Un JDR ou AP, peut-il être engagé ? 767
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Oui tu as raison.
alanthyr
Finalement peut importe le message si c'est un JDR de seconde zone en terme de qualité.
Néanmoins le positionnement d'un auteur au détriment d'une perte potentielle d'une partie de sa clientèle me semble quelque peu particulier. (Il est vrai que le marché du JDR est tellement large que l'on peut se foutre de la gueule de potentiels clients ... )
Mais tu vois, je préfererai que ce soit clairement annoncé par l'éditeur comme quoi via tel JDR, il se positionne comme militant de telle cause, au moins les choses seraient claires et actées.
Ce qui n'est pas le cas ...
Pour ma part, je ne considère pas que dire la meneuse au lieu de le meneur suffise à en faire un jeu engagé. C'est un jeu dont les auteurs ont décidé de s'adresser plus fortement aux femmes (en plus des aspects pratiques, ou qui s'accomode bien de ce petit bonus à l'aspect pratique). Je n'y vois pas de tentative de convaincre qui que ce soit, ce qui me semble un prérequis pour qualifier un jeu d'engagé.
Du coup, je ne comprend pas vraiment pourquoi il y aurait besoin d'annoncer quoi que ce soit clairement. Et puisqu'on en parle, c'est le titre du livre écrit en gros, ça a été semble-t-il discuté pendant le live, on en parle ici : que devrais faire l'éditeur pour que tu considères que c'est "clairement annoncé" ? passer des pubs sur TF1 ? louer un 4x3 devant ta fenêtre ?
Je t'invite à regarder les quelques vidéos qui tournent de parties des années 80 avec ces jeunes hommes qui pratiquent le tranchage de tête à tout va de façon exaltée (je l'ai fais).
Spark5262
Nous sommes, tout autour de notre table, de vieux et des vielles joueuses de JDR et le tranchage de tête nous exalte toujours....
En fait Julien, c'est une habitude que tu as de citer paragraphe par paragraphe les propos d'autrui pour essayer de les démonter, ce qui donne l'image d'une personne qui cherche juste à prouver qu'elle à raison.
Je cite les propos auxquels je réponds. Je sais que certains "prennent ça pour". C'est juste que je réponds à ces propos.
Enfin voilà le pourquoi de " la porte close ".
Je n'en suis pas certain. Mais c'est gentil de tenter de m'expliquer pourquoi je fais mal les choses. Mais j'aime qu'il soit clair à quelle partie du discours je réponds. D'abord parce que je m'oppose rarement à l'intégralité d'un discours (et citer permet aussi de ne pas citer les parties qui ne posent pas de soucis), et ensuite parce que ça me permet d'être précis et ciblé.
D'ailleurs, je ne cite pas toujours. Ou parfois je cite l'ensemble. Et ces moments sont les moments où c'est le fond global qui me pose soucis.
Bref, le forum m'offre des outils permettant de combler le manque d'organique dans une discussion textuelle, et je l'utilise. Je le fais depuis que les balise "quote" existent, et je pense que ça ne changera pas. Je suis désolé que ce soit interprété a contrario de son utilisation. Mais il y a de très fortes chances que ça ne change pas.
fin du HS.
En lecteur de ce sujet et du reste du forum le problème à mon avis ce n'est pas les avis dythirambiques sur le choix de "Meneuse", mais plutôt tous ceux pour qui cela semble un problème énorme.
Franchement en tant que lecteur, joueur, meneur, roliste que le terme utilisé pour le jeu soit "meneur" ou "meneuse" cela ne change strictement rien.
Ce qui m'interesse c'est le choix des illustrateurs, le choix des règles, le monde proposé, etc.
Franchement je trouve halucinant que le choix de "meneuse" fasse couler autant d'encre alors que, par exemple, le choix de n'aller que jusqu'au niveau 8 (ou 9 j'ai un blanc) dans les règles est un choix qui m'aurait sembler pretter beaucoup plus à critiques / discussions.
- Ombreloup
Une question me passe par la tête - sur le ton de la boutade, je ne voudrais que les esprits s'échauffent (trop vite)
... Que faut-il penser du logo de BBE ? un brin masculin non ?
Et plus sérieusement on aborde une question plus sociétale, qu'il faut être vigilant avec les portes fermées et que somme toute le fait d'avoir ces échanges me semble un bonne chose pour la parité. L'engagement peut être sur des questions de genre mais qu'il peut également s'ancrer sur les enjeux poursuivis, sur son prix (rendre le jdr financièrement plus accessible est également un engagement me semble-t-il - certains auteurs et éditeurs l'ont fait). Si on regarde les illustrations, il me semble que le jdr est encore dans une logique assez stéréotypée (corps sveltes et musculeux, plastiques irréprochables). A nous de faire évoluer les mentalités dans la pratique du jeu de rôles.
- Nioux
Pour ma part, je ne considère pas que dire la meneuse au lieu de le meneur suffise à en faire un jeu engagé. C'est un jeu dont les auteurs ont décidé de s'adresser plus fortement aux femmes (en plus des aspects pratiques, ou qui s'accomode bien de ce petit bonus à l'aspect pratique). Je n'y vois pas de tentative de convaincre qui que ce soit, ce qui me semble un prérequis pour qualifier un jeu d'engagé.
Carmody
D'un côté je suis d'accord avec toi, de l'autre je lis plusieurs fois dans le topic en substance "ça dérange, c'est donc que l'objectif est atteint", ce qui est une affirmation claire d'une intentionnalité préalable.
Edit : Après, je ne sais pas pourquoi un topic sur le JdR engagé en général catalyse autant sur le non événement du titre d'un seul ouvrage.
- Frostphoenyx
D'un côté je suis d'accord avec toi, de l'autre je lis plusieurs fois dans le topic en substance "ça dérange, c'est donc que l'objectif est atteint", ce qui est une affirmation claire d'une intentionnalité préalable.
Non, c'est une constatation en réalité. Le seul fait que ce terme dérange, quelle qu'en soit la raison, et fasse réagir certains avec une étrange virulence, montre que c'est salutaire parce que ça bouscule. Ce qui ne signifie pas que l'intentionnalité est de bousculer. Mais clairement le fait même que ça bouscule montre qu'il faut continuer à faire en sorte de banaliser la chose à terme.
Il y a une différence entre une intentionnalité, la constatation d'un phénomène, et même l'anticipation du phénomène.
- DSC1978
C'est un point qui se discute à mon sens. Quand je prends la majorité des interventions sur ce sujet, il y a souvent un raisonnement clair, et une contradiction somme toute relativement saine. C'est pas un fil pour excités bas de plafond (qui ne seraient pas convaincus de toute façon par ce type d'initiative je suppose - cf mon exemple sur le foot).
Du coup, débattre du moyen d'arriver à un but avec des gens qui de toute façon partagent ce but (sauf si je me trompe), ben je vois pas trop où ça marche 😁
Si j'achète Runequest et que je dise que j'en suis la meneuse comme c'est écrit... en quoi je n'ai pas le droit? Je n'ai jamais été bon en français à l'école... j'ai jamais été capable d'apprendre l'orthographe des mots... pour moi meneuse-meneur c'est la même chose. Je ne vois pas la personne ou sens derrière le mot, mais le statut (rôle) dans le contexte. Le sexe importe peu.
Je suis une meneuse comme les autres.
Il m'est arrivé d'être le seul gars dans un groupe, sans que je m'irrite quand elles s'encouragent "go les filles on est les meilleures", moi inclus.
- DSC1978
- et
- Thanos17
Parce qu'une langue est viable et que ces différentes flexions féminines se forment par analogie, analogie de la forme masculine, analogie d'autres formes féminines, créant plusieurs féminins possibles et acceptables. Et derrière, ces formes féminines peuvent amener par analogie de nouvelles formes masculines : imaginons le lemme monial synonyme de moine, créé sur l'analogie avec moniale.
Une moine ou une barde ou une druide est possible pour la simple raison que les lexèmes /moine/, /barde/, /druide/ ne désignent pas des hommes, mais des personnes qui occupent respectivement ces trois fonctions : la fonction de moine, de barde et de druide, indépendamment de leur sexe naturel. Aucun mot n'est genré sexuellement en lui-même dans la langue, le genre n'est que grammatical, il devient sexuel quand on connaît la personne dont on parle, bref quand on sort de la langue pour utiliser le langage, quand on ajoute un contexte particulier.
Je ne sais pas si j'ai répondu à la question, dis-moi.
- NooB294044
- et
- Fabien4927
C'est un point qui se discute à mon sens. Quand je prends la majorité des interventions sur ce sujet, il y a souvent un raisonnement clair, et une contradiction somme toute relativement saine. C'est pas un fil pour excités bas de plafond (qui ne seraient pas convaincus de toute façon par ce type d'initiative je suppose - cf mon exemple sur le foot).
Je ne parle pas forcément que de ce fil. On a eu des réactions un peu partout. Moins que je pensais mais tout de même.
- DSC1978
Aucun mot n'est genré sexuellement en lui-même dans la langue, le genre n'est que grammatical, il devient sexuel quand on connaît la personne dont on parle, bref quand on sort de la langue pour utiliser le langage.
Ismaren
Ca c'est la théorie, je ne m'y connais pas assez pour te donner raison ou tord, donc par défaut je vais te faire confiance.
Par contre, cela n'empêche pas que la perception des gens puisse être différente, en particulier celle des femmes qui doivent se faire nommer par des noms manifestement masculins. Je pense par exemple à professeur, dont la terminaison en "eur" est un marqueur masculin, car beaucoup d'autres mots ayant cette terminaison sont masculins (éducateur / éducatrice, instituteur / institutrice) là où professeur n'a pas officiellement (n'avait pas jusqu'à récemment ? je suis pas sûr d'être à jour) de féminin.
- DSC1978
Parfaitement, c'est très clair, merci beaucoup !
Ce n'est pas ce que j'ai dit.
Tu en as tout à fais le droit. J'ai juste fait remarquer qu'à mon sens c'était illogique grammaticalement parlant, et qu'il y a des exemples concrets ou ça a ouvert la porte à toutes les fenêtres comme on dit. Mais je le redis, pour que ce soit clair, c'est ton droit le plus absolu de te qualifier de meneuse, je n'ai aucun problème là dessus.
Pour la deuxième partie de ton message, comme je l'ai dit plus haut, je ne pense pas que sur ce fil en particulier il y ait de vrais problèmes d'inclusivite. On peut avoir des vues qui diffèrent, mais je n'ai vu personne dire "les femmes elles jouent pas, leur place est en cuisine". Après c'est un comportement que j'ai pu voir dans la société,l (y compris autour de tables de Jdr) mais pas sur ce sujet du forum.
Et tu n'es pas le seul à te retrouver parfois en compagnie de joueuses... Même hors jdr. Je pense que ce qui est vraiment discuté ici c'est la méthodologie employée pour arriver à une fin que nous défendons au final tous, même si a des degrés peut être variés, et avec des sensibilités et une connaissance du sujet plus ou moins différentes.