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[Warhammer V4] La Campagne Impériale 65

Forums > Gnomes & liches > Comptes-rendus de parties

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Empire in Ruins - Séance 10 😈

Où l'on sauve l'Empire

Le Carroburg descend doucement le Reik. Les premiers champs autour de la capitale dévoilent leurs teintes dorées le long des berges.

Anders est seul sur le pont. Des dizaines de passagers suivent désormais ses ordres. Il est hiérarque de Taal en presque toute chose et pourtant les derniers mots de son prédécesseur le hantent sans relâche.

Pauvre idiot.

"-Mon seigneur, vos compagnons vous attendent dans la cabine du capitaine."

Le capitaine des chevaliers du cerf n'utilise plus son prénom depuis le départ de Diesdorf. Plus personne à part ses compagnons ne le tutoie désormais.

"-Dites-leur que j'arrive."

Dans la luxueuse cabine du capitaine Von Flamme, nos protagonistes sont assemblés, assis sur des chaises ou adossés au mur, bercés par les eaux du Reik. Anders les interrompt en pleine discussion.

« -Diesdorf, une ville sainte, une ville d'enfants de salauds oui ! On les sauve des griffes d'Etelka Herzen et pas un merci, rien. Injonction du nouveau conseil de dégager le plus rapidement possible » dit Konrad.

« -Comprenez-les, vous êtes recherchés dans tout l'Empire. En une poignée d'heures, vos exploits atteignaient Kemperbad et dans sa suite les espions de Zuntermann. Plus tôt, vous partiez et plus vite la ville pouvait se reconstruire » répond Eusapia.


Eusapia, magicienne d'Ambre

La magicienne d'ambre estalienne est venue en renfort avec une poignée d'autres. Leur force conjuguée aux servants de Taal ont renversé la bataille. Holzkrug a tenu parole. Peut-être que des alliés se cachent à Aldorf ?

« -Nous perdons du temps » dit Anders. « Dans quelques heures, nous arriverons aux docks. Zunterman doit être défait, la question est comment ? Ghal Maraz est une arme divine mais la dévoiler trop tôt nous conduirait à une mort certaine. Si seulement nous avions un allié de poids. »

« -Nous en avons un » dit Baragaz, « enfin une, mais elle risque d’être difficile d'accès. Alors, écoutez-moi car j’ai une idée. »

***

Par Anders 🦌


Le grand hospice de Shallya

Deux jours plus tard, nous arrivons à Fredrichheim.

Konrad souligne que laisser les magiciens et les chasseurs cornus derrière n'était peut-être pas une bonne idée. Waltram pointe, lui, que la moindre alerte dans le grand hospice de Shallya scellera la vie de l'impératrice et de son fils, le jeune Luitpold. Nos alliés nous retrouveront au petit matin avec bien des informations à nous transmettre sur l’état de la capitale. J’ai envoyé les chevaliers du cerf et chasseurs cornus à Talabheim, une missive en main. Mon ami a vu que la lettre était destinée à Elise Krieglitz-Untern, grande duchesse de Talabheim mais il n’a rien dit.

Pour l'instant, nous devons agir discrètement... notre spécialité !

C'est à l'heure du loup que nous pénétrons dans l'enceinte de l'hospice. Ludwig et Baragaz se griment en nonnes. Avec un peu de chance, il n'y aura personne à cette heure si tardive dans les cloitres. Konrad tente d'escalader les murs, en vain. Je saute par-dessus les murs, mû par la puissance divine du maître de la chasse. Quand j'atteins le cloître, c'est déjà le chaos.

Baragaz et Ludwig gisent dans le sang et viennent de briser la nuque d'une "nonne". Esther nous avait alerté de la présence d'espions au sein de l'hospice. J'entends des vitraux brisés et le grognement terrible d'un ours devant l'hospice. Les sœurs se réveillent en catastrophe et foncent sur le parvis pour faire fuir la bête. Je soupçonne un stratagème de notre ami magicien.

Les fous hurlent tout autour de moi, réveillés par le tintamarre ambiant. Je trouve enfin la luxueuse "chambre" de l'impératrice et du jeune Luitpold. Inconscients du danger, ils sont invités et non prisonniers de cet endroit. Je frappe à la porte clamant mon amour pour notre empereur. La femme m'ouvre. Physiquement affaiblie et je ne parle même pas de l'enfant. Je prends le gamin dans les bras, il ne pèse rien. Nous fuyons en direction de la chapelle mais une espionne de Zunterman nous tire dessus ! Je jette l'enfant à sa mère et lui ordonne de continuer jusqu'à Astrit qui attend dehors. La brute me fait fasse, menaçante. Un heureux coup de hache est tout ce qu'il me faut pour la faire chuter. Je fuis.

Changé en ours de taille colossale, Waltram n'est pas assez doué pour attraper les quelques espions de Zunterman qui fuient déjà en direction des bois. Konrad parvient à en atteindre deux mais combien ont survécu ? Ludwig et moi sommes pris de stupeur. Shallya est en colère. Pour avoir versé le sang en son sanctuaire, nous sommes presque aphones. Incapable de faire autre chose que de réclamer pardon. Le groupe nous traine en direction des bois. A l'aube, nous retrouvons le reste de nos suivants.

La dizaine de survivants du clan de Baragaz nous retrouve dans la douceur de la rosée. Leurs nouvelles sont surprenantes, voire terrifiantes. Une grande cérémonie pour le retour du marteau est prévue ! Le colonel Sievers, briseur de la couronne rouge, sauveur de Diesdorf, est attendu, Ghal Maraz en main dans quatre jours : le neuvième jour de Brauzeit, le neuvième mois.

"Ca sent très très mauvais" comme le dit si bien Baragaz. QUELQU'UN a prévu que Sievers revienne avec le marteau. Pire nos exploits lui sont associés. Sommes-nous suivis ? Impossible que Zunterman soit à l'origine de cette farce, il est la dernière personne à vouloir Ghal Maraz entre les mains de l'empereur. Empereur qu'il a probablement empoisonné. Alors qui ?

Qui tire les ficelles ?

Le bon sens des nains nous arrête dans nos sombres supputations. Il faut agir et ils ont une idée. Les magiciens d'ambre, bénis soient-ils, ont trouvé une personne de haut rang qui ne demeure pas insensible à notre situation délicate : Balthazard Gelt, patriarche de l'ordre de métal ! Si nous pouvions le convaincre de nos bonnes intentions alors peut être qu'Aldorf nous serait moins hostile.

Il est temps de faire route vers la capitale. Nous l’avons assez fait attendre. Quatre jours pour se préparer au pire, quatre jours pour sauver l'Empire.

****

Par Waltram

Le ciel craque. Des nuages violets sont visibles à l'œil nu pour tout incantateur. Je sens le mal venant de loin.

Des rumeurs terribles abreuvent l'auberge où j'attends Balthazar Gelt. On murmure que des meubles se mettent à danser, que les morceaux de barbaque prennent vie sous les yeux des bouchers.


Une énergie pour le moins chaotique sur Aldorf

Folie.

L'homme assis en face de moi est majestueux. Un masque de fer sur le visage, une voix tonitruante. En un mot comme en mille, IL est là.


Balthasar Gelt, patriarche de l'ordre de métal

Gelt est un homme simple, mû par deux objectifs : protéger l'empire et défaire la réputation de Tychus Gormann, le patriarche suprême. Les deux hommes se haïssent et Gelt veut la place du vieil homme. J'admire sa franchise ! Même s'il est acquis à notre cause, il émet des doutes sur Ghal Maraz, l'impératrice (cachée en lieu sûr aux abords d'Aldorf) et la vaste conspiration dont nous ne connaissons pas encore les aboutissants. Qu'importe, il garantira notre accès dans le quartier des mages et empêchera le Spionwerber de nous mener la vie dure. Avant de partir, payant rubis sur ongle ma consommation, il me conseille de m'entretenir avec Grey Immanuel Ferrand, l'oncle de l'empereur et seule personne capable de nous "racheter" aux yeux des bonnes gens.


Les meilleurs ennemis

Les journées passent rapidement, au rythme des maigres informations que nous arrivons à collecter. Konrad réussit à obtenir la liste des invités de la cérémonie : tous les comtes électeurs, tous les patriarches des collèges de magie, bon nombre d'éminences religieuses et... les neuf yeux. Bref, l'endroit parfait pour détruire l'empire de Sigmar.

Ludwig enquête sur la main pourpre. Cette dernière se cache, comme le chat qui attend sa proie. Quel est leur jeu ? Il l'ignore et ne trouve rien d'autre.

Nous obtenons les plans du palais. Le Volkshalle est excentré dans les jardins du palais. Sous ses dalles, le cellier, plein de bouteilles exotiques et hors de prix.

Le temps passe, il nous faut agir ! Ce soir, nous irons à la rencontre de Immanuel Ferrand sur son chemin vers le collège d'ombre.

Je ne suis pas pieux mais j'espère bien que les dieux sont de notre côté. Les chasseurs cornus viennent de revenir de Talabheim. Un grand sourire trahit Anders : la comtesse électrice le reconnait comme Hiérarque de Taal "par interim". Je ne sais pas si ça nous sauvera mais je ne vais pas cracher dans la soupe.


Grey Immanuel-Ferrand, oncle de l'empereur

Immanuel Ferrand est devant nous, nous cinq dans une ruelle du Hexenshaft. Il n'est pas impressionné. La colère froide dans sa voix nous laisse savoir qu'à tout moment nous pourrions être envoyés au royaume de Morr. Il ne veut rien savoir. Foutu pour foutu, Baragaz présente Ghal Maraz. La façade du vieil homme se fissure un instant. Une goutte d'espoir dans un océan de néant.

Nous déballons toute notre histoire : la mort de Sievers, l'impératrice captive et bien sûr Zunterman. Il nous écoute avec grande attention. Demain nous retournerons sur l'île noire. Demain, Zunterman récoltera enfin la monnaie de sa pièce !

***

L'Ile noire se dévoile devant la compagnie. Grey Immanuel Ferrand, oncle de l'empereur, mène l'embarcation. A ses côtés, six criminels recherchés dans tous l'empire.

"-Vous êtes certains de ne pas avoir besoin de quelques chevaliers panthères" demande Konrad.

Le vieil homme le foudroie du regard.

A peine le maître espion a-t-il pénétré dans la cour que Yann Zunterman, grand ambassadeur, sort des tréfonds du donjon. A ses côtés, une dizaine de sicaires glorifiés appelés "espions".


Yann Zunterman, pas besoin de le présenter

« -Maître Immanuel-Ferrand, je vous croyais en train d'assurer la sécurité de la cérémonie du marteau » dit le félon.

« -Ces personnes ici présentes souhaitent s'assurer de votre bonne foi, Herr Zunterman. »

Les six personnes accolées au vieil homme retirent leurs capuches. Leurs regards pleins de haine diluée par la satisfaction de voir Zunterman frémir.

« -Salut, Yann, je suis venu vous remettre mon dernier rapport, en main propre » dit Waltram.

« -VOUS NE POUVEZ LES ECOUTER, CE SONT DES ASSASSINS SEDITIEUX ! »

« -Ils possèdent des arguments percutants, Herr Zunterman. »

Avec un sourire jusqu'aux oreilles, Baragaz dévoile l'arme qu'il cachait sur son dos. Le lourd tissu révèle une arme dorée dont la piété perce les cieux grisâtres de l'Île Noire.

Zunterman laisse échapper un rire nerveux.

« -J'avais raison de me méfier de vous. »

Le magister magistri de la Main Pourpre d'Aldorf éructe des paroles mystiques. Tous se préparent au pire. Arme en main, nos héros sont prêts à occire la source du mal une bonne fois pour tout. Et...

Et le sol tremble.

Incapable de contrôler les énergies magiques autour de lui, Zunterman est pris dans l’œil du cyclone des vents déchaînés. Les murs et parapets de la forteresse s'effondrent ! Les hommes fuient comme ils peuvent. Yann Zunterman, lui, ne voit pas la tour tomber sur lui.

Et comme ça, Yann Zunterman, Maître de la main pourpre, pénètre dans le royaume de Morr.

***

Par Ludwig

Zunterman est mort.

Nous devrions être en joie. Les charges pesant contre nous ont été levées et l’empereur nous reçoit. L’homme est malingre, à peine capable de comprendre ce qui se passe autour de lui. Mais Immanuel Ferrand a insisté pour que nous lui amenions Ghal Maraz immédiatement après notre victoire contre le grand ambassadeur.

Ainsi donc nous voilà dans le palais, dans un petit salon. Le prince couronné est là, l’impératrice Luitpold. Tout le monde est heureux.

Tout le monde sauf nous.

Quelque chose de terrible va se passer. Je l’ai senti dès ma descente du Carroburg. J’ignore exactement quoi mais les neuf yeux sont là, quelque part, attendant la cérémonie. Et le comte Orlok n’est nulle part où être trouvé. Où diable est le monstre qui a perverti toute ma famille ?

Malgré les protestations de Baragaz, nous remettons le marteau au prince couronné Wolfgang, une lueur d’avidité brille dans ses yeux. Mais après tout, le marteau est aussi sûr ici qu’avec nous ; aucun démon ni monstruosité ne peut le toucher sans de lourdes conséquences. Un silence de Morr se répand dans la pièce quand Astrit lâche « Vous ne méritez pas ce marteau » qui glace l’assemblée. Avant de remettre Ghal Maraz à Wolfgang, je ne peux moi-même me retenir de lui dire, tremblant d’émotion : « Beaucoup de personnes sont mortes pour vous l’apporter. De BONNES personnes. »

Il nous reste deux jours avant la cérémonie.

Nous passons au peigne fin le Volkshalle. Cette immense salle de cérémonie abrite un vieux sanctuaire de Sigmar, l’un des plus vieux de tout Aldorf si l’on en croit la rumeur. Un magnifique reliquaire a été installé au milieu de la pièce pour fêter l’arrivée du véritable marteau. Anders descend dans la cave, escorté par Ermine Von Liebwitz, la responsable des grands crus. Il sent qu’elle lui cache quelque chose mais n’arrive pas à mettre le doigt dessus.

Bredouille, nous repartons dans la soirée, préparant nos dernières soirées à ruminer dans la rue des cent tavernes sur tout ce qui nous ait arrivé jusqu’ici et surtout sur les étranges « coups du sort » amoncelés sur notre route.

Les lettres de « Sievers », les malandrins déchiquetés en morceau dans le col du feu, Adric mort atteint de la fièvre pourpre, le jour fatidique de la cérémonie, la réticence de Zuntermann à accueillir le marteau. Pire encore, Waltram mentionne que l’intégralité de ses rapports, stockés sur le bureau dans la forteresse de l’île noire, ont disparu.

QUI nous observe ? QUI souhaite que la cérémonie ait lieu ?

Tant de questions et si peu de réponses. Nous profitons de la dernière journée pour nous reposer. La meilleure façon d’éviter un piège est de savoir qu’il existe.

***

Par Baragaz 🎺

Le chambellan me remet Ghal Maraz entre les mains.

«- Surtout, ne tombez pas » grogne-t-il.

Nous sortons de l’annexe. Le toit menaçant du Volkshalle se dévoile devant moi. Des dizaines de personnes se pressent tout autour des piliers. Pour une cérémonie censée unifier l’empire, je ne vois que fissures et peccadilles.


Baron Heinrich Todbringer

Par où commencer ? Seul le baron Heinrich Todbringer est présent pour représenter les ulricains, ni son père, ni les prêtres d’Ulric n’ont été assez fous pour venir à Altdorf. Des huit collèges de magie seuls Gelt, la matriarche de jade et le patriarche suprême ont fait le déplacement. Quand aux comtes électeurs, le prince couronné est là, l’empereur rachitique et la grande comtesse font acte de présence. Les seuls réellement investis en ce jour sont les étrangers. Ambassadeurs d’Ulthan, de Cathay ou représentants du Mootland, aucun ne manque à l’appel. Je suis surpris de voir que mon peuple n’est représenté que par mon clan ! J’aurais juré ne pas les avoir convié à ces festivités.

Frère Bengt et les acolytes du frère Markus sont là aussi. Ulricain et sigmarites, prêts à se battre. Les seuls à avoir dépasser leurs réticences. Les seuls unis, dans la creuset de la bataille du Rocher Scintillant.

Je m’avance.

Les dizaines de nobliaux attirés ici par l’odeur de l’ambition et des mets exquis servis par le palais se taisent quand je remets Ghal Maraz au prince couronné.


Le prince couronné Wolfgang

« VOYEZ ! LE MARTEAU DE SIGMAR » hurle-t-il à la foule en liesse en exhibant notre précieux tribut comme un vulgaire jouet.

Je brûle de la rancune des dizaines d’âmes mortes pour l’obtenir.

Puis il le transmet à Yorri, le grand théogoniste. Escorté par neuf membres de la Reikguard, le prêtre baragouine des chants liturgiques à la gloire de Sigmar. Il s’approche du reliquaire et pose délicatement l’arme.

Iztak Graksk !

Les chevaliers de la Reiksguard hurlent une litanie. L’un d’eux perfore le crane du grand théogoniste à l’aide de sa hallebarde.

Iztak Graksk !

« TRAHISON » hurle le prince couronné, avant de laisser tomber un genou au sol. Son visage n’est qu’une carte de douleur.

Iztak Graksk !

Le reiksmarshall hurle d’exfiltrer l’empereur du Volkshalle.

Iztak Graksk !

La foule reste tétanisée, ne comprenant ce qui se passe.

Iztak Graksk !

Je jette une dague sur l’un des cultistes. Mes compagnons s’avancent, prêts à en découdre.

Iztak Graksk !

Ludwig s’arrête soudainement. Que se passe-t-il ?

Iztak Graksk !

La silhouette du prince couronné se tord de douleur. Sa chair se distant alors qu’une entité innommable tente de se libérer de sa chair.

Iztak Graksk !

L’empereur est sauf mais Ghal Maraz a disparu ! Il était sur le reliquaire il y a une seconde !

Iztak Graksk !

Le prince couronné n’est plus. Les neuf yeux encore vivants sont carbonisés par des flammes violettes dans l’assemblée. A la place du jeune homme, un immense démon s’élève d’un sommeil millénaire, un seigneur du changement. Je me souviens du démon aveugle dans les cavernes. Son maître avait un nom.

Sharagretuu.

«- AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH. MERCI BIEN GIDEON, FIDELE SERVITEUR » racle le démon.

Le chaos est triomphant. Que pouvons-nous faire face à une telle horreur ?

Ludwig et Waltram foncent vers une porte dérobée. Sur son seuil ? Un jeune page. La coupe au bol. Un sourire jusqu’aux oreilles.

C’est la voix du Baron Heinrich qui me sort du désespoir.

«- TROUVEZ LA MOINDRE ONCE DE COURAGE QU’IL VOUS RESTE ET BATTEZ-VOUS ! SI CETTE CHOSE SORT, TOUT CE QUE VOUS AIMEZ EST CONDAMNE. »

Il prend son épée et fonce vers le colosse. Les magiciens suivent. Je prends le marteau de mon clan et suit la charge.

***

Par Gidéon 😈

Quoi ? surpris ?

Vous pensiez vraiment que ces imbéciles allaient mettre à mal un plan préparé depuis mille ans ?

Déjà Ludwig et Baragaz courent après moi dans les couloirs du Volkshalle. Baragaz jette une hache entre mes omoplates et je m’effondre de douleur… non ! Ahhh, je meurs !

Ou peut-être n’est-ce pas moi ? Peut être que j’ai payé un gamin pour s’habiller comme moi et leur faire perdre du temps à courser mon double à travers le palais ? Je ne suis pas présent mais j’imagine avec délectation le visage du cul béni et de l’abruti de nain en réalisant qu’ils viennent de tuer un parfait innocent.

La vengeance est la plus exquise de liqueurs.

Trois mille ans que mon maître a été emprisonné par Sigmar, son obsession vis-à-vis de Ghal Maraz lui ayant fait oublier toute retenue. Le grand Sharagretuu pensait pouvoir influer la conception du marteau dans l’esprit des nains. Il les influença certes mais le marteau devint le symbole de l’Ordre et non du Chaos. Pire, le porteur de marteau détruisit mon maître et scella la caverne avec son arme.

Ou du moins c’est ce qu’il pensait.

J’entends des bruits de pas qui descendent dans le cellier. Mes hommes sont en train de déplacer Ghal Maraz, Brunhilde Klaglish en tête. Alors qui ? Qui vient ?


Brunhilde Klaglish, une sale bête

Anders Laut et sa bonniche bien sûr. Ce bon vieux Anders.

Ce que personne n’a compris, même ce petit prodigue de Taal c’est que les démons ne peuvent pas être détruits. Mon maître avait certes perdu son enveloppe corporelle mais son esprit demeurait et au fur à mesure des siècles il perçut une fissure dans sa prison, une prison donnant sur la jeune Aldorf. L’humanité étant ce qu’elle est (c’est-à-dire pas grand-chose) il n’eut aucun mal à l’influencer pour créer la Main Pourpre. Hélas, ces idiots voulaient simplement devenir riches et puissants comme Wasmeir et Zunterman. Diriger un monde ravagé par le Chaos ? Très peu pour eux. Alors il a fallu improviser… et c’est là que je suis apparu.

Anders me cherche. Il a compris que le marteau était tombé du reliquaire. Ce n’est peut être qu’une question de minutes avant qu’il trouve Klaglish. Malin, l’animal. Je le nargue, lui fais un « discours de grand méchant » comme nos « héros » les aiment tant. Gagner quelques précieuses secondes.

Gagner du temps, j’ai essayé, mais ironiquement Ghal Maraz était à la fois une malédiction et une bénédiction pour mon maître. Pour qu’il s’incarne, il fallait que le marteau soit transporté à Aldorf et dès sa résurrection possible, s’en débarrasser immédiatement. Hélas prendre le marteau n’était pas une mince affaire… surtout pour un démon. Des gogos par ci, des ambitieux par là… rien ne marchait. Il me fallait des purs, des convaincus.

Il me fallait des héros.

Anders est presque sur nous mais je n’ai pas dit mon dernier mot. Les rapports de Waltram à Yann Zuntermann étaient un bonheur à lire. Des heures de lecture à apprendre les forces et faiblesses de mes « héros », ce qui les faisaient frémir ou bondir. Et le moment venu, un gambit pour tous.

Je hurle dans le noir : « les taxes sont une bonne chose pour Middenheim. »

Astrit poignarde Anders.

Hypnotiser la prêtresse de Rhya n’a pas été une mince affaire mais ça valait le coup. Le prêtre est déboussolé et ne peut utiliser ses tours habituels contre sa partenaire. Un chic type, un vrai héros.

Trouver les gogos idéaux a été compliqué. Il fallait révéler la Main Pourpre mais pas trop. Détruire l’empire mais pas trop. Un superbe numéro d’équilibriste avec la coopération (pas totale) de Zunterman. Pour lancer l’affaire, j’ai convaincu un abruti du nom de Kastor Lieberung d’unifier les mains pourpres pour amener l’avènement du « champion dans l’ombre ». Des foutaises bien sûr mais l’homme s’est fait tuer, dévoilant ainsi la menace de la Main Pourpre. Et ainsi la quête du marteau pouvait ENFIN être lancée.


RIP Kastor Lieberung

Anders fait tomber une rangée de bouteilles sur Astrit. Elle perd conscience. L’homme est furie. Il invoque son dieu pour enchevêtrer les mercenaires que j’ai payé. Klaglish a presque atteint la porte secrète qui la mènera dans les égoûts. J’entends quelqu’un détruire le reliquaire à coups de marteau ! Le nain sûrement. Ludwig, le paladin de Manaan, rejoint la mêlée.

J’ai déjà essuyé des revers, je l’avoue, je n’en ai pas honte. Bogenhafen parmi d’autres. Un moyen de tuer le temps et de convaincre ces gogos de princes marchands d’aller miner l’accès à la gorge perdue pour récupérer Ghal Maraz. Mais j’apprends toujours de mes erreurs et ces bonnes gens m’ont appris quelque chose.

Que l’union fait la force.


Le comte Orlok, vampire persistant

D’un claquement de doigts, le comte Orlok se révèle, lui et les frères et sœurs morts de Ludwig. Que vas-tu faire, mon doux chevalier ? Offrir le repos aux tiens ou sauver l’empire ? Le nain aura le même dilemme. J’ai invité son clan à la cérémonie. Soit il me donne chasse, soit il regarde les siens se faire éventrer par mon maître.


Gideon "guide" nos héros

Je ne vais pas mentir. Jamais je n’aurai pensé Waltram assez idiot pour faire confiance à Zuntermann mais le colonel Sievers était une bonne alternative. Lui et sa troupe de paumés auraient ramené le marteau et le résultat aurait été identique. Mais bon, on travaille avec ce que l’on a. J’ai dû donner un petit coup de pouce au destin, notamment à Diesdorf. Cette abrutie d’Herzen menaçait de tout faire capoter alors j’ai tué le fils du vieux capitaine pour qu’il défende la ville. Le gamin, Adric, avait flairé le mauvais coup alors je l’ai tué aussi. On ne fait pas d’omelettes sans casser des œufs et je m’apprêtais à faire la mère de toutes les omelettes.

Ludwig vient d’arracher Ghal Maraz à Klaglish ! Il lui fracasse le crâne avec, laissant la jeune femme en feu. Les vampires ne sont d’aucun aide dès que Baragaz brise le reliquaire et apporte la lumière du jour dans la cave à vin.

Le travail n’est jamais mieux fait que par soi-même. Je libère ma forme originelle et mords à pleines dents le bras d’Anders. Il va aimer la fièvre pourpre.

Orlok n’est qu’un pathétique parasite. Le guerrier de Manaan le pulvérise à l’aide de Ghal Maraz et sa « famille » est immédiatement réduite en poussière.

Le hiérarque de Taal sert les dents, soulève son bras tuméfié et fend ma mâchoire d’un puissant coup de hache. Ma gueule scindée en deux dégouline d’un sang visqueux. La dernière chose que j’aperçois est Ghal Maraz hissé vers la lumière.

Maître Sharagretuu… pourquoi ne pas protéger votre fidèle serviteur ?

Pourquoi…

***

Par Konrad ⚙️

Le seigneur du changement est triomphant.

Waltram, tétanisé au sol, contemple le corps de la matriarche de l’ordre de Jade réduite en bouillie d’un coup de bâton géant.

« Alors Laût » dit Gelt, « vous allez rester par terre ou nous donner un coup de main » avant de le relever.

Chevaliers de la Reikguard, nains, ambassadeurs de nations lointaines ; tous combattent pour protéger tout ce qu’ils ont de plus cher au monde. Le baron Heinrich et Volkmar le sévère mènent leurs troupes mais le combat est joué d’avance. Les puissants sortilèges du démon balayent la moindre des tentatives des hommes. Son corps lui-même est une porte impie vers les royaumes du chaos. Le ciel lui-même craquait d’une lueur rose comme appelé par son maitre.

Alors que mes compagnons poursuivent un enfant dans les couloirs de la Reikguard, la chose m’a attrapé dans son immense poigne. Je suis presque broyé par sa force titanesque. Je sors ma dague pour arracher un de ses ongles. Au prix d’un immense effort, j’y parviens. La bête hurle et relâche un instant son emprise, ce qui est assez pour m’en extraire.

Je glisse le long de sa tunique, me raccrochant à sa ceinture pour ne pas m’écraser au sol. L’aura néfaste qui entoure son corps irradie d’un mal profond. Je ne sais combien de temps je pourrais survivre à cette infection. Je n’ai que peu de temps.

Je trouve « une crevasse » sous la tunique. La physionomie du démon n’est peut être pas si extraordinaire que cela après tout. Je braque mon fusil à l’intérieur et tire. Le démon est très en colère et me le fait savoir en m’attrapant sans délai et en m’avalant.

L’endroit est sombre et sale. Je ne vois goutte et me cramponne à sa langue visqueuse. C’est la fin. Soudainement une lumière illumine les ténèbres. Une lumière qui émane… de ma peau ! Qu’importe, j’en profite pour lui cisailler la langue. La bête grogne et me recrache. Mon corps impacte dans un des piliers du volkshalle. Ma jambe droite est broyée sous l’impact. Je m’effondre au sol. Je suis si fatigué.

J’entends une voix.

« Tu vas ramper au sol comme un ver ou agir comme le Graf de Gruntenwald ? »

Baragaz aimait parler des deus ex machina dans ses pièces de théâtre. Je ne crois pas aux dieux mais je crois aux machines. Mon fidèle fusil en main, je me cale, mourant contre un pilier et je vise une dernière fois la bête. J’ai insulté un démon majeur de Tzeentch, combien de mortels peuvent en dire autant ?

***

Par Baragaz 🎺

Mes compagnons nouent le marteau à la corde que je viens de leur passer. Ghal Maraz est déjà entre mes mains. Autour de moi, le carnage est complet. Il n’y a qu’une poignée d’hommes encore vivants. Trois magiciens, une dizaine de chevaliers, le baron Heinrich, l’émissaire haut elfe et le grand capitulaire. La situation est désespérée mais pourtant Ghal Maraz est là, entre mes mains.

A mes pieds, les membres de mon clan rendent leur dernier souffle. Le chef vient d’être broyé sous la patte du démon. J’ai l’arme capable de terrasser Sharagreetu et je me sens impuissant.

Je regarde une dernière fois les colonnes du Volkshalle, mes compagnons se battant jusqu’à leur dernier souffle et les immenses statues représentant Sigmar.

C’est alors que je comprends ce que je dois faire.

«-HEINRICH ! »

Je hurle en direction du Baron qui se retourne et attrape Ghal Maraz de justesse.

Tenu à bras levé par le bâtard de Middenheim, l’arme divine brille un court instant. Le jeune homme ne comprend pas exactement ce qui se passe mais la ferveur des hommes qui l’entourent redouble en un instant. Même Sharagreetu, le grand seigneur du changement, frémit quand il comprend que l’histoire se répète à ses pieds.

Il se penche en avant pour asséner un seul coup de poing et broyer le baron d’un geste. L’ambassadeur de Middenheim prend appui sur sa jambe, serre le marteau de ses deux mains et frappe la paume violette de toute la fureur de l’Empire.

Et l’impensable se produit. La paume du démon tremble. Il observe, tétanisé, son corps perdre toute sa puissance, sa corporalité même se volatiliser. Déjà des effluves noires entourent son corps qui disparait sous les yeux d’une assemblée captivée.

C’est une grande victoire pour l’humanité mais les nains eux en seront les grands perdants.

Extenué, je pose un genou au sol, m’appuyant sur le marteau de mes ancêtres pour ne pas m’effondrer.

A conclure dans le dernier épisode

***

Commentaires du MJ

Hmm, beaucoup de choses à dire. 😉

  • Cette dernière séance implique beaucoup de si. L’empereur est-il malade ou en bonne santé ? Zunterman est-il vivant ? Wasmeir aussi ? Les neuf yeux ? Selon, un paquet de paramètres, Sharagreetu peut être au sommet de sa puissance ou beaucoup plus faible. Mieux, il se peut que la cérémonie ne se déroule pas. Le compagnon apporte quelques éclairages sur ce dernier point. J’écrirais une séance bonus pour vous expliquer ça
  • Donc, séance difficile à préparer à part la cérémonie au final. Les joueurs n’étant pas en odeur de sainteté à Aldorf, ils ont décidé de « réparer » leurs erreurs en sortant l’impératrice de l’hospice et en discutant avec Immanuel Ferrand. L’oncle est clairement le PNJ clef pour passer la pommade et aider un groupe de joueurs paumés ou dans une mauvaise passe.
  • Balthasar Gelt est bien censé être à la cérémonie mais je l’ai ajouté avant pour faire "cool".
  • Aucune tentative de mes joueurs pour chercher et tuer les neuf yeux restants.
  • Les jours précédents la cérémonie ont été l’occasion de faire des tours de tables pour demander à mes joueurs ce qu’ils faisaient avec jets de recherche ou de ragots étendus.
  • Oui, Zunterman s’est bien mangé un échec critique majeur sur sa table de sort avec un beau tremblement de terre.
  • Pas trop de recherches dans le palais à part la cave. Et rien du côté de l’empereur empoisonné non plus.
  • Anders a flairé un mauvais coup dans la cave mais a raté tous ses jets avec Ermine. triste
  • La cérémonie est peu ou prou comme dans le scénar officiel.
  • Sharagreetu est bien violent avec du 250 wounds minimum et des points de destin. Je me suis pas embêté : jet étendu des joueurs et des pnj pour savoir les dégâts infligés par round. Idem pour ShaSha.
  • Vous pouvez invoquer un paquet de démons mineurs si ça vous éclate mais ce n’est pas mon cas.
  • Donc c’est bien Gideon le méchant, celui tire les ficelles depuis le début. J’ai essayé de synthétiser dans le résumé mais hélas ça ne tient pas trop par rapport à la campagne je trouve. On rejoint les soucis éditoriaux rencontrés sur cette nouvelle édition. triste
  • Officiellement : le marteau tombe dans le faux reliquaire, Gideon et 5 péquenauds prennent le marteau hors du palais par une porte dérobée.
  • Chez moi : pareil mais Gideon a bien prévu le coup (car il a lu les rapports de Waltram 😉 ) et a prévu pas mal de surprises (une par membre de l’équipe) pour leur mettre des bâtons dans les roues. J’ai convié Brunhilde Klaglish et le Baron Orlok à la fête, grand final oblige.
  • Oui, Konrad a bien tiré dans les fesses de ShaSha. Il l’a payé par la perte de tous ses points de destin/détermination et une belle mutation qui le fait briller dans le noir (tirée dans la table).
  • Le deus ex machina (l’esprit de l’équipe B dira-t-on… vous avez tous vu Conan 😉), c’est pour qu’il assiste à la fin de l’histoire, rien de plus.
  • En théorie, c’est l’empereur qui doit récupérer Ghal Maraz et rester empereur. Dans les faits, pour moi, ça n’avait pas de sens car il est tout flagada. J'ai laissé Baragaz choisir soit de le garder soit de le donner à Volkmar ou Heinrich. Il a bien choisi.
  • Techniquement, Shasha VA mourir car il perd 3 blessures par round en présence de Ghal Maraz… mais bon, il peut se passer plein de choses entre temps. 😉
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Empire in Ruins - Séance finale

Où l'on se dit au revoir 😌

Le volkshalle est en ruines. Des centaines de corps sans vie gisent dans le sanctuaire des empereurs, certains n'ont rien d'humain.

Un nuage de fumée violacée s'évapore rapidement en son centre. Seul Ghal Maraz luit d'une douce lumière dans la main du Baron Heinrich Todbringer.

"Que tous les vivants se lèvent et cherchent les blessés" hurle-t-il.

Le combat est terminé et Shaaragretu, seigneur du changement, créateur de la Main Pourpre s'en est retourné à son maître. Son châtiment sera exemplaire.

Une poignée de chevaliers panthères émergent de la poussière. Ils sont les premiers à arriver sur les lieux du carnage. Ils sont les premiers à poser le genou au sol devant le Baron.

"Vous ! Aidez-nous à sauver ce qui sont coincés sous-"

Mais les chevaliers ne bougent pas. Heinrich se tourne vers le grand capitulaire mais même le vieux guerrier de Sigmar vient de poser son genou au sol.

"Qu'est-ce que vous faites ? RELEVEZ-VOUS" hurle-t-il.

Gelt et le grand patriarche posent immédiatement le genou à terre. Plus par habitude que par croyance.

"Alors Gormmann, vous arriverez encore à vous relever avec toute votre arthrose ?"

Une dernière pique à l'encontre de son meilleur ennemi qui fume mais ne dit rien. Waltram, entouré par ces deux légendes, en fait de même.

Todbringer regarde autour de lui ; toute l'assemblée a le genou à terre même le hiérarque de Taal qui émerge d’un interstice. Il y a bien quelqu'un qui a gardé sa raison dans cet endroit ? Le nain, Baragaz, c'était son nom. Il se tient presque debout. Les deux mains appuyées sur le marteau d'apparat qu'il porte avec lui depuis leur rencontre à Karak Skygg.

"Vous, vous avez encore toute votre tête...

-Laissez-moi, Baron.

-Mais les autres sont tous devenus fous. Ils me traitent comme si j'étais...

-Oui.

-Mais je ne veux pas. Karl Franz est le légitime héritier de Sigmar. De quel droit m'avez-vous mis dans cette situation ? Ce n'est pas juste-

-JUSTE ? Vous osez me parler de justice ? Regardez devant vous ! Les corps, dix petits corps à vos yeux mais des géants aux miens. Les derniers de leur lignée. Et ils ne sont plus. Je suis le dernier de mon clan, et vous osez me parler de justice, Heinrich Todbringer ?

-Je... je m'excuse. Ils seront honorés comme des héros par le peuple de Middenheim.

-Des héros ? Comme le colonel Sievers ? Et quel est le prix de l'héroïsme, ô mon Baron ?"

Todbringer reste muet. Baragaz pousse un léger soupir.

"C'en est presque drôle. Je souhaitais retrouver le marteau de mon clan. En l'obtenant , j'ai tout perdu. Vous, vous vous refusez encore Ghal Maraz et tout l'Empire est votre. Laissez-moi, allez fêter votre victoire. Laissez le clan Grundilsonn enterrer les siens."

***

Konrad se relève, sous son armure et ses lourds vêtements. Sous la poussière, sa peau brille comme une luciole. Astrit est à ses côtés en train de soigner sa jambe sanguinolente. Il s'apprête à héler l'assemblée mais la prêtresse l'interpelle, de la pitié dans sa voix.

« Votre jambe est soignée, Konrad. Vous devez fuir immédiatement.

-Mais pourquoi ? Je viens d'aider à tuer le plus grand fléau que l'empire est connu depui-

-Vous êtes un mutant, Konrad ! Ils vous tueront dès qu'ils auront repris leurs esprits !

-Mais l'édit de l'empereur protège les mutants. »

Astrit lâche un rire noir, jamais la paysanne n'a semblée si triste.

« Des papiers dans le vent. Konrad, il faut fuir. C'est cruel, je le conçois mais je sais que vous resterez fort quoi qu'il arrive. Vite, partez. »

Konrad arrache une tenture, s'enroule dedans et prend la poudre d'escampette. Pas même un adieu à sa bienfaitrice mais le temps manque pour les embrassades. Très vite, la tache brillante n'est plus qu'un point perdu au milieu des jardins du palais.

« Adieu, graf de Gruntenwald, sauveur de l'empire. Au moins une personne n'oubliera pas votre sacrifice. »

***

Les portes du petit salon s'ouvrent et le chambellan annonce les héros de l'Empire à un homme fatigué, assis sur un trône et Ghal Maraz sur ses genoux. Les yeux de la femme à sa gauche sont pétris d'amour et de réconfort. L'enfant chétif dans ses bras à l'air en meilleur forme que son père.

Ils rentrent. Ils sont cinq. Le hiérarque de Taal semble si petit sous sa large peau de bête. Le grand magicien d'Ambre baisse la tête en permanence, incapable de soutenir le regard des puissants. Le Marienburgher, dans son plastron étincelant, est le seul qui reste à son aise quel que soit l'endroit. Le marin en lui, sans doute. Un nain habillé à la va-vite est guidé par une roturière. Son regard est perdu dans le vide. Son esprit est à des centaines de lieux d'Aldorf.

A la gauche de l'empereur, le baron Heinrich Todbringer étudie la moindre parole de Karl Franz, second de son nom. Dans quelques mois, un conclave sera appelé par un comte électeur, peut-être une comtesse électrice ? Et ce jour-là, un vote sera appelé. Un vote qui pourrait l'amener à prendre la place d'héritier de Sigmar. Ce n'est pas quelque chose qu'il souhaite... mais le destin n'a que faire du désir des hommes.

L'empereur, Karl Franz, Ghal Maraz sur ses genoux, prend la parole. Son timbre de voix est puissant, contrastant avec son corps affaibli.

"Vous, héros de l'empire, avez accompli l'impossible. Grace à votre force et votre courage, l'empire a été sauvé d'un insidieux complot. Grace à votre courage, les ignobles cultes de la Main Pourpre et de la Couronne Rouge ne sont plus. Le démon qui paradait dans le Volkshalle a été renvoyé à l'abime. Et vous avez..."

Il se tourne vers l'amour de sa vie et sa propre descendance.

"Vous avez sauvé ce qui était de plus précieux à mes yeux. Jamais je ne pourrais m'acquitter de cette dette."

Le chambellan s'étouffe dans sa barbe. Le protocole n'est pas respecté mais les empereurs n'ont jamais été très forts pour le suivre.

"Vos éminences Anders de Talabheim et Astrit d'Unterbaum, le dit des hommes est bien maigre face au choix des dieux. Je ne peux rien vous offrir qui égalerait Leur récompense."

Les garants de la vieille foi baissent la tête en signe d'humilité.

"Capitaine Ludwig Wollstanding, sachez que vous êtes et serez toujours le bienvenu dans l'empire. La citoyenneté est votre, si vous la désirez.

-Merci, Sire.

-Et vous, messire Baragaz. Je ne peux restituer ce que vous avez perdu. Le nom du clan Grundilsson sera gravé à jamais dans les piliers du Volkshalle, comme tous ceux tombés en ce jour."

Le nain regarde par la fenêtre, il lui semble entendre un luth non loin d'ici. Jadis, il a été musicien. Dans une autre vie.

"Toutefois, j'ai là une missive du royaume des montagnes grises. Le roi, notre ami, est prêt à vous accepter au sein de sa lignée pour votre courage. Un jour, quand vous le souhaiterez, un mariage avec l'une de ses nombreuses nièces pourra être envisagé.

-Et que servira-t-il à un gentilhomme de gagner le monde entier, s'il perd son âme?

-Pardonnez-nous ?

-Il plaisante votre majesté, il apprécie infiniment votre récompense, intervient le chambellan.

-C'est une citation, » renchérit Waltram, « la tragédie du château Drachenfeld de Dietief Sierk, sire.

-Ah, nous ne sommes pas allés à l'Opéra depuis de lustres."

Enfin, il se tourne vers le magicien.

"Herr Münch, vous n'êtes ni étranger, ni soumis aux dieux, c'est donc vous qui jouirez de la récompense terrestre que j'avais envisagé pour votre coterie de héros. 20 0000 couronnes vous seront témoignées en guise de service à Notre Personne. Agenouillez-vous."

Ghal Maraz se pose délicatement sur les épaules de Waltram. Il ne prend pas feu.

"-Vous voilà désormais Graf Waltram Munch de Wittgendorf. Nul ne pourra jamais douter de votre bonne foi et vos intentions. Ghal Maraz reconnait la pureté de votre âme.

W... Wittgendorf ?" s'exclament nos héros comme un seul homme.

***

Du sort de Baragaz, saltimbanque, chasseur de primes et de celui de Ludwig, marin, prêtre guerrier de Manaan. Héros de l'empire.

Letting go - God of War: Ragnarok

Des dizaines d'âmes, gamins dans les bras et besaces sur les épaules, défilent à travers la porte ouest d'Aldorf. Le "temps des troubles" comme les tours albâtres de la cité de Sigmar ne seront bientôt plus qu'un lointain souvenir. On parle de Sigmar réincarné brandissant Ghal Maraz. On parle de beaucoup de choses sur la route de l'exil.

Sur une colline, Baragaz fils d'Alrik, petit fils d'Alaric, dernier enfant du clan Grundillsonn regarde les réfugiés repartir. Ils ont tout perdu et pourtant gardent en leur sein une richesse qu'il leur envie : l'espoir.

"Vous avez manqué à tout le monde !"

Ludwig, toujours un sourire franc sur le visage, le rejoint. Il porte un lourd sac sur les épaules et a rangé son armure. Il regarde le flot de transhumance quitter doucement la grande route. Face au mutisme du nain, il continue :

"Waltram a pris une péniche pour Wittgendorf. Astrit et Anders sont partis sous bonne escorte par la porte est. Ils comptent s'arrêter à l'auberge des trois plumes, ce qui a beaucoup fait rire Waltram. Astrit a pleuré et j'ai cru voir une larme sur la joue du magicien. Cet adieu n'avait pas la même saveur sans votre présence. Tous ont demandé de vos nouvelles."

Baragaz déplie une dernière fois l'acte mandaté par l'empereur. Une nouvelle vie dans les montagnes grises. Retourner d'où les siens se sont exilés il y a cent ans. Gagner quelque chose, perdre tout le reste.

Le guerrier de Manaan observe les lèvres du nain bouger d'elles-mêmes. Elles tremblent sous l'effet des graves voyelles khazalid qu'il marmonne. Le sang du Marienburger prend le dessus :

"Baragaz, nous n'aurions jamais triompher sans vous. Vous seul avez eu le génie donner le marteau au Baron. Ghal Maraz donné par un nain à un ulricain. La boucle est bouclée et l'unité restaurée. Vous devriez... vous devriez écrire une chanson à ce sujet !"

L'inspiration vient au barde.

"-C'est une bien meilleure chose que je fais, que je n'ai jamais fait ; c'est un bien, bien meilleur repos auquel je vais, que je n'ai jamais connu."

La lourde paluche du soldat sanctifiée se pose sur l'épaule de son ami. Il est à genoux devant lui.

"Il est un peu tôt pour aller se coucher, vous ne pensez pas ?"

Baragaz soupire.

"Peut-être. Que comptez-vous faire ?

-Comme je l'ai dit à sa Majesté, beaucoup de gens sont morts pour lui amener Ghal Maraz. Esther, Adric, Hans, Hannah... et même Sievers. Ces gens méritent qu'on se souvienne d'eux. Je me rends dans leurs villages, leurs foyers. Leurs proches méritent de connaître leur fin, non, de connaître leur courage. Ce Lorenz par exemple, dans les bois sanglants."

Le nain fronce un sourcil.

"Mais Wollstanding, si ce que Waltram disait est vrai. Il a 1500 ans et nourrit des araignées géantes !

-Et alors ? Ce n'est pas un mauvais bougre s'il était un ami d'Esther. Et vous qu'allez-vous faire ?

-Je ne sais pas. Je suis seul maintenant.

-Vous n'avez jamais été seul, mon ami. Jamais. Venez avec moi ! Vous êtes bien meilleur conteur que je ne l'ai jamais été. »

Baragaz se redresse pour la première fois depuis des jours. Peut-être que ce voyage sera une belle occasion d'honorer les siens après tout.

Ludwig ouvre son sac et en sort un lourd instrument. Une magnifique cornemuse sertie d'ivoire d'Araby. C'est une chose magnifique.

« J'ai trouvé cela dans les salons du palais. Le prince Luitpold ne me paraissait pas le genre à en jouer."

Baragaz caresse l'ivoire un instant. Son visage s'illumine à mesure que les souvenirs affluent. Enfin, il l'accroche sur son dos. L'instrument vient rejoindre le marteau de ses ancêtres. Pour la première fois depuis soixante-dix ans, il est complet.

C'est bien.

"Quelle est la première étape, Ludwig ?

-L'anguille ! Descartes a collecté quelques dettes et sa famille serait bien contente de recevoir quelques piécettes de Karl Franz, non ?

-L'anguille, c'est au sud, pas à l'ouest.

-Ha ha, au temps pour moi. Au temps pour moi. Passez devant. »

***

Du sort d'Anders, hiérarque de Taal et d'Astrit, prêtresse de Rhya, héros de l’empire.

Never to return - Pyre

Anders, escorté par le maître des chasseurs cornus et le fidèle chevalier du cerf, s'approche. La jeune femme est en train de discuter avec l'un des dockers. Les troubles arrivent à leur fin, les gangs se sont enfin calmés et le trafic fluvial reprend de plus belle.

« Astrit, nous ne pouvons plus tarder. Il y aura d'autres occasions de flâner à Aldorf. Le reste des hommes nous attendent à la porte est. Talabheim nous attend. »

Astrit observe Anders Laüt. Il n'a pas vingt ans et pourtant le monde repose sur ses épaules. Choisi par un Dieu, il s'avance encore et encore, apprenant de ses erreurs, suivant un chemin tracé dans la solitude. Il continue de parler, incapable de s'arrêter.

« Dame Krieglitz-Untern n'est pas du genre à apprécier les retardataires. Le bout de papier qu'elle a signé n'a que peu de valeur si nous ne nous hâtons d'aller lui faire des courbettes.

-Je ne viens pas.

-Qu-quoi ?

-Je ne viens pas, Anders. Je viens d'affréter un navire pour Kemperbad, ensuite je ferai route jusqu'à Umgarten. »

Le hiérarque est tétanisé, ses deux hommes restent de marbre.

« Mais les deux hiérarques agissent toujours ensemble, comme Taal & Rhya. Unis. Les gens de Talabheim ont besoin de toi. »

Il baisse le regard. La peau de cerf enveloppe toute sa tête.

« -J'ai besoin de toi, » murmure-t-il.

Une main douce vient retirer la coiffe du hiérarque. Astrit embrasse doucement le hiérarque sur le front.

« Tu n'as pas besoin de moi, tu n'as jamais eu besoin de moi. Taal t'a choisi pour sauver l'empire des hommes, pour forger des liens éternels entre toi et les autres. Tu as uni un répurgateur et un sorcier sauvage, le loup et la comète. Tu n'as pas besoin de moi.

-Mais, pourquoi ?

-Je suis lasse, Anders. Je ne suis pas née dans une cité, je suis née à Unterbaum. J'ai voulu voir le monde et j'y ai vu tout ce qu'il y avait à voir : la mort, la cruauté et la folie. Bien sûr, toi et les autres ont montré autre chose : le courage, l'abnégation et parfois, rarement, l’espoir.

-Mais Esther et Adric sont morts pour nous.

-Raison de plus pour les honorer, ne penses-tu pas ? Ma place est dans les champs, ma place est dans les foyers aux côtés des sages femmes et des semeurs. Là est le domaine de Rhya. Pas dans l’œil de Taal.

-Je ne sais pas si j’aurais la force sans toi.

-J’ai connu un jeune homme plein de ferveur capable de convaincre une paysanne de quitter son trou et de le suivre à l’autre bout du monde. Ensemble, ils ont combattu monstres et démons. Je suis sûr que ce jeune homme se cache quelque part. ICI. »

Elle appuie son doigt contre la poitrine d’Anders. Elle perçoit son cœur vibrer.

« Mon seigneur… » interrompt le chevalier.

Anders ferme les yeux. Encore une fois, le maitre de la chasse appelle son suivant.

« Allons-y. »

Les trois hommes se dirigent vers la porte nord d’Aldorf, en direction du Talabecland. Pris de remords, Anders se retourne vers sa moitié qui s’apprête à monter sur le navire.

« JE VIENDRAIS A UNTERBAUM ! »

Elle acquiesce d’un sourire triste. Comment un orateur aussi doué pouvait-il être un si piètre menteur ?

Passée la porte, le chevalier du cerf et le chasseur cornu se jette un regard perplexe. Leur maître n’a pas pipé mot depuis leur départ. Sombres sont ses pensées et profond est son désespoir. Les deux hommes se haïssent mais leur respect du hiérarque est plus grand encore.

« Votre éminence, commence le chevalier, me permettriez-vous de faire demi-tour ?

-Quoi, » marmonne-t-il, « tu as oublié ton épée ?

-Non, je voudrais aller retrouver Dame Astrit.

-Pardon ? N’as-tu pas entendu son désir de quitter notre compagnie ?

-Oui, VOTRE compagnie, votre éminence. Mais puisque vous avez mis un arrêt à vos avances romantiques, peut être que moi… je peux désormais tenter ma chance. »

Le visage d’Anders devient rouge.

« Oh, » interrompt le chasseur cornu, « permettez-moi, votre éminence, d’aller faire la cour à Dame Astrit. Après tout, vous avez eu votre chance pour lui prouver votre force et ce n’est pas un tocard de chevalier qui la subjuguera. Non, ce dont Dame Astrit a besoin c’est d’un homme, UN VRAI, vivant dans la nature. Incorruptible face à la puanteur de la civilisation. »

Anders serre de rage sa selle un instant.

« Vous… »

Puis il aperçoit le sourire en coin sur le visage des deux hommes. Il comprend enfin leur petit jeu.

« Vous êtes les pires serviteurs de Taal que le vieux monde n’ait jamais connu. »

Et les trois hommes éclatent de rire.

***

Du sort de Waltram, grand magicien d’Ambre et graf de Wittgenstein. Héros de l’empire.

A better end - Drakengard 3

Le jeune homme somme le batelier de s’amarrer au quai. Le terme est trop généreux. Il y a certes des lattes de bois éparses mais rien n’a été entretenu pour accueillir des navires depuis bien longtemps. Devant lui, les ruines d’un village, réclamé par la nature florissante, présentent un paysage pittoresque et apaisant. Cela lui prend trois bonnes heures pour trouver la raison de sa venue. Une petite cabane au milieu des champs. De cet abri, on peut voir les ruines d’un immense château sur la falaise. Les bonnes gens de Kemperbad murmuraient des prières à Sigmar quand il parlait de Wittgendorf mais les raisons de leurs craintes lui semblent très exagérées.

Enfin, l’objet de son voyage lui fait face : un homme habillé de peaux de bêtes s’approche de lui, guidant un troupeau de moutons par la seule force de sa volonté.

« Maître, je vous cherche depuis des semaines.

-Je ne suis plus ton maître. Tu es magicien impérial désormais, je le vois à la licence qui pend de ta besace.

-Vous serez toujours mon maître. »

Waltram grimace.

« Si tu souhaites manger et te reposer ce soir, tu es le bienvenu.

-Je ne veux pas abuser de votre hospitalité alors je serai bref. Revenez avec moi à Aldorf.

-Non.

-Mais Gelt est désormais grand patriarche et –

-Non.

-Mais vous pourriez accomplir de SI GRANDES CHOSES comme second de la fraternité d’ambre. »

Anders regarde son cheptel.

« C’est une vie simple, ici. Préférable.

-Mais POURQUOI ? Vous avez sauvé l’empire, vous avez prouvé mille fois votre allégeance à l’empereur. Votre ambition ne peut pas s’arrêter à quelques moutons. »

Le magicien sourit.

« J’ai passé des années à fuir l’empereur. Des années, traqué comme une bête pour mes dons. Un répurgateur a failli me passer au pilori pour ça. Puis nous sommes devenus amis. Et il est mort depuis. Un ennemi de l’empire a failli triompher parce que je VOULAIS prouver ma bonne foi. J’ai appris tout ce que je devais savoir sur la nature humaine. Tout. Mes amis sont morts pour que je vive. Même mon chien est mort. Morts pour mon ambition et ça n’en valait pas la chandelle.

-Alors, vous allez rester là ? Au milieu des herbes folles et des herbivores ?

-C’est une vie simple, » sourit-il, « préférable.

-Je tâcherai d’apporter cette nouvelle au grand patriarche.

-Je suis sûr que tu le feras.

-Il n’appréciera pas votre réponse.

-A n’en pas douter. »

Anders regarde le jeune homme descendre la colline. Il n’est même pas resté pour prendre le thé. Il espère de tout son cœur qu’il ne cèdera pas aux sirènes du pouvoir. Après tout, c’est un magicien d’ambre. Quel intérêt pour lui ?

La nuit s’approche et les bêtes doivent être ramenées dans l’enclos.

« Allez, le chien, on y va c’est l’heure. »

Anders tourne la tête où devrait être son chien stupide, fidèle compagnon canidé. Mais seules les mauvais herbes répondent à son appel. La douleur de la réalisation foudroie son esprit.

« Et merde. »

***

Du sort de Konrad, maître ingénieur et graf de Grutenwald. Héros de l’empire.

Jenny's Theme - The Darkness

Une rumeur grandit dans les montagnes du milieu. Les guetteurs du piquet murmurent qu’une créature étrange rode à travers les cols. Parfois, un berger perd un mouton et parfois les villageois du Middenland se réveillent au milieu de la nuit, réveillés par les hurlements de leurs bêtes. Un humanoïde fluorescent est alors aperçu sous les rayons de Morrslieb. Est-il un mort-vivant ? Un mutant ? Personne ne le sait mais la rumeur enfle.

Middenheim a envoyé deux agents du M.I.N.O.U pour enquêter dans ces bourgs. Les sergents Mulhder et Skellig ont inspecté les bois environnants et les collines en vain. Toutefois, le témoignage d’une petite fille s’est avéré des plus intéressants.

L’enfant affirme que la brillance est un homme. Un héros. Il a sauvé l’empire d’un grand démon qui menaçait l’empereur lui-même. Les deux agents du M.I.N.O.U ont certes entendu parlé de choses étranges à Aldorf mais tout cela leur semble distant. Comment une petite fille peut-elle savoir tout cela ? L’intrus est donc un mutant. Un mutant se présentant comme « graf de grutenwald » à l’enfant influençable. Il affirmait qu’un jour, il se rachèterait auprès des dieux, et qu’il mettrait fin à sa malédiction. Ce jour-là, il se présenterait devant les portes de son château et prendrait ce qui lui reviendrait de droit.

Un jour.

La petite fille attesta qu’en repartant dans les bois, une poule dans les mains en guise de repas, l’étrange individu pleurait à gros sanglots.

De ce qu’il advint de ce « graf », nul ne le sait.

Ou alors ils en gardent le secret.

FIN DE LA CAMPAGNE IMPERIALE

à moins que...

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Empire in Ruins - Séance Bonus

Où je vous dis ce qui ne s'est pas passé avant de vous quitter pour de bon.

(basée sur les fins alternatives du compagnon de l’empire en ruines)

Wanda est une acolyte timide et maladroite de Morr qui œuvre à Middenheim. Les autres prêtres dénigrent sa présence. Il faut dire qu’elle a interrompu un prêche du grand prêtre il y a deux mois et que ce dernier a la rancune facile. La voilà réduite à préparer les corps non-réclamés avant de les jeter de la Fauschlag.

Mais Wanda a un secret.

Wanda rêve.

Le seigneur des songes lui envoie chaque nuit des signes. Les visions sont tour à tour apaisantes et cauchemardesques. Le répurgateur, Erhardt, lui a conseillé de noter ses rêves chaque matin et depuis ce moment, elle s’exécute religieusement.

Quatre visions sont particulièrement vivides parmi les entrées de son journal.

Yann Zuntermann : l’araignée en sa toile

(conditions : Gideon est hors-jeu, Ghal-Maraz perdu et Weismeir est mort)

Une femme franchit les portes d’une cité pleine de fumée et de cendres. Mes lecture me laissent supposer qu’il s’agit de Nuln. Elle porte un croc runique à la ceinture, le fourreau couvert de sang. Toute trace de douceur a disparu du visage d’Astrit d’Unterbaum. Un pendentif de Rhya et une alliance sont les seules coquetteries qu’elle se permet désormais.

Son voyage à travers le long du Talabec et le Reik n’a été qu’horreur et désolation. Les forces loyales à l’empereur affrontent la sédition du nord et de l’est. Les licences magiques n’étant plus nécessaires, les désastres pullulent à travers les campagnes et les villes. Pire, la révocation des chartes féodales a rendu fou toutes les familles nobles et hystériques les roturiers. Ubersreik n’était qu’un prélude et les personnes assez intelligentes pour le voir ont été assassinées.

Baragaz, Anders, Waltram, Konrad, Erhradt, Ludwig – des noms familiers.

Emmanuelle Nacht, Grey Immanuel Ferrand, Volkmar le sévère – des noms prestigieux.

Une fois Zunterman débarrassé du prince Luitpold et de sa mère, cantonnés au grand hospice, il a eu les mains entièrement libres pour faire ce qu’il voulait. Le chaos est total et Zunterman est au premier rang pour admirer l’horreur.

Astrit et ses compagnons auraient pû sauver l’impératrice le jour où ils l’ont eux-mêmes conduite à l’hospice. Si seulement quelqu’un les avait prévenu du sort d’Anders et des autres.

Maintenant, la hiérarque de Rhya est seule au milieu de la folie des uns et des autres. En se salissant les mains, elle est devenu comtesse électrice de Talabheim. C’est la seule raison pour laquelle la grande comtesse Emmanuelle accepte de la rencontrer. Astrit espère que la cousine de l’empereur ou plutôt de l’homme agonisant dans son palais l’aidera à exfiltrer le petit prince et sa mère. Un contingent de la Reiksguard protège désormais le grand hospice de Shallya.

Une fois les deux nobles exfiltrés, il faudra les amener à travers les Montagnes Grises, puis en Bretonnie avant d’atteindre la Bretonnie et enfin la Tilée. Là, Nuln pourra être atteinte par le tunnel Alimento en quelques semaines.

Il est sûr que Zunterman ne restera pas à se tourner les pouces mais c’est là leur seule option. Le jour proche où Karl Franz mourra alors il sera trop tard. Le prince couronné Wolfgang succédera à son oncle et le magister magistri tirera ses cordes.

Tout ce qu’il reste à faire est de convaincre Emmanuelle de Nuln de la sagacité de son plan.

La revanche de Karl-hans Weismeir : l’effondrement de l’empire

(conditions : l’invocation n’a pas lieu, les Neuf Yeux survivent, Ghal-Maraz est retrouvé et Zunterman est mort)

C’est une autre ville que je vois cette nuit : Ubersreik.

Baragaz court à travers les rues de la ville, poursuivi par une horde de chevaliers et le juge suprême de la Haute Cour du Reikland mène la charge.

Karl-Hans Weismeir jubile. Il n’a rien oublié de cette nuit où le nain, le prêtre et le marin l’ont poursuivi à travers les rues de SA ville et l’ont fait tombé dans la Faushlag. Son retour a été certes compliqué mais il s’est accroché.

Arrivé à Aldorf, il a d’abord courbé l’échine devant ce falot de Zunterman, se pliant à toutes ses suppliques. Après l’attentat contre Katarina, Karl-Hans a compris que Zunterman le conduirait à sa mort, alors il a improvisé. En glissant une note sur un lieu de rendez-vous de la Main Pourpre, Baragaz et les autres ont pu mettre un terme à la Main Pourpre d’Aldorf. Bien sûr, lui « était malade » ce soir et ne s’est pas rendu à la grande messe. Zunterman et les autres morts, le maître de loi avait désormais les mains libres pour s’approprier l’Empire. Certes, il ne pouvait pas montrer son visage au petit conseil mais les jouets de Zunterman étaient encore disponibles : les neuf yeux et le prince couronné Wolfgang.

Un javelin dans le dos fait tomber le nain au sol. Wasmeir s’arrête et descend de cheval. Il sort son épée.

Middenheim n’était qu’un prélude, Aldorf est devenu son chef d’œuvre. En influençant le futur empereur, il fut facile de dicter la création de la Haute Cour du Reikland : une seule cour de justice unifiée, nommant tous les juges à travers l’Empire et rendant caduque toutes les lois locales. Les nobles devinrent furieux contre ce crime de lèse-majesté et même des alliances millénaires avec les nains furent mises à mal.

Baragaz voit l’homme replet devant lui, entouré par une dizaine de chevaliers. Il sait que sa dernière heure est venue mais il connait le bonhomme. Il l’assaille de questions sur sa survie, sur ses plans machiavéliques. Weismeir est bien content de répondre. Il a attendu pour sa vengeance, il peut bien attendre quelques minutes de plus.

Après tout, il a accompli plus que tous les Magister Magistri avant lui, non ? L’empire a désormais un empereur à Aldorf, un à Middenheim et une impératrice à Nuln. Le duc de Parravon a relancé une guerre pour annexer Vorbergland et les orcs ont pris le col du feu noir. Il ne restait plus qu’à trouver une raison pour cette troupe d’idiots de sortir de Middenheim. En laissant Leopold von Jungfreud aller au nord et promettre à Todbringer que Ubersreik se soulèverait pour lui, ces idiots se sont déplacés jusqu’ici, droit dans SON piège.

La vengeance est si douce.

Quand l’épée de Karl-Hans Weismeir s’enfonce dans la gorge du nain, le maître de loi perçoit un sourire sous sa barbe. Il n’entend pas la flèche siffler et lui perforer la poitrine.

Le fruit de Lieberung : L'empereur du Chaos

(conditions : l’invocation n’a pas lieu, Zunterman et Wesmeir sont morts)

De sombres nuages s’accumulent au-dessus de Marienburg. La ville est toujours une cité franche mais pour combien de temps. L’empereur Wolfgang a bien des plans sur les contrées limitrophes et tous connaissent sa puissance.

Dans une petite auberge, un garde noir, un vieux marin et Konrad attendent à une table. Leurs invités tardent à arriver et ils sentent la pression autour d’eux. Enfin, la porte s’ouvre. Tyrhus Gormann, jadis patriarche des collèges de magie rentre, accompagné de Jaina Eberhauer, grande magicienne de Middenheim. Elle n’a pas oublié Waltram qui l’a sauvé des griffes d’une vampire et vient payer sa dette. Gormann est arrivé en sang à Middenheim. Il lui a expliqué la situation mais elle peine encore à y croire. Le vieil homme estime que seules les personnes dans l’auberge sont en mesure de sauver l’empire.

Tout le monde s’assoit. Le garde noir retire son casque. C’est moi ! Couverte de balafres et le teint blafard.

« Bien, il n’y a pas de temps à perdre, commence le vieil homme. Vous allez naviguer jusqu’à Ulthuan et donner cette bague aux elfes. Elle est transmise à chaque patriarche des collèges de magie. Teclis comprendra et avec un peu de chance, le roi phénix.

-Et après, demande Konrad. Vous pensez vraiment que le champion dans l’ombre va se laisser déposer même par les elfes ?

-Non, coupe Jaina. Mais avec leur soutien, le graf Todbringer pourra faire sécession et dévoiler la perfidie de Wolfgang. La bataille pour sauver l’empire pourra commencer.

-Tout de même, rumine Konrad. Comment en sommes arrivés là ? Où est l’architecte de cet horrible situation ? »

Tout le monde reste silencieux. Le marin allume sa pipe.

-Dans un fossé, à douze lieux de l’auberge des trois plumes, sur la route entre Aldorf et Talabheim. Il nourrit les vers de terre depuis dix ans.

Mon « double » lève un sourcil, contrainte par le devoir de silence. Ludwig joue les professeurs.

« Kastor Lieberung, c’était son nom. Le magister impedimentiae de la Main Pourpre de Nuln. Il voulait unir les Mains Pourpres et amener l’avènement du Champion dans l’Ombre. Il a réussi.

-Mais vous l’avez tué !

-Oui mais son plan était déjà enclenché. Il a recruté les Neuf Yeux pour laver le cerveau du prince couronné. En voyant Erhardt, « jumeau » de leur maître, ils ont compris que quelque chose n’allait pas. Lorsque nous avons ramené Ghal Maraz, l’un d’eux nous a alerté sur la fausse garde d’honneur de la cérémonie. Quoi qu’il dût se passer ce jour-là, rien ne se produisit.

-Et la suite, nous la connaissons trop bien, ma chère Jaina, grogne Gormann. Wolgang a fait preuve d’une infinie patience. Il a vendu Zunterman et Weismeir pour venger la princesse Katarina. Il a cédé aux revendications d’Emmanuelle et de Todbringer. Il a fait des réformes. Tout le monde l’aimait, tout le monde vantait la sagesse du futur empereur. Et combien d’années a-t-il attendu ?

-Huit ans, poursuit Jaina. Il a attendu huit ans avant de déclarer partir en « pèlerinage ». Il s’est bien moqué de nous. Il allait voir Enrgim von Horstmann, le traite. Fort d’un nouveau savoir magique, il est revenu, prêt à réformer l’empire. Liberté de religion, liberté pour pratiquer toute forme de magie. Et quand Volkmar, Anders et Jarrick ont pointé la supercherie, ils sont tous morts dans de mystérieux incendies.

-Et même moi, j’ai failli mourir. Il m’attendait dans son palais. Son véritable visage… Par Sigmar, je. »

Le vieil homme se met à trembler.

Wanda, Ludwig et Konrad se lèvent. Le navire les attend. Leur objectif est clair et l’échec n’est pas une option. Leurs compagnons ont payé leur aveuglement de leur vie, eux ne feront pas la même erreur. La bataille pour sauver l’empire commence.

Les PJ gagnent : l’empire ressuscité… plus ou moins

(conditions : l’invocation n’a pas lieu, Zunterman et Wesmeir sont morts, les neuf yeux aussi)

Ce rêve ne s’est révélé qu’une seule fois à moi et pourtant c’est un beau souvenir que je chéris durant ces temps troublés.

Je vois cinq héros sous leur meilleur jour.

Anders Laüt, hiérarque de Taal. A quelques jours de la cérémonie de la remise de Ghal Maraz, il confronte Ermine Von Liebwitz dans les celliers du Volkshalle et comprend que le reliquaire est un faux. Il part immédiatement à la rencontre Grey Immanuel Ferrand et le grand théogoniste et les convainc de faire la cérémonie dans la grande cathédrale de Sigmar.

Konrad de Gruntenwald, ambitieux ingénieur. Lettré astucieux, il trouve suffisamment de preuves pour prouver la culpabilité des « neuf yeux » qui sont discrètement envoyés dans les geôles de l’ordre du marteau d’argent.

Baragaz Grundilsson, éternel troubadour dawi. Il bloque la porte de service à l’arrière de la cathédrale de Sigmar et empêche Karl Hans Weismeir de participer à l’attentat contre Katarina Todbringer. Le maître de loi félon finit mort dans un caniveau ; une mort bien méritée.

Waltram Munch, magicien rebelle. Dès la bataille du Rocher Scintillant, il comprend que Yann Zuntermann cherche à manipuler son monde. Il lui envoie de fausses informations, gonflant l’égo du magister magistri avant de le jeter en pâture aux Graf Holzkrug et Immanuel-Ferrand. Sa mort sera longue et douloureuse.

Enfin Ludwig Von Wollstanding, prêtre guerrier de Manaan. Comment un simple marin a pû comprendre la menace de l’ennemi intérieur ? A travers de longues soirées passées à échange avec l’érudit farfelu Quintus Fassbinder, il comprend qu’un démon majeur nommé Sharagretu attend l’heure de sa résurrection. C’est par sa vigilance que tous ses compagnons redoublent d’efforts pour empêcher ce jour funeste.

Les héros ont triomphé d’un démon majeur, un sorcier, un mort et un maître espion. Hélas, l’Empire lui reste l’empire.

Dans ce rêve, les tensions restent vive entre Sigmarites et Ulricains et les comtes électeurs. Rien n’est vraiment résolu. La révélation des Neuf Yeux jette un froid parmi les comtes électeurs, tout comme la perfidie de Zuntermann qui glace la plupart des nobles.

Qu’importe, l’empereur Karl Franz, remis sur pied, s’active pour sauver son empire. Un grand conclave est proclamé. Le plus ambitieux depuis l’arrivée de Magnus le Pieux au pouvoir. Le prince couronné Wolfgang devient Prince de Vorbergland et est « rééduqué » par les répurgateurs. L’ostermark, le nordland et l’hochland deviennent des provinces impériales. Le Middenland et Middenheim sont fusionnées, Nuln absorbe le Sudenland et Talabheim et le Talabecland ne sont plus qu’un. Des mariages sont réalisés, des ambitions aussi, d’autres n’ont que leurs yeux pour pleurer. La loi est dure mais c’est la loi.

L’empereur se marie enfin avec Maria-Luise et proclame Alia, leur fille, comme héritière de l’empire. Son éducation est supervisée par les cultes de Sigmar, Verena et Ulric. La vieille foi leur donne sa bénédiction. Ubersreik reste une ville indépendante mais les Jungfreud sont largement compensés.

Tout le monde est heureux ou presque. Les menaces externes et internes à l’Empire n’ont pas disparu pour autant mais les héros, eux, profitent de leurs 20 000 couronnes d’or et du fief de Wittgendorf.

C’est tous ensemble qu’ils décident d’aider Waltram. Durant près d’un an, ils partagent les déboires et difficultés à remonter un fief corrompu par cinq générations de Wittgenstein. Seuls les efforts combinés d’individus aussi composites qu’eux peut racheter un tel domaine.

Quatre saisons plus tard, c’est le temps des adieux. Il y a quelques larmes et beaucoup de rires. On pense encore une fois à tout ceux qui n’ont pas pu terminer ce voyage puis les premiers navires partent. C’est la fin du voyage.

Et je me réveille, pleine d’espérance.

FIN

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Voilà, j'espère que ça vous a plu. Cinq mois de résumés à recopier durant les pauses au taf. mort
Si vous avez des questions plus "techniques", n'hésitez pas à me les donner et j'y répondrais.

Je vais essayer de faire quelques vidéos pour expliquer les points difficiles de la campagne dans les prochains mois.

A+

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Magnifique. Merci pour ce superbe travail, cela va aider bien des MJ. Il y a juste 2 fois l'indication "scéance 8" pour Empire in ruins.