IRL. Par contre avoir les versions numériques c'est top pour découvrir ou lire les règles d'un jeu qu'on ne jouera pas forcément. Autre utilité, c'est extraire les textes qui m'intéressent pour faire des accessoires types cartes de voie pour chroniques oubliées, récapitulatif de règle ou compilations diverses... Je masterise essentiellement.
Avec la profusion de jeux / gammes à découvrir, le pdf me sert surtout à accéder à l'information brute. Je ne profite pas trop des illustrations ou de la maquette, je vais juste chercher l'info ou imprimer les pages qui m'intéressent plutot que de payer des fortunes sur un supplément ou qq pages m'intéressent. Il y a aussi sur les gammes américaines des créateurs tiers qui proposent du contenu payant (parce que c'est fait avec sérieux) mais pas cher (parce que c'est moche le plus souvent). Mais ca reste intéressant, par exemple des campagnes dans des gammes qui se focalisent sur les règles ou le fluff...
En revanche, les gammes que je préfère, je les achète en arbre mort. Le débat sur la propriété intellectuelle est plus complexe aussi car j'ahète beaucoup d'occasion, est ce que je contribue vraiment à faire vivre la gamme ? Et en même temps, il y a beaucoup trop d'obsolescence sur les jdr, des livres qui perdent leur intérêt parce les règles ont changé, les standards graphiques ou même le style de jeu est trop daté. Quel roliste n'a pas racheté un des jeux de ses débuts façon madeleine de proust pour finalement s'apercevoir qu'il n'en ferait plus rien ?
Certes le pdf évite cette obsolescence en permettant des mises à jour sans grosse contrainte de production, mais comme je l'ai dit au début, le pdf ne rend pas gràce au travail graphique sur un jeu, qui est le critère le plus plebiscité aujourd'hui, via des financements participatifs qui montent la barre de plus en plus haut.
Je trouve la démarche de Khelren (studio Absinthe) bon compromis : de base on paie pour le pdf, mais avec une impression prix coutant si on veut la version papier. Chacun peut choisir suivant son usage, et de partir du numérique je trouve ca assez sain.
Le pdf est un bon complément pour aider le mj que je suis....par contre impossible de passer outre les versions papiers : un côté agréable à utiliser et ma collectionite aiguë fait une jolie bibliothèque !
Je joue en full pdf même quand j'ai les livres. Les livres font jolis dans la bibliothèque mais je trouve ça archaïque à l'usage. C'est tout benef pour moi je trouve ça plus pratique, c'est moins cher et ça ne prend pas de place.
Le seul problème c'est quand les pdf sont d'une qualité déplorable, là il vaut mieux lire le livre. Mais ça à bien évolué depuis quelques années, BBE fait des pdf corrects sans plus, les XII singes envoie du lourd par contre, je peux zoomer sur les illustrations et voir des détails que jamais on ne verrait une fois imprimés dans un livre.
L'éternel débat entre le pdf en qualité "web" léger et bon pour la consultation vs la qualité "print" lourd et parfait pour admirer les illustrations. Trudvang tu resteras mon plus grand regret, en temps que JdR et Artbook à la fois tu ne méritais pas un pdf en qualité web.
A titre personnel, ma pratique est mixte : je joue presque exclusivement avec assistance numérique, que ce soit parce qu'on est en distanciel (auquel cas j'essaie d'utiliser les outils spéciaux des plate-formes pour faire les choses qu'on ne pourrait pas faire en présentiel), soit parce qu'en présentiel j'ai mes notes de scénario sur mon ordinateur ou ma tablette. Mais j'aime avoir un livre papier : ce sont des objets de collection dont j'aime m'entourer, et pour une première lecture, je préfère m'imprégner de l'ambiance et lire sur papier. Pour jouer et pour préparer, que ce soit un scénario du commerce ou mes propres scénarios, j'utilise beaucoup de numérique. Avoir un PDF bien indexé sous la main est un confort et un gain de temps très appréciable lorsqu'on masterise ; et dans le cas de mes propres notes, cela me permet plus de souplesse, de retours et de visibilité dans l'organisation des modules qu'un tas de feuilles. Mais j'ai toujours un bout de papîer sous la main pour les notes à la volée en pleine partie ! Le meilleur des deux mondes, en ce qui me concerne :p Les deux se complètent ; et si certains jeux ne seront peut être pertinents que en papier (par exemple, beaucoup d'accessoires et de système difficiles à mettre en place en numérique) ou en numérique (par exemple, usage de calculs automatiques et d'aides de jeu interactives sur écran), je pense que dans la majorité des cas, les deux forment correspondent à des populations de joueurs différentes et qu'il serait très dommage de n'avoir que l'un ou que l'autre. Je pense aussi que les forces de chaque option sont trop intéressantes pour s'en passer !
Et d'un point de vue plus professionnel, je voudrais rebondir sur les points très justes abordés par Julien et Gollum : en tant que personne qui met directement les mains dans le cambouis des éditions numériques de jeu de rôle, je peux confirmer qu'un PDF, c'est du travail. On a l'habitude en France de parler "du PDF", parce que c'est le format le plus répandu (et aussi le plus aisément lu par toutes sortes de dispositfs, contrairement au EPUB qui permettrait d'aller plus loin, mais n'est pas aussi répandu à l'usage), mais ça aiderait de le considérer comme ce que c'est : une édition numérique, pas juste un petit fichier bonus ou un sous-produit. De la même manière qu'un roman peut avoir une édition grand format, une édition poche et une édition ebook, un livre de JDR peut avoir une édition papier et une édition numérique. Si le prix de la matière n'impacte pas cette édition (papier, carton), qui peut donc être moins chère, elle n'est pas pour autant gratuite (sans même parler du travail de tous les auteurs qui donne une rémunération pour toute édition de leur oeuvre, une adaptation prend du temps, donc coûte de l'argent). Assez ironiquement, d'ailleurs, si on devait créer une version "sans images" d'un livre numérique, il faudrait reffaire une maquette et réarranger le livre, ce qui coûterait de l'argent.
Pour moi, une édition numérique doit offrir tout ce qu'offre l'édition papier, mais adapté à un usage différent. Si le livre a des illustrations ou des aides de jeu qu'un MJ montrerait aux joueurs en ouvrant son manuel sur la table, il faut qu'elles soient fournies dans un bon fomat pour être affichées sur un écran ou une table de jeu virtuelle. La fiche de personnage doit être utilisable directement sur un écran (PDF inscriptible au minimum). Et il faut tirer parti des avantages propre au numérique (indexation via signets, renvois de page cliquable, etc). Le tout doit être aussi utilisable pour les personnes qui jouent en virtuel qu'un livre papier l'est pour celles qui jouent en présentiel.
Enfin, au sujet des droits afférents aux deux éditions, ils diffèrent en effet, à cause de la nature différente des objets qui impliquent des possibilités et restrictions différentes :
-Une édition papier peut être prêtée ou donnée, ce qui ne pose aucun souci de duplication de l'oeuvre puisque la personne qui donne ne possède plus l'oeuvre si elle la donne à quelqu'un d'autre. Cette édition va être durable dans le temps et peut être revendue, mais ne peut pas être à la fois laissée à la maison et emmenée en vacanes. Et s'il sort une nouvelle édition de l'oeuvre, il faudra la racheter pour en bénéficier (aucun libraire ou éditeur n'échangera l'ancienne version contre une nouvelle gratuitement...).
-Une édition numérique ne peut pas être prêtée, donnée ou revendue (légalement) car rien ne permet d'être sûr qu'une personne va dupliquer son fichier pour le donner à quelqu'un puis supprimer sa propre copie par honnêteté intellectuelle. La possibilité de dupliquer un fichier numérique à l'infini sans contrôle est à l'origine des inquiétudes des professionnels (des éditeurs aux auteurs) concernant le numérique et le risque de perte de rémunération, et de la mise ne place de certains dispositifs de protection très restrictifs (ce que je trouve excessif et contre-productif pour du jeu de rôle, car ils rendent les fichiers moins utilisables). Mais la duplication a ses avantages : pour un usage personnel, un fichier peut être utilisé sur autant d'ordinateurs, téléphones et tablette que souhaité. Si le fichier est lié à une bibliothèque numérique en ligne, il peut être retéléchargé de n'importe où, n'importe quand. En revanche, si ce service est arrêté pour x raison, il vaut mieux avoir fait ses propres copies de sauvegarde ... De plus, lorsqu'une mise à jour est disponible, il est possible que l'éditeur mette la nouvelle version à disposition en téléchargement. Et dernier petit avantage qui me vient, il est beaucoup plus facile de copier le texte d'une version numérique pour faire ses propres mémos ou aides de jeu qu'avec une édition papier.
Donc oui, on ne peut pas faire "tout ce qu'on veut" avec une édition numérique, parce les droits de la propriété sur un objet immatériel, c'est un peu compliqué. Mais la question se pose aussi avec un logiciel par exemple : seulement, ici, la comparaison avec l'objet physique donne certaines attentes par habitude de consommation qui ne sont pas forcément compatibles avec la nature de l'objet numérique, qui permet en revanche de faire des choses qu'on ne peut pas faire avec un objet physique ! Comparer les deux est logique, mais a ses limites, parce que ce n'est pas le même type d'objet donc n'ont pas les mêmes restrictions et possibilités.